La posture présidentielle de « l’héritier du trône » intrigue le sérail politique comorien Président de la Fondation des Comores, Hachim S...
La posture présidentielle de «l’héritier du trône» intrigue le sérail politique comorien
Président de la Fondation des Comores, Hachim Saïd Hassane est obligé d’avoir de cartes de visite, puisqu’il doit en donner à ses interlocuteurs, qu’il fréquente au sein du grand gotha international de la politique et des affaires. Mais, nonobstant une activité débordante Hachim Saïd Hassane doit avoir une autre carte de visite: son nom. C’est un nom qui déchaîne les passions parce qu’il n’est pas politiquement neutre, surtout quand on sait que notre homme ne peut pas ne pas avoir des ambitions politiques. Son nom complet est Sultan Hachim Bin Saïd Hassane Bin Saïd Hachim Bin Sultan Ahmad Mugni Mku Ahli Cheikh Abubakr Ben Salim Fahrilujud. Bien évidemment, quand on a un nom aussi évocateur, on ne peut qu’agacer prodigieusement certains, mais c’est la vie. En plus de sa fameuse «carte de visite génétique et généalogique», Hachim Saïd Hassane, né d’un père ex-Député, ex-Gouverneur de la Grande-Comore, ex-ministre et ex-Ambassadeur à Paris, dispose d’une autre arme politique d’une grande efficacité: son carnet d’adresses. Celui-ci est épais comme le bottin de la ville de Paris, et lui permet de rencontrer des personnalités internationales qui ne sont accessibles qu’aux chefs d’État. Comment est-il arrivé à un tel exploit?
Quand on est habitué au flafla du gotha mondial, on ne pose pas des questions de ce genre. Toujours est-il que depuis son coup parfaitement réussi de la délégation de 36 personnalités comoriennes ayant présenté les condoléances des Comoriens de France à l’État français, le mardi 3 février 2015, à la suite des odieux attentats des 7, 8 et 9 janvier 2015, «l’héritier du trône» n’a pas cessé d’enchaîner les activités politiques, voire «diplomatiques», sans s’en vanter dans la rue. Il enchaîne les rencontres avec les hommes d’État, en privilégiant les diplomates, ces derniers temps. C’est ainsi que ce mercredi 25 février 2015, il a effectué une «visite royale» à l’Ambassade du Sultanat d’Oman à Paris, où il a été reçu à la chancellerie par Son Excellence Cheikh Humaid Bin Ali Bin Sultan Al Maani. C’était donc une rencontre entre personnalités venant des mêmes milieux royaux, même si Hachim Saïd Hassane est un républicain convaincu et convainquant. Et quand on est l’héritier d’une éducation familiale s’étalant sur plusieurs générations, on ne peut jamais se départir d’un certain atavisme de bon aloi, qu’on ne retrouve que dans les milieux sociaux appropriés. C’est une réalité sociologique que certains admirent et que détestent d’autres. Une fois de plus, c’est la vie et les choses sont ainsi.
Naturellement, par modestie et par pudeur, Hachim Saïd Hassane ne communique pas sur toutes les rencontres de haut niveau qu’il fait. Mais, en disant un mot sur sa «visite royale» à l’Ambassade du Sultanat d’Oman, il a effectué un retour aux sources qui valait d’être évoqué, en raison des symboles dont il est admirablement chargé. En effet, Hachim Saïd Hassane était avant tout voir Son Excellence Cheikh Humaid Bin Ali Bin Sultan Al Maani pour présenter des vœux de prompt rétablissement pour le Sultan Qabus Ibn Saïd. Au cours de cette même «visite royale», Hachim Saïd Hassane, a évoqué les relations de sang plusieurs fois séculaires entre Oman et les Comores, des pays en relation depuis plus de 5 siècles. C’est une question d’une grande importance parce que la sensibilité du Sultanat d’Oman pour les Comores est en grande partie influencée par cette parenté nourrie de sang commune et d’Histoire commune entre deux peuples ouverts sur l’océan Indien. Et puis, à titre rigoureusement personnel, Hachim Saïd Hassane sait ce qu’il en est. Mais, il n’aurait été le grand homme d’État qu’il est sans un sens aigu de la diplomatie.
