Après trois mois d’attente, le jour de payement est enfin arrivé. Dans le hall de l’unique bureau de poste de la capitale, des centaines d...
Après trois mois d’attente, le jour de payement est enfin arrivé. Dans le hall de l’unique bureau de poste de la capitale, des centaines de personnes se bousculent sous une chaleur accablante pour toucher leurs maigres salaires. Ce sont des fonctionnaires d’état toute catégorie confondue. Médecins, enseignants, ingénieurs, techniciens et d’autres agents administratifs. Ils ont sacrifié toute une journée de travail pour la consacrer à cette opération. Le seul guichet opérationnel parmi les huit existants est connecté à un réseau internet dont le débit correspond à celui d’une installation domestique. La lenteur des ordinateurs et l’instabilité du réseau est presque une tradition.
Après quatre heures de patience, le numéro d’ordre d’un médecin est appelé. Il touche enfin son salaire mensuel. Montant : 85000 kmf. Si avec cette somme, il prend 3000 kmf pour acheter la nourriture quotidienne à sa famille, il lui zéro franc plus une dette de 5000 kmf. Les frais de transport, factures d’eau et électricité, habillements, loyer, scolarité des enfants et les frais médicaux sont entre les mains de dieu.
La question est de savoir comment ces gens-là arrivent à survivre dans de telles conditions? Jusqu’à quel niveau vont-ils pouvoir résister à cette marginalisation ?
La fonction publique comorienne est devenue une sorte de jungle où chacun fait sa loi. Les indices des salaires ne sont relatifs à aucun niveau de qualification. Plus vous êtes diplômé, moins vous êtes payé. C’est un système organisé par le pouvoir central pour appauvrir les cadres supérieurs et les ménages des comoriens. Ce qui encourage le désordre et la corruption dans le pays.
Un autre mécanisme d’appauvrissement a été mis en place entre l’état et la Poste. Il s’agit des prêts accordés à tous les fonctionnaires qui le souhaitent. Mais en réalité, ce système rend encore pires les conditions de vie de ces malheureux. Un taux d’intérêt à deux chiffres y est appliqué avec d’autres frais obscurs.
La masse salariale dont on ne cesse d’accuser n’est rien d’autre que le résultat des recrutements en masse des agents qui n’ont aucun niveau de formation mais qui demandent avec succès à être payés en fonction des postes de responsabilité qu’ils occupent sans le moindre mérite.
Après quatre heures de patience, le numéro d’ordre d’un médecin est appelé. Il touche enfin son salaire mensuel. Montant : 85000 kmf. Si avec cette somme, il prend 3000 kmf pour acheter la nourriture quotidienne à sa famille, il lui zéro franc plus une dette de 5000 kmf. Les frais de transport, factures d’eau et électricité, habillements, loyer, scolarité des enfants et les frais médicaux sont entre les mains de dieu.
La question est de savoir comment ces gens-là arrivent à survivre dans de telles conditions? Jusqu’à quel niveau vont-ils pouvoir résister à cette marginalisation ?
La fonction publique comorienne est devenue une sorte de jungle où chacun fait sa loi. Les indices des salaires ne sont relatifs à aucun niveau de qualification. Plus vous êtes diplômé, moins vous êtes payé. C’est un système organisé par le pouvoir central pour appauvrir les cadres supérieurs et les ménages des comoriens. Ce qui encourage le désordre et la corruption dans le pays.
Un autre mécanisme d’appauvrissement a été mis en place entre l’état et la Poste. Il s’agit des prêts accordés à tous les fonctionnaires qui le souhaitent. Mais en réalité, ce système rend encore pires les conditions de vie de ces malheureux. Un taux d’intérêt à deux chiffres y est appliqué avec d’autres frais obscurs.
La masse salariale dont on ne cesse d’accuser n’est rien d’autre que le résultat des recrutements en masse des agents qui n’ont aucun niveau de formation mais qui demandent avec succès à être payés en fonction des postes de responsabilité qu’ils occupent sans le moindre mérite.
Résultat : les enseignants abandonnent les classes et les médecins quittent les hôpitaux. Tout le monde se met à courir à la recherche d’un poste politique lui permettant de fuir la misère. Cette triste réalité fait qu’un cadre comorien qui travaille pour l’état est incapable de vivre décemment sans être impliqué dans des affaires de détournement d’argent public ou de corruption.
Regardez ce qui se passe au parlement au lendemain des élections législatives. C’est la guerre de majorité qui fait la une de l’actualité d’un pays ruiné par une série de crises qui touchent pratiquement tous les secteurs. Être fonctionnaire d’état aux Comores est aujourd’hui synonyme de pauvre. Les députés fraichement élus ont déjà tourné le dos à leurs électeurs et la misère continue.
Youssouf Ben Ali
Ingénieur océanographe