Houmed Msaidié : Le Député Au cours de sa carrière politique, Houmed Msaidié a été élu à trois reprises député de la région Mbude...
Houmed Msaidié :
Au cours de sa carrière politique, Houmed Msaidié a été élu à trois reprises député de la région Mbude, puis de la region Mbude-Mitsamihuli. Ces réélections prouvent, s'il en était besoin, l'attachement de ces deux régions à l'homme politique.
La première elections eut lieu sous le régime du president Djohar. Il est élu député du Mbudé en décembre 1992, soit un an après son retour au pays, après 14 ans d'exil pendant le régime mercenarial. Il siége six mois avant d’être nommé, pour la première fois, Ministre en juin 1993.
Il est élu pour la deuxième fois député du Mbudé en décembre 1993, mais ne siège pas puisqu’il est rappelé au gouvernement en janvier 1994. Le gouvernement du Président Djohar voulait s'assurer d'avoir le député du Mbudé en le présentant alors qu'il est Ministre.
En avril 2004, il est élu député du Mbude-Mitsamihuli, dans une élection très difficile dans laquelle il se trouve opposé à Mtara Maecha, ancien Ministre d'Ahmed Abdallah. Il cèdera sa place à sa suppléante, celle qui allait devenir la première femme à siéger à l’Assemblé Nationale : Djoueria Abdallah.
En 2015, Houmed Msaidié, Secrétaire Général du parti RADHI, a décidé de ne pas se présenter aux législatives, mais il présente la candidature de Fundi Ali Hadji, qui est élu.
Houmed Msaidié :
Le Ministre
Actuel Ministre de l’Intérieur, des Institutions, des Relations avec le Parlement, de la décentralisation et de l’Information, Porte-Parole du Gouvernement.
Houmed Msaidié a été nommé Ministre de l’Intérieur dans le troisième gouvernement du Président Ikililou Dhoinine. Ses attributions et son rôle font de lui le premier personnage de ce gouvernement après les trois Vice-Présidents. Cette position traduit la reconnaissance par le Président de la République de l’expérience de cet homme politique.
Houmed Msaidié, Ministre
C’est la dixième fois que le Secrétaire Général du Parti RADHI accède au gouvernement des Comores depuis 1993 et son retour au pays après l’exil imposé par le régime mercenarial d’Ahmed Abdallah.
C’est donc à un homme d’expérience que le Président Ikililou Dhoinine a confié la sécurité des Comoriens à un moment crucial de son histoire.
Fidélité au président Djohar
Houmed Msaidié a été nommé Ministre pour la première fois en juin 1993 par le Président Saïd Mohamed Djohar et il lui est resté fidèle jusqu’à la fin. Ce dernier lui a renouvelé à plusieurs reprises sa confiance puisque après lui avoir confié le Ministère de l’Information, de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, des Postes et Télécommunications et Porte parole du Gouvernement de juin 1993 à décembre 1993, il le nomme Ministre de l’Information, de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, des Postes et Télécommunications, Chargé des Relations avec l’Assemblée et Porte parole du Gouvernement de janvier 1994 à septembre 1994, puis Ministre du Développement Rural, de la Pêche et de l’Environnement de mai 1995 à juillet 1995. La confiance du Président Djohar s’est traduite également par le fait qu’il lui a confié la charge de Porte-Parole du Gouvernement de juin 1993 à septembre 1994.
Après le coup d’État et la déportation du Président Djohar à la Réunion, il fait partie de ceux qui ont réclamé en vain le retour du Président de la République et de la légalité républicaine. Il n’a jamais été se réfugier à l’Ambassade de France comme certains l’ont prétendu, à dessein.
Il a toutefois accepté d’entrer dans le gouvernement d’Union nationale qui devait chercher les moyens de rétablir les institutions républicaines. Il a donc occupé le Ministère de l'Équipement, de l’Urbanisme et de l’Habitat de septembre 1995 à mars 1996.
Fidélité à Abbas Djoussouf et opposition virulente à Mohamed Taki
Au deuxième tour des elections de 1996, tous les candidats et quasiment toute la classe politique se sont rallies à la candidature de Mohamed Taki Abdoulkarim, assuré de l’emporter. Houmed Msaidié a été un des rares à avoir choisi la voie des convictions, conforme à son engagement avec le Président Djohar dont Taki a été un opposant farouche, il s’est engagé auprès du challenger : Abbas Djoussouf dont il appréciait la modernité des idées. De cet engagement s’est noué une confiance et une amitié avec le leader du MDP-NGDC qui ont duré jusqu’à la disparition de ce dernier. De 1996 à 1998, aux côtés d’Abbas Djoussouf et en tant que Secrétaire Général du MDP, Houmed Msaidié a joué le rôle d’un opposant farouche à la politique du Président Taki.
Lorsque le président Taki est mort, que le president Tadjidinne Ben Massound a pris l’interim, celui-ci, se conformant aux négociations qui étaient en cours entre le Président de la République et le chef de l’opposition, demanda à Abbas Djoussouf de former un gouvernement pour faire face au separatism qui risquait d’emporter l’unité du pays. Dans ce gouvernement Houmed Msaïdié devint Ministre du Développement Rural, de la Pêche et de l’Environnement, Porte parole du Gouvernement de novembre 1998 à avril 1999.
