Il ne doit pas y avoir de débat sur le droit de vote de la diaspora mais plutot sur les conditions et sur l'organisation du scrutin. ...
Il ne doit pas y avoir de débat sur le droit de vote de la diaspora mais plutot sur les conditions et sur l'organisation du scrutin.
Selon le code électoral:
Article 1: Des règles générales
Les dispositions du présent livre fixent les règles générales des élections politiques sur le territoire de l’Union des Comores et dans les représentations diplomatiques ou consulaires de l’Union des Comores.
Elles s’appliquent au référendum et aux élections des institutions de l’Union, des îles et des communes.
Pour les comoriens de l’extérieur, elles ne s’appliquent qu’à l’élection du Président de l’Union et au référendum.
Article 5 : Des conditions requises pour être électeur
Pour être électeur, il faut :
• être de nationalité comorienne ;
• être âgé de dix-huit (18) ans révolus à la date du scrutin;
• être inscrit sur la liste électorale en vigueur ;
• jouir de ses droits civils et politiques ;
• ne pas se trouver dans l’un des cas d’exclusion ou de suspension du corps électoral prévu par le présent livre.
Tout citoyen comorien à droit au vote, tant que les conditions énumérées ci-dessus sont remplies.
Il ne doit pas y avoir de faux-débat. S'il y'a lieu à débattre il ne doit pas se porter sur l’autorisation de la diaspora à voter ou non mais sur les conditions d’organisation de recensement, de l’élection et de dépouillement.
Pour ne pas qu’il n’y ait de confusion hâtives il faudra bien préciser que le
terme « diaspora » définit une communauté constituée par la dispersion d’individus ayant le même pays d’origine. Ceux-ci peuvent être des réfugiés, ou des individus qui ont tout simplement plié bagages pour leurs études ou leur travail et ont décidé de rester à l’étranger.
Sans nul doute, la globalisation a aussi favorisé l’évolution exponentielle de cette communauté à travers le monde. Aussi réduit que leur nombre puisse être, ces personnes jouent toutefois un rôle non-négligeable dans la vie économique de leur pays d’origine et réclament de plus en plus à ce qu’on leur accorde le droit de vote dans les élections qui se tiennent chez eux.
En prenant l’exemple concret de l’Afrique, notre continent détient un fort pourcentage d’émigrés, la question du droit de vote à l’étranger a été soulevée à de nombreuses reprises dans plusieurs pays frères et amis.
Aujourd’hui, c’est plus de 28 pays africains qui accordent ce droit universel à leurs ressortissants vivant à l’extérieur de la nation. Un changement est en marche, pourquoi pas nous ?
Pour la démocratie et l’unité la diaspora doit voter : le droit de vote à l’étranger s’est inscrit dans un processus mondial de renforcement de la démocratie, comme il l’a été pour la globalisation culturelle, économique et sociale. Pour mieux cerner les enjeux du vote de la diaspora, il convient d’examiner plusieurs volets. Aussi, permettre à ces citoyens de participer aux élections qui ont lieu dans leur pays, même s’ils n’y résident pas, inspirera la confiance. En effet, ceci prouvera la légitimité du régime au pouvoir et élèvera le niveau de démocratie du pays. Ils auront ainsi le droit de jouer leur rôle et de poser leur pierre dans la construction du futur de leur nation.
Pour développer la relation économique éxistante car il est indéniable que la diaspora tient une fonction essentielle. De l’étranger à leurs pays d’origine, des millions de citoyens transfèrent de l’argent à leur famille, contribuant ainsi au développement économique de leur nation. Ainsi, accorder à ces citoyens le droit de vote aura pour conséquence de les intégrer dans les affaires publiques de leurs pays. Qui plus est, s’ils participent activement au bien-être socio-économique de leur nation, ils devraient logiquement bénéficier des mêmes droits que leurs concitoyens résidents dans le pays d'origine.
Pour le niveau politico-social, on ne s’en rend peut-être pas compte mais les citoyens résidant à l’étranger ont une réelle influence sur leurs familles et ceci peut donc avoir des conséquences décisives. D’ailleurs, c’est la raison pour laquelle, certains leaders politiques entreprennent une tournée dans les pays voisins où résident des ressortissants comoriens et surtout en France.
De plus, en France, les militants de partis comoriens se mobilisent également à sensibiliser le plus possible leurs compatriotes ce qui est le cas du Parti Juwa.
Mais comme je le disais plus haut, nous ne devons pas débattre sur le droit du vote de la diaspora qui leur est légitime mais sur les conditions d’organisations de ce vote. Le vote de la diaspora a évidemment des enjeux différents, en fonction du contexte et du pays où on se situe.
Comme le stipule l’Article 13: De l’inscription à l’extérieur de l’Union des Comores Il est créée au niveau de chaque représentation diplomatique ou consulaire une liste électorale correspondant à un ou plusieurs bureaux de vote. Les conditions d’inscription pour les comoriens résidant à l’extérieur de l’Union sont fixées par arrêté conjoint du Ministre chargé des élections et celui chargé des Relations Extérieures sur proposition de la CENI.
Le droit de vote à la diaspora est indéniable mais il doit se faire sur toute la diaspora et non celle de France uniquement mais aussi en ayant toutes les conditions réunies et surtout l’élément clé à déterminer est le suivant :
Comment la diaspora va-t-elle voter ?
Personnellement le moyen le plus efficace et sans fraude serait le vote par voie électronique ou e-voting : cette forme nouvellement utilisée, grâce à l’expansion des technologies de l’information et de la communication, est sûrement l’avenir du vote de la diaspora car elle ne requiert aucun déplacement vers un bureau de vote. Bien que cette démarche ne soit pas encore pratiquée en Afrique, des pays comme l’applique déjà. Les votants ont tout simplement besoin d’un ordinateur, d’un téléphone portable ou de n’importe quel autre support digital personnel.
En espérant que le Ministère de l’Intérieur, prendra éventuellement les conditions nécessaires pour l’application de nouvelles procédures afin que l’on puisse sécuriser les prochaines élections et ainsi éviter les fraudes.
Akram Said Mohamed