Un citoyen blessé par balle par le garde de corps d’un vice-président à Moroni Un homme a été blessé par balle , mercredi 1er octobre a...
Un homme a été blessé par balle , mercredi 1er octobre aux environs de 9 heures, en face de la Société comorienne des hydrocarbures à Moroni. C’est suite à une altercation entre Abderemane Ahmed (Ahmed Said Abdou, nom très connu) et le garde de corps du vice-président en charge des Finances que le coup serait parti blessant la victime au bras. Cette dernière, originaire de Mitsamihuli âgé de 50 ans et père de quatre enfants, a été aussitôt admise aux urgences du Centre hospitalier national El-Maarouf.
Selon plusieurs témoignages concordants de personnes se trouvant sur les lieux au moment des faits, le véhicule du vice-président (immatriculé Vp 03) roulait en sens interdit sans gyrophare ni sirène ou klaxon pour demander le passage pendant que Ahmed Said Abdou se trouvait sur la chaussée.
Sur son lit d’hôpital au service des urgences, la victime nous a confié que «nous avions garé notre voiture entre les deux sens et sommes descendus pour traverser. Cependant, à la grande surprise, le véhicule du vice-président en charges des Finances roulait en sens interdit et a heurté le rétroviseur de notre voiture. Mon frère a crié que ce n’est pas juste. Le véhicule du vice-président s’est arrêté et le garde du corps est descendu et s’est accroché à mon frère. J’ai intervenu pour aider mon frère qui était par terre et le garde du corps a sorti son arme, volontairement il l’a pointée sur mon bras et a tiré à bout portant». Après une courte pose, Ahmed a repris en racontant que «quand je me suis mis debout, arme à la main, le garde du corps du vice-président a ajouté : tu-veux que je t’achève. Il s’est ensuite adressé à mon frère en lui disant : le prochain c’est toi».
Selon le diagnostique du médecin qu’il a pris en charge à son arrivée aux urgences, «il n’y a pas eu de fracture, mais juste deux trous qui signifient que la balle a transpercé au niveau du bras». Docteur Mansour Ada s’est, toutefois, plaignit de la coupure courant électrique dans le secteur de l’hôpital pour pouvoir procéder à d’autres examens de la blessure. «Imaginez si nous étions en pleine opération?», s’inquiétait le chirurgien.
Doudou Mbaé, un agent de l’agence Sornave exerçant à la douane de Moroni, a témoigné en présence de la force de l’ordre que le véhicule roulait en sens interdit. Ce que le constat de la gendarmerie sur le lieu n’a pas infirmé. Notre témoin, dont son gilet de travail aurait servi de bandage de la blessure avant d’arriver à l’hôpital, a affirmé également qu’il y a eu effectivement dispute entre le frère du blessé et le garde de corps. D’autres témoins sont allés jusqu’à révéler que celui-ci aurait donné un coup de pied au véhicule du vice-président qui n’aurait, semble-t-il, subi aucun dommage.
Cependant, Doudou dit n’être pas en mesure d’affirmer la présence ou non du vice-président à bord du véhicule dont les vitres sont teintés de noir.
Quant à la famille de la victime, elle souhaite porter plainte pour que justice soit faite. Ismaël Housnat, femme de la victime, a indiqué que le substitut du procureur, Abdoulhalim Hamadi, s’est déjà rendu aux urgences du Chn El-Maarouf pour constater lui-même le fait. «Concernant un tel acte, le ministère public se doit de saisir l’affaire avant que nous saisissions la justice», a déclaré un membre de la famille. Colonel Mohamed Soilihi dit Campagnard, beau-frère de la victime, a expliqué que si l’autorité aurait été menacée, le garde du corps aurait raison d’user de tous ses moyens pour la protéger, dans le cas contraire l’agent ne jouit d’aucun droit pour faire usage de son arme. «Nous laissons à la justice son plein droit de gérer l’affaire», a soutenu l’ancien chef d’Etat-major.
Jusqu’à l’heure où nous mettions sous presse, aucun communiqué ou réaction ne nous est parvenu des autorités militaires. Un haut gradé de l’armé, que nous avons contacté, a tout simplement laissé entendre que la victime s’est créé le mal lui-même en tentant de barrer la route au vice-président.