Dès le coup d’État du colonel Azali Assoumani, Houmed Msaïdié écarta la demande que lui firent les putschistes d’entrer dans le gouvernement, il se rangea dans l’opposition et mena un combat sans concession contre les putschistes, qualifiant même le gouvernement du colonel Azali de gouvernement “haram” pour dénoncer le fait qu’il n’était pas issu d’élections démocratiques. Sollicité à plusieurs reprises par le camp des putschistes, il refusa catégoriquement de les rejoinder continuant à jouer le role de premier opposant d’un gouvernement qui n’avait aucune légitimité et qui en plus semblait faoriser les séparatistes.
Avec Abbas Djoussouf, ils prirent tout de meme une part importante dans les négociations ayant abouti à l’Accord de Fomboni, le leader du MDP apposant même sa signature sur le document final comme représentant de l’opposition, après avoir facilité les discussions entre les dirigeants mauriciens et le colonel Azali.
Fidélité au president Azali et opposition à Ahmed Sambi
Après l’adoption de la Constitution, les élections présidentielles eurent lieu en 2002. Abbas Djoussouf fut éliminé dès le Premier tour et entama un retrait progressif de la scène politique. Le colonel Azali fut élu premier Président de l’Union des Comores. Estimant que cette fois Azali Assoumani était devenu le president légitime des Comores, Houmed Msaidié accepte d’intégrer son gouvernement. Il devient Ministre délégué au Budget et à l’Économie, Porte parole du Gouvernement de juillet 2002 à février 2003.
Dans le gouvernement mis en place par le Président Azali de février 2003 à mars 2004, Houmed Msaidié occupe un grand ministère du Développement incluant la Pêche, les travaux publics, l’agriculture et l’environnement, les transports et le tourisme, l’urbanisme et l’habitat, les postes et les telecommunications. Il est également Porte parole du Gouvernement.
Dans le gouvernement suivant, de mai 2004 à juillet 2005, il est Ministre d’État, chargé de la Défense, de la Sûreté du Territoire, des Infrastructures Stratégiques (transports et tourisme, énergie, postes et télécommunications, travaux publics, urbanisme et habitat). Il n’est plus Porte-Parole du Gouvernement, mais il est chargé des relations avec les Assemblées.
Dans le dernier gouvernement du Président Azali, Houmed Msaïdié se retrouva Ministre d’État, Directeur de Cabinet du Président de l’Union des Comores de juillet 2005 à mai 2006.
Avec l’élection d’Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, Msaïdié entra dans l’opposition bien qu’il avait, à l’époque des liens avec certains lieutenants du nouveau président.
Houmed Msaidié
Un opposant virulent
Houmed Msaidié a passé deux fois plus de temps dans l'opposition que dans les divers gouvernements.
Si au sein des gouvernements, il s'est souvent montré comme un ministre très actif, dans l'opposition, il est un opposant redoutable, étudiant avec minitieux les dossiers et interpellant avec force ses adversaires.
Houmed Msaidié est entré en politique avec la révolution soilihiste. C'est donc logiquement qu'en 1978, comme de nombreux soilihistes, il doit quitter le pays pris en mains par les mercenaires. Il part au Kenya. Il fait plusieurs séjours dans plusieurs pays africains, avant de s'installer en Algérie. Durant ses pérégrinations en Afrique, il est un militant actif de la cause de l'ANC, le mouvement de Nelson Mandela, d'autant que l'apartheid finance et collabore avec les mercenaires qui protègent le régime d'Ahmed Abdallah.
Houmed Msaidié s'installe ensuite en France (Lyon, Marseille) et continue à mener un combat contre les mercenaires à travers les associations et les partis soilihistes. Ils se préparent à l'après Abdallah.
Après la chute du régime Abdallah et des mercenaires, il revient au pays en 1991 et soutient le processus démocratique.
Les élections de 1996 le renvoient dans l'opposition. En effet, au deuxième tour, alors que pratiquement toute la classe politique s'est rapprochée de celui qui, arrivé en tête est assuré de l'emporter (Mohamed Taki Abdoulkarim). Houmed Msaidié est un des rares qui par conviction se rallie à la candidature d'Abbas Djoussouf. Il sera un opposant sans concessions mais respectueux du président élu. Il refusera d'intégrer le gouvernement de son adversaire et s'opposera par exemple à la mise en place des communes sans élections.
Houmed Msaidié se retrouve dans l'opposition de nouveau en avril 1999, après le coup d'Etat commis contre le gouvernement d'Abbas Djoussouf par le colonel Azali.
Malgré les appels des putschistes, Houmed Msaidié refuse d'entrer dans leur gouvernement et se montre très ferme dans ses interventions contre eux. Il n'accepte d'entrer au gouvernement du colonel Azali, qu'une fois celui-ci élu président de la République et la normalité républicaine retrouvée.
Houmed Msaidié sera encore dans l'opposition pendant tout le régime d'Ahmed Sambi, fustigeant les "affaires" qui se sont faites dans l'opacité. En tant que Secrétaire Général du Parti CRC, il a d'ailleurs déposé une plainte au Tribunal de Moroni contre l'ancien Président pour de nombreuses irrégularités financières.
Il demeure dans l'opposition tant que le gouvernement du Président Ikililou était lié à l'ancien président Sambi. Lorsque la rupture eut lieu, il se rapprocha du premier.