A la moindre pluie, des salles de classes au lycée de Moroni restent impraticables. Fenêtres, portes et plafonds en ruines, les salles pren...
A la moindre pluie, des salles de classes au lycée de Moroni restent impraticables. Fenêtres, portes et plafonds en ruines, les salles prennent facilement de l’eau de partout au point que souvent les cours son suspendus. C’est le cas du jeudi dernier où, à cause de la pluie de la veille, les élèves avaient du mal à entrer dans les salles de classes, l’eau atteignant jusqu’aux chevilles. Les cours avaient été perturbés, mais l’administration a vite maitrisé la situation.
En dépit des appels incessants de ces élèves en déshérence ont eu lieu, personne n’a voulu les entendre. Ce n’est que ce lundi après l’arrachage de la toiture, que le gouverneur par intérim se rend sur place. Les élèves n’ont vu qu’un coup de com’ en cette période électorale, les maux de ce lycée ne datant pas d’aujourd’hui. C’est ainsi que sa visite a été perturbée par des huées fortes et retentissantes. « Il a eu la peur de sa vie, pensant que les élèves vont se jeter sur lui », nous décris la situation un enseignant dudit lycée.
Au lycée Said Mohamed Cheikh, les toilettes destinées aux élèves sont d’une puanteur irrésistible chez l’être humain. Des bouteilles en plastiques jonchent ici et là. De la matière fécale fait la décoration interne. De l’urine sur le sol. Tel un marécage. Impossible de traverser ces couloirs lugubres sans que les pieds ne se trempent. Aux toilettes pour femmes, pas de portes. Que des rideaux, des vieux haillons sur lesquels on se sèche les mains à la sortie des toilettes à défaut de papiers hygiéniques. L’eau, c’est à porter de chez soi. Le seul point d’eau existant ne coule pas régulièrement. Bref, il faut avoir le cœur solide pour ne pas vomir ou s’évanouir une fois dans les toilettes du lycée de Moroni. D’autres ne sont plus opérationnelles, étant déjà remplies soit par des pierres, soit par des bouteilles en plastiques.
Dans les salles de classes, l’adversité est présente. Omniprésente. Les plafonds arrachés. Les fenêtres enlevées. Les murs moisis. Le sol, un nid-de-poule. Les tables-bancs bancales ou complètement cassées…Même le plus élémentaire fait défaut : « Non seulement nous sommes confrontés à ces problèmes d’infrastructures, mais nous faisons aussi face à des soucis des craies ». Des craies pour écrire, il en manque au lycée de Moroni, dans un pays où il y a un ministère de l’éducation et un commissariat à l’éducation.
Dans le bâtiment abritant les classes de premières et terminales, jeudi dernier, un enseignant nous a indiqué une poubelle à l’intérieur même de la salle où il enseignait : « Monsieur le journaliste, après avoir traversé la piscine, j’aimerais t’inviter à regarder notre poubelle », nous a-t-il dit, mécontent. La piscine dont il parlait, c’est l’eau de pluie qui stagne sur le sol (….)
Par Toufé Maecha
Par Toufé Maecha