Ahmed Sambi obtient la nationalité française, après le refus des Émirats Arabes Unis Cette impitoyable Mohélienne à la provocation fa...
Ahmed Sambi obtient la nationalité française, après le refus des Émirats Arabes Unis
Cette impitoyable Mohélienne à la provocation facile et au langage haut et tranchant comme du laser a pris la redoutable habitude de parler de «réussite sociale» chaque fois que, dans les rues de Paris et sa région, elle croise un couple formé de personnes de race noire et de race blanche: «Tiens! Voilà une réussite sociale», dit-elle toujours, sans qu’on ne sache si elle le fait par dérision ou par amusement. Pourquoi «réussite sociale»? Elle seule le sait, mais on peut deviner certaines choses. En tout état de cause, les voies de la «réussite sociale» sont impénétrables et insondables et, après sa «réussite professionnelle», suite à son élection à la magistrature suprême des Comores en 2006, Ahmed Sambi voulait réaliser sa «réussite socioprofessionnelle». Celle-ci passait inéluctablement par l’obtention de «la nationalité». Naturellement, quand un Comorien parle de «la nationalité», il n’a pas besoin de préciser laquelle, car il ne peut s’agir que de la nationalité française. Bien.
De fait, les Comoriens sont très surpris quand ils ont appris que l’homme qui est parti éructer, s’époumoner, hennir et s’égosiller contre la France du haut de la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU le 24 septembre 2010, dans un discours que Maître Ibrahim Ali Mzimba a qualifié d’«escroquerie de bout en bout» (Cité par Ahmed Abdallah Mguéni: Relations franco-africaines. Mzimba assume son retrait de la question de Mayotte à l’ONU, La Gazette des Comores n°1320, Moroni, jeudi 7 octobre 2010, p. 3), a tout fait pour être naturalisé par cette France qu’il dit détester. Les Comoriens qui croyaient en lui n’en reviennent toujours pas, et n’ont pas cessé de poser l’inéluctable question: «Est-ce vrai que cet homme qui nous tient un discours d’un nationalisme semble-t-il intransigeant a pris la nationalité française sur notre dos?».
La réponse est: oui, Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, ancien Président de l’Union des Comores, l’homme le plus acharné pour redevenir chef de l’État comorien dans des conditions qui casseraient ce qui reste de l’unité d’un pays très marqué par le chauvinisme insulaire, est bel et bien devenu citoyen français. En elle-même, cette naturalisation n’est pas une hérésie parce que plus de 200.000 Comoriens ont la nationalité française. Et même Idriss Mohamed Chanfi, l’homme du prétendu «Comité Maoré», qui crie sa haine au quotidien contre la France, se cache pour aller renouveler ses papiers français à l’Ambassade de France aux Comores, alors que du temps de l’ASÉC, il faisait partie de ceux qui avaient juré, Le Petit Livre Rouge de Mao Tsé Toung et l’image du génocidaire Pol Pot en main, que jamais ils ne trahiraient les Comores en prenant la nationalité de «l’impérialiste français, ennemi numéro 1 du peuple comorien». Belle hypocrisie que tout cela!
De l’hypocrisie, oui. Seulement, quand il s’agit d’Ahmed Sambi qui devient Français, l’affaire prend une dimension politique et diplomatique d’une portée inouïe. Pourtant, cette naturalisation ne nous a pas surpris parce que nous l’avons vue venir et, alors que le chef du Parti unipersonnel des Consanguins et de la Consanguinité politique était encore chef d’État, nous avions annoncé sur ce site qu’il avait dépêché son épouse en France pour entamer les démarches nécessaires à sa naturalisation et à celle de toute la famille. Et voilà que la chose est faite. Lui au moins ne mourra pas dans une embarcation de fortune en essayant de faire la traversée entre Anjouan et Mayotte.
Cette naturalisation est hautement problématique parce qu’elle est celle du Président qui a vendu la nationalité comorienne aux quatre vents, à l’étranger, à des étrangers, à des individus sans attaches juridiques et affectives avec les Comores, à des individus dont certains sont très dangereux ou potentiellement très dangereux. Dès lors, le sentiment qu’a le Comorien de la rue aujourd’hui est celui de la trahison parce que ce Comorien dit qu’après avoir rendu la nationalité comorienne hautement dangereuse, explosive et incertaine du fait de sa vente sur le marché international à qui mieux mieux, l’homme Ahmed Sambi la fuit comme la peste, et se réfugie dans une autre citoyenneté pour se mettre à l’abri. Ce sentiment de trahison est donc fondé, et ce, d’autant plus que l’ancien Président n’est pas à son coup d’essai.