Et c’est la raison pour laquelle il s’est fait le devoir de rappeler les grandes réalisations du Sultan Qabus Bin Saïd depuis son accession au trône le 23 juillet 1970, réalisations qui concernent tous les aspects de la vie politique, sociale et économique du Sultanat d’Oman, un pays qui a réalisé une réussite totale dans le mariage entre la tradition et la modernité maîtrisée. Il a fallu évoquer aussi le travail remarquable accompli par l’Ambassadeur Cheikh Humaid Bin Ali Bin Sultan Al Maani, qui est arrivé redonner un nouvel élan aux relations entre le Sultanat d’Oman et la France. Il a également fallu parler longuement de la visite officielle effectuée par le Président Ikililou Dhoinine au Sultanat d’Oman en décembre 2013, visite au cours de laquelle a été lancé le grand projet de création d’une Unité de Garde-côte aux Comores sur fonds omanais, pour protéger les eaux territoriales comoriennes en cette période de terrorisme transnational, de piraterie dans l’océan Indien et de braconnage des richesses halieutiques des Comores.
En homme qui connaît très bien les relations internationales et la diplomatie, Hachim Saïd Hassane insiste sur un point crucial: «Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur Cheikh Humaid Bin Ali Bin Sultan Al Maani m’a expliqué la joie pour son pays de coopérer avec les Comores, un pays frère au sens biologique du terme. Il m’a dit ceci: “Lors de sa visite au Sultanat d’Oman en décembre 2013, le Président Ikililou Dhoinine a montré qu’il se souciait beaucoup et sincèrement de son pays”. Une telle prédisposition aide les États à avancer dans leur coopération au lieu de rester dans l’immobilisme. Nous sommes arrivés à un moment où les autorités comoriennes marquent des points chaque fois qu’elles arrivent à prouver leur bonne foi à leurs homologues étrangers, parce qu’elles n’ont pas toujours été sages. Si nous voulons que notre pays aille dans la bonne direction, avec sincérité, nous devons lui apporter notre connaissance du monde extérieur.
Mais, cet apport n’aura de sens que le jour où, à Moroni, certains cesseront de voir en nous des ennemis. Certes, j’ai des relations même dans certains milieux industriels, mais j’en fais quoi si je n’ai pas de bons interlocuteurs au sein de l’appareil d’État comorien pour travailler ensemble sur des projets d’intérêt national, loin des petits calculs des uns et des autres? Cela étant, chacun doit assumer ses responsabilités et dire en quoi il est dangereux de laisser un patriote sincère travailler à l’ouverture du pays sur le monde extérieur. Le souhait des autorités omanaises est d’accompagner fraternellement les Comores dans leur effort de développement économique et social depuis leur accession à l’indépendance, le 6 juillet 1975. Elles le font sans compter, même s’il appartient aux Comores d’être plus inventives et d’avoir plus d’imagination. Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur Cheikh Humaid Bin Ali Bin Sultan Al Maani m’a clairement expliqué que le souhait de son pays est de voir les Comores se hisser au niveau de développement atteint par nos voisins que sont les Seychelles et l’île Maurice. La balle est donc dans notre camp».
Tout ceci est très bien dit. Pour autant, Hachim Saïd Hassane est soumis à une obligation de sincérité envers les Comoriens et répondre à une question qu’ils se posent en grand nombre: a-t-il, oui ou non, des ambitions présidentielles pour 2016? Quand on lui pose la question, il répond avec une négligence calculée, mâtinée à un «détachement apparent» cher à Louis Sanmarco, l’ancien Administrateur français de colonies en Afrique: «Il ne faut jamais croire qu’il est facile de porter un tel débat sur la place publique. Ces choses-là ne sont pas faciles parce qu’il y a plusieurs paramètres sociologiques dont il faut tenir compte. Avant de lancer au peuple comorien une déclaration de candidature de plus, il faut avoir pris la température partout aux Comores, à la Grande-Comore, au sein de la communauté comorienne de France, dans la région du Mbadjini, dans la ville de Foumbouni, au sein de la famille… Tous ceux qui se lancent en politique sans une évaluation objective de ces paramètres se dirigent toujours droit au mur.
Devenir Président des Comores un jour m’aurait plu parce que j’ai des projets pour mon pays et je sais comment faire pour améliorer la vie des Comoriens. Mais, pour l’instant, il est très tôt pour parler de ces choses-là. Je n’ai encore pris aucune décision allant dans le sens d’une candidature présidentielle en 2016, même si je dispose de plusieurs atouts. Dans des affaires aussi complexes, il faut savoir voir au-delà de sa propre personne, et savoir parler “national”. Cela, on l’oublie. Pour l’instant, j’observe car il ne faut pas partir vers une élection de cette envergure en ayant des handicaps, sauf si on veut échouer, et ces handicaps commencent au niveau familial, quand en émergent deux ou plusieurs candidatures qui, fatalement, divisent un milieu familial qui gagnerait à être uni».
