Les accords de Fomboni
Les accords de Fomboni ont accouché de deux principes : l'autonomie des îles et la présidence tournante. Le reste n'est que littérature.
Dès son élection en mai 2006, Ahmed Abdallah Sambi, qui n'a jamais supporté que ces accords soient portés au crédit de son prédécesseur, s'est employé à démanteler cette œuvre collective qui, en dépit de ses imperfections, aura permis de mettre fin à la crise séparatiste à Anjouan.
D'abord, il s'en est pris, à travers sa réforme constitutionnelle opportuniste, à l'autonomie des îles en s'octroyant tous les pouvoirs et sans que personne ait trouvé à y redire. L'autonomie des îles, ce totem de la réconciliation nationale, cette pierre angulaire de la nouvelle architecture institutionnelle des Comores, a ainsi été jetée aux orties pour assouvir l'appétit de pouvoir d'un homme qui, soit en passant, a brillé par son silence complice au plus fort de la crise sécessionniste.
Ensuite, il a essayé de remettre en cause la tournante en 2010 en se maintenant au pouvoir par des subterfuges grotesques. N'était-ce la mobilisation de l'intérieur et de l'extérieur, Sambi serait toujours aux commandes. Et le pays serait aujourd'hui devenu un paradis pour escrocs en col blanc, une plaque-tournante de la mafia internationale. Le voici encore à la manœuvre à travers cette volonté de se porter candidat à la présidentielle de 2016.
De retour à Moroni le 17 juin dernier, l'ex-président ne s'était pas privé de s'attaquer à ces mêmes accords de février 2001, tellement ils l'obsèdent. ''Certains croient que ce sont les accords de Fomboni, qui ont mis fin à la crise séparatiste à Anjouan, c'est archi-faux'' avait-il déclaré. Je vous fais délibérément l'économie du reste de ce délire présidentiel. Toujours l'auto-célébration, toujours le même discours creux et sans fond, que même ma vieille grand-mère aurait pu tenir les yeux fermés. Quelle pauvreté!
Avec le débarquement militaire de mars 2008 à Anjouan, Sambi croit avoir créé la poudre et s'en gargarise à longueur de journée. La réalité est que la situation de l'île, même après cette intervention de l'armée nationale, est restée toujours la même.
Les sociétés publiques (Eda, Orizan,…) ont gardé le même statut que sous la période séparatiste de Mohamed Bacar et l'Etat n'y a toujours aucun droit de regard. Et Sambi n'a jamais essayé de changer la donne. Au contraire, il l'a encouragé en offrant à Eda, sans daigner consulter la direction générale de la Ma-mwé, un chèque de 600 millions de fc. Conséquence : en l'absence de tout contrôle, cet argent a été détourné de ses objectifs et a servi en partie à payer des vacances au directeur général.
Dès son élection en mai 2006, Ahmed Abdallah Sambi, qui n'a jamais supporté que ces accords soient portés au crédit de son prédécesseur, s'est employé à démanteler cette œuvre collective qui, en dépit de ses imperfections, aura permis de mettre fin à la crise séparatiste à Anjouan.
D'abord, il s'en est pris, à travers sa réforme constitutionnelle opportuniste, à l'autonomie des îles en s'octroyant tous les pouvoirs et sans que personne ait trouvé à y redire. L'autonomie des îles, ce totem de la réconciliation nationale, cette pierre angulaire de la nouvelle architecture institutionnelle des Comores, a ainsi été jetée aux orties pour assouvir l'appétit de pouvoir d'un homme qui, soit en passant, a brillé par son silence complice au plus fort de la crise sécessionniste.
Ensuite, il a essayé de remettre en cause la tournante en 2010 en se maintenant au pouvoir par des subterfuges grotesques. N'était-ce la mobilisation de l'intérieur et de l'extérieur, Sambi serait toujours aux commandes. Et le pays serait aujourd'hui devenu un paradis pour escrocs en col blanc, une plaque-tournante de la mafia internationale. Le voici encore à la manœuvre à travers cette volonté de se porter candidat à la présidentielle de 2016.
De retour à Moroni le 17 juin dernier, l'ex-président ne s'était pas privé de s'attaquer à ces mêmes accords de février 2001, tellement ils l'obsèdent. ''Certains croient que ce sont les accords de Fomboni, qui ont mis fin à la crise séparatiste à Anjouan, c'est archi-faux'' avait-il déclaré. Je vous fais délibérément l'économie du reste de ce délire présidentiel. Toujours l'auto-célébration, toujours le même discours creux et sans fond, que même ma vieille grand-mère aurait pu tenir les yeux fermés. Quelle pauvreté!
Avec le débarquement militaire de mars 2008 à Anjouan, Sambi croit avoir créé la poudre et s'en gargarise à longueur de journée. La réalité est que la situation de l'île, même après cette intervention de l'armée nationale, est restée toujours la même.
Les sociétés publiques (Eda, Orizan,…) ont gardé le même statut que sous la période séparatiste de Mohamed Bacar et l'Etat n'y a toujours aucun droit de regard. Et Sambi n'a jamais essayé de changer la donne. Au contraire, il l'a encouragé en offrant à Eda, sans daigner consulter la direction générale de la Ma-mwé, un chèque de 600 millions de fc. Conséquence : en l'absence de tout contrôle, cet argent a été détourné de ses objectifs et a servi en partie à payer des vacances au directeur général.
Pire, les soldats de la tristement célèbre FGA (Force de gendarmerie d'Anjouan), qui auraient dû être traduits devant un tribunal pour haute trahison, ont été réintégrés dans l'armée nationale indistinctement, sans qu'ils aient exprimé le moindre remord et sans que l'assemblée nationale ait été associée à la démarche. Voilà des soldats qui ont retourné leurs armes contre la République, violé des femmes et mutilé d'honnêtes citoyens (selon Sambi lui-même) qui se voient gratifiés d'une intégration dans les rangs de l'armée. Si ce n'est pas une prime à la sédition et à la rébellion, c'est quoi alors ?
Que dire, enfin, de cette parodie d'élection qui a violé toutes les normes démocratiques et connu le record de fraudes jamais enregistrées dans un scrutin au suffrage universel aux Comores, le tout pour assurer la victoire de Moussa Toybou, le candidat du pouvoir. Quand on me parle alors des ''bienfaits'' de cette opération militaire baptisée ''Démocratie aux Comores'', j'ai franchement envie de rigoler. Tout ça pour ça.
Par Mohamed Inoussa
Photo d'illustration. Crédit kwelimag
HabarizaComores.com | أخبار من جزر القمر.
Que dire, enfin, de cette parodie d'élection qui a violé toutes les normes démocratiques et connu le record de fraudes jamais enregistrées dans un scrutin au suffrage universel aux Comores, le tout pour assurer la victoire de Moussa Toybou, le candidat du pouvoir. Quand on me parle alors des ''bienfaits'' de cette opération militaire baptisée ''Démocratie aux Comores'', j'ai franchement envie de rigoler. Tout ça pour ça.
Par Mohamed Inoussa
Photo d'illustration. Crédit kwelimag
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