En effet, alors qu’il sévissait encore à la tête de l’État comorien, il avait chargé son Bashar Kiwan de le faire naturaliser aux Émirats Arabes Unis, où il a des propriétés immobilières, achetées avec l’argent de «sa» «citoyenneté économique», à une époque où il n’y avait aucun contrôle sur cet argent satanique. Néanmoins, sa démarche avait échoué. Comme il lui fallait absolument une nationalité qui devait remplacer celle qu’il a ignominieusement dévoyée sans vergogne, il jeta alors son dévolu sur la nationalité française. Pourquoi la France lui a accordé sa nationalité? Sur le sujet, beaucoup de choses se disent en ce moment du côté du Stade Ajao, dans les salons feutrés des Comoriens de France et des Comores et dans l’inévitable métro parisien, haut lieu des intrigues sociales et politiques comoriennes. En tout état de cause, chaque État est libre d’accorder de manière discrétionnaire et souveraine sa nationalité à qui il veut. C’est juste une question de souveraineté nationale, et en la matière, l’État a une grande latitude d’action tant que certaines règles sont respectées. Ahmed Sambi, né bien avant l’indépendance des Comores, le 6 juillet 1975, pouvait demander cette nationalité par la procédure de la réintégration.
Pour autant, aujourd’hui, Ahmed Sambi, qui est prêt à tout, y compris au pire, doit avoir le courage d’admettre publiquement qu’il a été naturalisé par la France. Après avoir admis cela, il devra expliquer pourquoi un homme d’État qui a déjà dirigé son pays et qui fait tout pour le diriger de nouveau méprise tellement la nationalité de son pays qu’il lui cherche frénétiquement une nationalité de substitution. Quand Ahmed Sambi franchira ce pas, les Comoriens qui croient en lui devront alors se demander s’ils doivent continuer à le prendre au sérieux. En attendant, c’est le silence qui prévaut. Ahmed Sambi n’aura jamais le courage de faire une déclaration publique pour reconnaître sa naturalisation par la France. Il faut avoir de l’estomac pour faire ce genre de choses, et Ahmed Sambi n’a pas cet estomac. Il laissera planer le silence sauf si, au cours de ses meetings du mensonge et de la haine, on lui pose la question avec insistance. En même temps, on constate que son blog de propagande du mensonge et de la haine se tait, alors qu’il est toujours prompt à relater ses moindres faits et gestes même quand il est au troisième sous-sol d’un immeuble de Pago-Pago.
En tout état de cause, cette affaire de nationalité française vient confirmer ce que nombre de Comoriens savaient déjà: Ahmed Sambi est un tournesol. Il s’oriente toujours de manière à suivre la direction du soleil. Ce qui est d’ailleurs normal s’agissant de lui puisqu’il a donné à son Parti unipersonnel des Consanguins et de la Consanguinité politique le nom édifiant et emblématique de Soleil. Pour les besoins de sa cause personnelle, n’est-il pas devenu un «apatrîle», un insulaire sans île, depuis le jour où il a cessé d’être Anjouanais pour devenir Grand-Comorien, uniquement pour s’inscrire sur les listes électorales de la Grande-Comore afin de pouvoir être éligible à partir de la Grande-Comore à la magistrature suprême en 2016? Comme les Comoriens peuvent se montrer caustiques et impitoyables quand ils le veulent, ils ont déjà trouvé une vanne contre lui: «Si Ahmed Sambi échoue dans sa démarche consistant à se faire élire en 2016 à la Grande-Comore à la place des Grands-Comoriens, qu’il méprise comme du poisson pourri, aura-t-il le culot d’aller se faire inscrire sur les listes électorales d’Anjouan en 2021, passant ainsi d’une île à une autre, dans une incroyable transhumance insulaire, sans se soucier de ce qu’en pensent les Comoriens?».
Par ARM
© lemohelien – Mercredi 4 février 2015.