Par ARM © lemohelien – Jeudi 26 février 2015.
Président de la Fondation des Comores, Hachim Saïd Hassane est obligé d’avoir de cartes de visite, puisqu’il doit en donner à ses interlocuteurs, qu’il fréquente au sein du grand gotha international de la politique et des affaires. Mais, nonobstant une activité débordante Hachim Saïd Hassane doit avoir une autre carte de visite: son nom. C’est un nom qui déchaîne les passions parce qu’il n’est pas politiquement neutre, surtout quand on sait que notre homme ne peut pas ne pas avoir des ambitions politiques. Son nom complet est Sultan Hachim Bin Saïd Hassane Bin Saïd Hachim Bin Sultan Ahmad Mugni Mku Ahli Cheikh Abubakr Ben Salim Fahrilujud. Bien évidemment, quand on a un nom aussi évocateur, on ne peut qu’agacer prodigieusement certains, mais c’est la vie. En plus de sa fameuse «carte de visite génétique et généalogique», Hachim Saïd Hassane, né d’un père ex-Député, ex-Gouverneur de la Grande-Comore, ex-ministre et ex-Ambassadeur à Paris, dispose d’une autre arme politique d’une grande efficacité: son carnet d’adresses. Celui-ci est épais comme le bottin de la ville de Paris, et lui permet de rencontrer des personnalités internationales qui ne sont accessibles qu’aux chefs d’État. Comment est-il arrivé à un tel exploit?
Quand on est habitué au flafla du gotha mondial, on ne pose pas des questions de ce genre. Toujours est-il que depuis son coup parfaitement réussi de la délégation de 36 personnalités comoriennes ayant présenté les condoléances des Comoriens de France à l’État français, le mardi 3 février 2015, à la suite des odieux attentats des 7, 8 et 9 janvier 2015, «l’héritier du trône» n’a pas cessé d’enchaîner les activités politiques, voire «diplomatiques», sans s’en vanter dans la rue. Il enchaîne les rencontres avec les hommes d’État, en privilégiant les diplomates, ces derniers temps. C’est ainsi que ce mercredi 25 février 2015, il a effectué une «visite royale» à l’Ambassade du Sultanat d’Oman à Paris, où il a été reçu à la chancellerie par Son Excellence Cheikh Humaid Bin Ali Bin Sultan Al Maani. C’était donc une rencontre entre personnalités venant des mêmes milieux royaux, même si Hachim Saïd Hassane est un républicain convaincu et convainquant. Et quand on est l’héritier d’une éducation familiale s’étalant sur plusieurs générations, on ne peut jamais se départir d’un certain atavisme de bon aloi, qu’on ne retrouve que dans les milieux sociaux appropriés. C’est une réalité sociologique que certains admirent et que détestent d’autres. Une fois de plus, c’est la vie et les choses sont ainsi.
Naturellement, par modestie et par pudeur, Hachim Saïd Hassane ne communique pas sur toutes les rencontres de haut niveau qu’il fait. Mais, en disant un mot sur sa «visite royale» à l’Ambassade du Sultanat d’Oman, il a effectué un retour aux sources qui valait d’être évoqué, en raison des symboles dont il est admirablement chargé. En effet, Hachim Saïd Hassane était avant tout voir Son Excellence Cheikh Humaid Bin Ali Bin Sultan Al Maani pour présenter des vœux de prompt rétablissement pour le Sultan Qabus Ibn Saïd. Au cours de cette même «visite royale», Hachim Saïd Hassane, a évoqué les relations de sang plusieurs fois séculaires entre Oman et les Comores, des pays en relation depuis plus de 5 siècles. C’est une question d’une grande importance parce que la sensibilité du Sultanat d’Oman pour les Comores est en grande partie influencée par cette parenté nourrie de sang commune et d’Histoire commune entre deux peuples ouverts sur l’océan Indien. Et puis, à titre rigoureusement personnel, Hachim Saïd Hassane sait ce qu’il en est. Mais, il n’aurait été le grand homme d’État qu’il est sans un sens aigu de la diplomatie.
