Le Soudan a annoncé lundi 4 janvier 2016, la rupture de ses relations diplomatiques avec l'Iran, alors que les tensions entre pays chii...
Le Soudan a annoncé lundi 4 janvier 2016, la rupture de ses relations diplomatiques avec l'Iran, alors que les tensions entre pays chiites et sunnites ne cessent de monter depuis l'exécution par l'Arabie saoudite d'un important chef religieux chiite, le cheikh Nimr Baqer al-Nimr.
«Le gouvernement soudanais annonce la rupture avec effet immédiat de ses relations diplomatiques avec la République islamique d'Iran», a précisé le ministère des Affaires étrangères soudanais dans un communiqué. Selon lui, cette décision a été prise « à la suite de l'attaque brutale de l'ambassade du royaume d'Arabie saoudite à Téhéran et de son consulat à Machhad » qui était « un abus flagrant des lois internationales ». Cette annonce intervient après celle de l'Arabie saoudite dimanche 3 janvier 2016, de couper ses liens avec l'Iran.
C’est avec l'arrivée au pouvoir à Riyad de Salman ben Abdelaziz al-Saoud, après la mort de son demi-frère le roi Abdallah, que Khartoum opère un tournant. Jusque-là, le Soudan était un allié indéfectible de Téhéran. Depuis un an donc, le général Omar el-Béchir se rapproche de Riyad, des pays du Golfe, des Emirats, mais aussi de l'Egypte, et cherche à rompre ainsi son isolement.
La décision du Soudan de mettre un terme à ses relations diplomatiques avec l'Iran chiite est à placer véritablement dans ce contexte régional. C'est ainsi que Khartoum a rejoint la coalition formée par Riyad pour combattre les rebelles Houthis au Yémen. Mais les arrière-pensées d'Omar el-Béchir vont au-delà : le Soudan est à la recherche d'un soutien économique auprès de l'Arabie saoudite, laquelle par ailleurs se fait l'avocat de Khartoum auprès des pays occidentaux. Pour rappel, Riyad est le puissant allié de Washington dans cette région. Depuis un an, le Soudan a donc effectué un revirement complet avec l'alliance stratégique rompue avec l’Iran.
La carte géopolitique, dans cette crise qui s'aggrave ces jours-ci, se clarifie en quelque sorte: les autorités soudanaises majoritairement sunnites étant officiellement proches des pays sunnites du Golfe. Et selon un analyste, ce positionnement traduit aussi l'évolution interne des rapports de force au sein de la mouvance des islamistes soudanais, proches des Frères musulmans. RFI