Dr Naoildine Houmadi,élu parmi les dix personnalités de l'année 2015 par l'organe de presse public Al-Watwan Presse Edition , est l...
Dr Naoildine Houmadi,élu parmi les dix personnalités de l'année 2015 par l'organe de presse public Al-Watwan Presse Edition, est le chef du Bureau géologique des Comores. Cet homme discret est la cheville ouvrière de cet organisme chargé de développer et de valoriser les ressources naturelles et géologiques de notre pays.
Si le Bgc est aujourd’hui devenu le bras technique de l’Etat dans la mise en œuvre du programme pétrolier national et le développement de la géothermie, deux projets qui ont enregistré des avancées significatives en 2015, c’est grâce à Naoildine Houmadi.
Si le Bgc est aujourd’hui devenu le bras technique de l’Etat dans la mise en œuvre du programme pétrolier national et le développement de la géothermie, deux projets qui ont enregistré des avancées significatives en 2015, c’est grâce à Naoildine Houmadi.
Le 23 novembre 2015, le gouvernement a signé un nouveau contrat de partage de production pétrolière avec le groupe Rhino Resources, https://goo.gl/0tbdQs après les deux contrats en vigueur depuis mars 2014. Autre succès enregistré en 2015 dans ce secteur : la victoire de l’Etat dans le procès qui l’opposait au groupe Boulle Mining devant dans la cour d’arbitrage de Londres https://goo.gl/3BWMvU.
Ce litige concernait le contrat «d’exploration pétrolière et gazière et d'assistance technique» signé le 6 novembre 2011. Pour le volet du programme géothermique, les études d’exploration de surface, lancées en novembre 2014 et qui constituent la première phase du programme, viennent d’être bouclées http://goo.gl/QLPY5X. En décembre 2015, l’Union africaine a annoncé le déblocage d’un fonds d’un peu plus de 3 milliards de francs comoriens pour la deuxième phase de ce projet.
- Fin novembre 2015, j'ai eu à échanger avec lui sur les défis du pays. Ces échanges avaient porté sur l'état des lieux de l'exploration et exploitation pétrolières et les éventuelles difficultés par rapport à la question des frontières. Mais aussi sur les chances, les précautions à prendre par rapport aux contrats pétrolier, en tirant l'expérience de l'affaire Boulle Mining Group. Voici en résumé le message, riche et lucide, du chef du Bureau géologique sur le dossier pétrolier comorien.
“L'activité dans le secteur de l'exploration de l'exploitation pétrolière s'inscrit dans la durée et donc elle doit être vue sur le long terme d'abord avant le moyen et court terme.
Pour le moment, il ne se pose pas de problème avec les frontières puisque les activités sont principalement focalisées dans la zone Ouest de la zone économique exclusive où des conventions de délimitation sont signées avec le Mozambique, la Tanzanie et les Seychelles. Ce point n'a pas lieu d'être évoqué pour le moment.
Il y a un système de gouvernance de ce secteur, mis en vigueur dans le pays, comprenant le code pétrolier, les décrets, arrêtés ainsi que d' autres textes d'application y compris les normes et bonnes pratiques. Le système de régulation dans ce secteur reste toujours un système évolutif qui suit la progression des activités d'exploration et de production d'une part et l'évolution des technologies d'autre part.
Pour ce qui est des résultats actuels des recherches aux Comores, il convient de noter que les Comores présentent une histoire géologique commune avec les pays riverains Tanzanie, Mozambique en particulier. Un travail très important et significatif réalisé à données lieu à plus de 8000 km de lignes de données sismiques au cours de deux campagnes d'exploration conduites pour l'une en 2011 et pour l'autre en 2014. Différents types de traitements ont été appliquées sur ces données et d'autres sont toujours en cours. Ils ont permis par la suite de procéder à des interprétations.
Toute la démarche de l'exploration consiste à mettre en évidence l'existence des conditions nécessaires à la présence d'hydrocarbures dans le sous-sol. Ceci requiert la disponibilité de données tant géophysiques que géologiques et en quantité et en qualité. Une étude complémentaire par analogie avec les résultats du Mozambique a parmi de révéler les éléments suivants : Existence de la roche réservoir; Existence de la roche couverture; Existence d'une roche mère
Ces conditions la sont nécessaires mais pas suffisantes, il faudra en outre vérifier la réalisation de trois processus nécessaires. Il s'agit de la maturation, la migration et le piégeage des hydrocarbures.
Si les conditions de maturation sont réunies, il reste à s'assurer que la migration et le piégeage se sont déroulés convenablement pour avoir un réservoir bien scellé par le couverture qui permette une accumulation sans fuite d'hydrocarbures.
En outre, il est important de lancer, dans les mois à venir, des campagnes d'exploration sismique pour des données 3D. Ces données permettront d'obtenir des images détailles des structures du sous-sol et de prendre des décisions fiables quant à la résiliation de forages.
Sur un autre volet économique, il faudra noter que l'économie nationale ne devrait pas être basée sur un seul pilier, mais devra être diversifiée avec des secteur comme le tourisme et la pêche/agriculture. Des secteur pour lesquels il existent des avantages à les développer et dont le pays présente des atouts majeurs. Le pétrole n'étant pas une ressources renouvelable ni infinie.”
Propos recueillis par
Kamardine Soulé