Et c’est la raison pour laquelle il s’est fait le devoir de rappeler les grandes réalisations du Sultan Qabus Bin Saïd depuis son accession au trône le 23 juillet 1970, réalisations qui concernent tous les aspects de la vie politique, sociale et économique du Sultanat d’Oman, un pays qui a réalisé une réussite totale dans le mariage entre la tradition et la modernité maîtrisée. Il a fallu évoquer aussi le travail remarquable accompli par l’Ambassadeur Cheikh Humaid Bin Ali Bin Sultan Al Maani, qui est arrivé redonner un nouvel élan aux relations entre le Sultanat d’Oman et la France. Il a également fallu parler longuement de la visite officielle effectuée par le Président Ikililou Dhoinine au Sultanat d’Oman en décembre 2013, visite au cours de laquelle a été lancé le grand projet de création d’une Unité de Garde-côte aux Comores sur fonds omanais, pour protéger les eaux territoriales comoriennes en cette période de terrorisme transnational, de piraterie dans l’océan Indien et de braconnage des richesses halieutiques des Comores.
En homme qui connaît très bien les relations internationales et la diplomatie, Hachim Saïd Hassane insiste sur un point crucial: «Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur Cheikh Humaid Bin Ali Bin Sultan Al Maani m’a expliqué la joie pour son pays de coopérer avec les Comores, un pays frère au sens biologique du terme. Il m’a dit ceci: “Lors de sa visite au Sultanat d’Oman en décembre 2013, le Président Ikililou Dhoinine a montré qu’il se souciait beaucoup et sincèrement de son pays”. Une telle prédisposition aide les États à avancer dans leur coopération au lieu de rester dans l’immobilisme. Nous sommes arrivés à un moment où les autorités comoriennes marquent des points chaque fois qu’elles arrivent à prouver leur bonne foi à leurs homologues étrangers, parce qu’elles n’ont pas toujours été sages. Si nous voulons que notre pays aille dans la bonne direction, avec sincérité, nous devons lui apporter notre connaissance du monde extérieur.
Mais, cet apport n’aura de sens que le jour où, à Moroni, certains cesseront de voir en nous des ennemis. Certes, j’ai des relations même dans certains milieux industriels, mais j’en fais quoi si je n’ai pas de bons interlocuteurs au sein de l’appareil d’État comorien pour travailler ensemble sur des projets d’intérêt national, loin des petits calculs des uns et des autres? Cela étant, chacun doit assumer ses responsabilités et dire en quoi il est dangereux de laisser un patriote sincère travailler à l’ouverture du pays sur le monde extérieur. Le souhait des autorités omanaises est d’accompagner fraternellement les Comores dans leur effort de développement économique et social depuis leur accession à l’indépendance, le 6 juillet 1975. Elles le font sans compter, même s’il appartient aux Comores d’être plus inventives et d’avoir plus d’imagination. Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur Cheikh Humaid Bin Ali Bin Sultan Al Maani m’a clairement expliqué que le souhait de son pays est de voir les Comores se hisser au niveau de développement atteint par nos voisins que sont les Seychelles et l’île Maurice. La balle est donc dans notre camp».
Tout ceci est très bien dit. Pour autant, Hachim Saïd Hassane est soumis à une obligation de sincérité envers les Comoriens et répondre à une question qu’ils se posent en grand nombre: a-t-il, oui ou non, des ambitions présidentielles pour 2016? Quand on lui pose la question, il répond avec une négligence calculée, mâtinée à un «détachement apparent» cher à Louis Sanmarco, l’ancien Administrateur français de colonies en Afrique: «Il ne faut jamais croire qu’il est facile de porter un tel débat sur la place publique. Ces choses-là ne sont pas faciles parce qu’il y a plusieurs paramètres sociologiques dont il faut tenir compte. Avant de lancer au peuple comorien une déclaration de candidature de plus, il faut avoir pris la température partout aux Comores, à la Grande-Comore, au sein de la communauté comorienne de France, dans la région du Mbadjini, dans la ville de Foumbouni, au sein de la famille… Tous ceux qui se lancent en politique sans une évaluation objective de ces paramètres se dirigent toujours droit au mur.
Devenir Président des Comores un jour m’aurait plu parce que j’ai des projets pour mon pays et je sais comment faire pour améliorer la vie des Comoriens. Mais, pour l’instant, il est très tôt pour parler de ces choses-là. Je n’ai encore pris aucune décision allant dans le sens d’une candidature présidentielle en 2016, même si je dispose de plusieurs atouts. Dans des affaires aussi complexes, il faut savoir voir au-delà de sa propre personne, et savoir parler “national”. Cela, on l’oublie. Pour l’instant, j’observe car il ne faut pas partir vers une élection de cette envergure en ayant des handicaps, sauf si on veut échouer, et ces handicaps commencent au niveau familial, quand en émergent deux ou plusieurs candidatures qui, fatalement, divisent un milieu familial qui gagnerait à être uni».
Par ARM © lemohelien – Jeudi 26 février 2015.