Le débat portant organisation du vote au sein de la diaspora s’enrichit ...Droit de vote de la diaspora : Il n'y a ni manipulation ni précipitation...
Droit de vote de la diaspora : Il n'y a ni manipulation ni précipitation, seulement l’application de la constitution et le code électoral
Le débat portant organisation du vote au sein de la diaspora s’enrichit sur les réseaux sociaux. C’est une preuve tangible de la maturité de cette question dans l’opinion d’une part et d’autre part que finalement les efforts successifs des différents régimes produisent désormais leurs effets.
A contrario, l’on constate une petite opinion minoritaire venant de ceux-là qui voudraient politiser ce droit inaliénable à des fins partisans. Ceux-là qui prétextent sur la notion de temps et de moyens pour exprimer leur profonde hostilité à ce vote dont ils jugent politiquement dangereux. Ceux-là même qui placent les intérêts de leurs candidats au dessus de ceux de la nation.
Deux textes sont à l’origine de ma réaction : Les texte de Nassurdine Ali Mhoumadi et de Djounaid Djoubeir parus dans Habari Za Komori, sur le droit de vote de la diaspora. Ces deux textes louent les avantages tant nombreux de ce vote et en même temps ils émettent des réserves – pour ne pas dire des hostilités- sur l’opportunité de ce vote en 2016.
Les auteurs de ces textes amuseront toute la diaspora et même au-delà. Ils illustrent que nos cadres sont prêts à saper l’intérêt national pour préserver les intérêts partisans. Ces deux textes en sont l’illustration. Tout lecteur averti constatera que ces deux textes, écris par des membres proches politiquement, sont à contresens de l'opinion de la diaspora qui a revendiqué ce vote depuis une vingtaine d'années sous Taki Abdoulkarim, puis repris par le parlement comorien sous Azali en 2005, suivi par le régime de Sambi et enfin en voie de concrétisation par le régime Ikililou DHOININE.
L’on nous parle de « manipulation » et de « précipitation » dans le texte de Nassurdine. De quelle manipulation s'agit-il? Qui manipule qui ? Où est la précipitation après 20 ans de lutte ? La diaspora serait-elle manipulée d’exercer sont droit de vote en 2016 ? Pourquoi supposer que seuls les parisiens voteraient alors que le recensement serait national?
Ces propos pessimistes sont une insulte à ceux et celles qui ont bataillé depuis 20 ans pour obtenir ce droit de vote. Soustraire le droit de votre des Comoriens de l'étranger à un vote parisien de "Hamahamet et Mboude" est très étonnant pour un cadre du niveau de Nassurdine Ali Mhoumadi, pour ne pas dire choquant et minimisant.
Il faut rappeler que nous avons une année devant nous pour faire le recensement et donc au lieu de nourrir le pessimisme nous devrions encourager nos responsables politiques afin qu’ils coopèrent avec l'ambassade, les services consulaires, la Commission Nationale Technique de la Diaspora ( CNTD) et les associations villageoises et régionales, pour créer les conditions d’un recensement qui peut aller vite contrairement à ce que l’on pense. D'ailleurs un travail considérable est déjà initié depuis 2 ans par la CNTD dans le cadre de la structuration de la Diaspora initié, par le Président et le MIREX en décembre 2013, qui pourrait aider à faciliter le recensement des lecteurs et électrices. Partout en France, la CNTD a mis en place une commission technique locale (CTL) qui pourrait être le relai avec les associations villageoises et régionales locales pour faire ce recensement, en collaboration avec les services de l’ambassade et des agents du ministère de l’intérieur qui serait détaché pour venir participer aux travaux.
Je regrette de ne trouver aucune objectivité ni propositions constructives dans les propos tenus, mais seulement l'expression d'une opinion partisane inavouée à contre-courant de l’évolution politique et démocratique de notre pays. Un texte en décalage avec l'évolution normale de notre démocratie et nos institutions. Un texte archaïque qui ne mérite aucune attention puisqu'il est simplement insultant à l'égard de la Diaspora et de tous ceux qui se battent depuis plusieurs années pour obtenir ce droit le plus élémentaire qu'un citoyen peut demander à son pays.
Les Comoriens de l'extérieur ne demandent rien d'autres que d'appliquer la constitution qui prévoit la participation de la diaspora au choix des dirigeants de notre pays. Et si en 2016 les Comoriens de l'extérieur ne participaient pas au vote, ils seront en droit de saisir la CC et l'opinion internationale pour invalider les élections. Jamais, notre diaspora n'a été aussi mure et aussi prête à l'idée qu'elle doit exprimer son opinion et choisir qui devra conduire la destinée de notre pays en 2016. Jamais la diaspora n'a été suffisamment bien préparée pour passer cette étape démocratique tant essentielle pour l'avenir de notre pays. Élire et se faire élire c’est le minimum que doit jouir un citoyen.
Et si par malheurs, certains leaders politiques seraient contre ce vote, ils devraient le dire publiquement et en donner les raisons avant d'entrer en campagne, car la diaspora fait de ce vote un préalable à un quelconque soutien ou non aux candidats.
Par ailleurs, l’on peut féliciter les positions prises en faveur du vote de la diaspora des leaders comme Mhoumedi Msaidie, Fahami Said Ibrahim, Sambi, Djae Ahmada, Mohamed Wadaane...et celles évidement du président de la république et de son MIREX Elanrif Said Hassane. C'est un sujet préoccupant auquel nous demandons l'expression la plus large pour soutenir ce droit de vote. Un soutien qui doit aller au-delà des partis et transcender les frontières idéologiques et partisanes pour l'intérêt supérieur de la nation. Les enfants nés ou issus de l'immigration comorienne doivent reconnaître leur identité à travers cette expression démocratique dans l'urne. Cet ainsi que la troisième génération pourra s'intéresser de son pays et prendre le relai de cette grande culture de solidarité qui distingue notre diaspora comorienne de celle des autres nations. Autrement, nous risquons de tout perdre de cette troisième génération au lieu de tout gagner en elle.
Ahmadou MZE SOILIHI,
Cadre de la Diaspora, membre de la CNTD (Commission Nationale Technique de la Diaspora)