Faut-il empêcher le retour de Mohamed Bacar aux Comores?
Tout en condamnant certains actes politiques posés par Mohamed Bacar lorsqu'il occupait ses fonctions de Président de l'île autonome d'Anjouan, je ne vois aucune raison valable et légale qui empêcherait ce dernier de rentrer aux Comores (le pays dont il a la nationalité) s'il le souhaite.
Maintenant, si des charges pèsent contre lui, alors il revient aux autorités judiciaires de le poursuivre. Si des citoyens se plaignent d'être victimes de son régime, alors ils sont en droit de porter leurs réclamations devant les juridictions compétentes.
Mohamed Bacar étant comorien, le Droit international soutient que les autorités comoriennes ne peuvent pas l'empêcher de retourner dans son propre pays (article 12.4 du Pacte de Nations unies relatif aux droits civils et politiques, non ratifié par les Comores).
Sinon, dites-moi pourquoi a-t-on déployé des moyens navals entre Anjouan et Mayotte pendant l'opération "Démocratie aux Comores", si ce n'était pas pour empêcher la fuite de Mohamed Bacar et ses lieutenants pour qu'ils puissent répondre de leurs actes devant la justice comorienne ? Et maintenant qu'ils veulent se rendre, on va les en empêcher ? N'oublions pas que ce Monsieur est encore présumé innocent.
Au-delà du raisonnement juridique, il y a l'aspect humain de cette affaire. Mohamed Bacar est comorien. Il a une famille aux Comores, je suppose. Des enfants qui ont besoin de leur père, une femme et des parents qui ont hâte de voir leur fils rentré. Alors, est-ce qu'on va leur refuser cela ? Je ne peux pas le croire. Pourquoi le tenir éloigner de son pays arbitrairement ?
Moi, je suis pour l'institution d'une Commission vérité et réconciliation qui va devoir enquête sur ce qui s'est passé pendant le règne de Mohamed Bacar afin de permettre une véritable réconciliation nationale, incluant la reconnaissance des torts par les contrevenants et le pardon pour les victimes.
Qu'en pensez?
Par Abdoulbastoi Moudjahidi
Titre et photo © HabarizaComores.com | أخبار من جزر القمر.