Le naufrage de la CÉNI et de son Président, le bon Docteur Ahmed Djaza Mohamed.
Le naufrage de la CÉNI et de son Président, le bon Docteur Ahmed Djaza Mohamed.
« Ne soyez pas trop inquiets. La CÉNI évolue avec un chronogramme qui tiendra sûrement les élections en décembre 2014» et «nous avons commencé à apporter les rectifications sur les listes électorales. Une mission est mise en place sur les trois îles pour apporter un soutien aux candidats et résoudre les problèmes liés au fichier électoral». Mais, par Dieu, qui est le joyeux optimiste qui construit d'aussi belles phrases?
Cette question! Eh bien! L'auteur de ces merveilles de la rhétorique politique comorienne n'est autre que notre bon Docteur Ahmed Djaza Mohamed, Président de la plus que trop célèbre Commission nationale électorale «indépendante» (CÉNI). Voilà une institution qui est en train de tourner en eau de boudin. Et comme par hasard, cette institution est devenue un Titanic depuis qu'elle est dirigée par un Mohélien. Ce constat se fait non pas parce que les Mohéliens sont plus incompétents que leurs frères et sœurs de la Grande-Comore et d'Anjouan – l'incurie est un sport national aux Comores –, mais parce que tout ce qui touche Mohéli revêt une signification particulière, puisque les dirigeants ont décidé de ne jamais choisir des cadres compétents, mais des bras cassés.
Lors des élections de 2010, le frère Madi Laguera, de Mohéli, qui dirigeait alors la CÉNI, n'avait pas hésité à se planter devant le Vice-président Idi Nadhoim, également colistier de Mohamed Larif Oucacha à la Grande-Comore lors de l'élection présidentielle, et à lui demander de l'argent pour lui faire «gagner» une élection qui n'a tenu aucune de ses promesses en matière de promotion de l'État de Droit et de la démocratie. Ce bel exemple de la «probité intellectuelle et professionnelle» peut être cité un peu partout dans le monde. Et on a vu comment les élections tenues en 2010 ont été une belle mascarade qui fait honte à tout un pays et qui a dégoûté tout un peuple, pourtant connu pour son penchant pour la politique. Madi Laguera est un Mohélien et a été remplacé à la tête de la CÉNI par un autre Mohélien, le Docteur Ahmed Djaza Mohamed, un médecin formé en ex-Union Soviétique et qui ne se mêlait jamais de problèmes politiques avant. Ses connaissances des affaires électorales sont tout simplement nulles. Il n'y comprend rien à rien.
Cette question! Eh bien! L'auteur de ces merveilles de la rhétorique politique comorienne n'est autre que notre bon Docteur Ahmed Djaza Mohamed, Président de la plus que trop célèbre Commission nationale électorale «indépendante» (CÉNI). Voilà une institution qui est en train de tourner en eau de boudin. Et comme par hasard, cette institution est devenue un Titanic depuis qu'elle est dirigée par un Mohélien. Ce constat se fait non pas parce que les Mohéliens sont plus incompétents que leurs frères et sœurs de la Grande-Comore et d'Anjouan – l'incurie est un sport national aux Comores –, mais parce que tout ce qui touche Mohéli revêt une signification particulière, puisque les dirigeants ont décidé de ne jamais choisir des cadres compétents, mais des bras cassés.
Lors des élections de 2010, le frère Madi Laguera, de Mohéli, qui dirigeait alors la CÉNI, n'avait pas hésité à se planter devant le Vice-président Idi Nadhoim, également colistier de Mohamed Larif Oucacha à la Grande-Comore lors de l'élection présidentielle, et à lui demander de l'argent pour lui faire «gagner» une élection qui n'a tenu aucune de ses promesses en matière de promotion de l'État de Droit et de la démocratie. Ce bel exemple de la «probité intellectuelle et professionnelle» peut être cité un peu partout dans le monde. Et on a vu comment les élections tenues en 2010 ont été une belle mascarade qui fait honte à tout un pays et qui a dégoûté tout un peuple, pourtant connu pour son penchant pour la politique. Madi Laguera est un Mohélien et a été remplacé à la tête de la CÉNI par un autre Mohélien, le Docteur Ahmed Djaza Mohamed, un médecin formé en ex-Union Soviétique et qui ne se mêlait jamais de problèmes politiques avant. Ses connaissances des affaires électorales sont tout simplement nulles. Il n'y comprend rien à rien.
Seulement, en l'an de grâce 2014, entré dans les annales politiques comme celui des scrutins impossibles à organiser aux Comores, des élections reportées et reportées, le Président Ikililou Dhoinine devait nommer certains des membres de la CÉNI. Non seulement il désigna le Docteur Ahmed Djaza Mohamed parmi ceux-ci, mais encore a-t-il décidé de faire de lui le Président de la CÉNI. Juridiquement, il en avait le droit. Seulement, voilà: tout en étant un homme foncièrement bon et honnête, le Docteur Ahmed Djaza Mohamed n'est pas le dirigeant qu'il faut pour la CÉNI. Il ne comprend rien sur sa mission.
Il est incapable de la moindre initiative. Il attend que tout soit décidé ailleurs et qu'il avalise les décisions prises ailleurs par d'autres, alors que la CÉNI a été créée pour prendre en charge tout le processus électoral au cours d'une année électorale. Il s'agit d'une institution créée pour permettre l'organisation d'élections libres, transparentes et démocratiques, par la tenue de scrutins qui ne sont plus la petite chose du ministère de l'Intérieur. La création d'une CÉNI permet en théorie la supervision des élections par les partis politiques, toutes sensibilités comprises, et également par la «société civile». Il s'agit de l'une des contributions majeures des conférences nationales souveraines qui se déclenchèrent un peu partout en Afrique à partir de 1990, quand le vent de la timide tentative de démocratisation a commencé à secouer le cocotier et le manguier.
Il est incapable de la moindre initiative. Il attend que tout soit décidé ailleurs et qu'il avalise les décisions prises ailleurs par d'autres, alors que la CÉNI a été créée pour prendre en charge tout le processus électoral au cours d'une année électorale. Il s'agit d'une institution créée pour permettre l'organisation d'élections libres, transparentes et démocratiques, par la tenue de scrutins qui ne sont plus la petite chose du ministère de l'Intérieur. La création d'une CÉNI permet en théorie la supervision des élections par les partis politiques, toutes sensibilités comprises, et également par la «société civile». Il s'agit de l'une des contributions majeures des conférences nationales souveraines qui se déclenchèrent un peu partout en Afrique à partir de 1990, quand le vent de la timide tentative de démocratisation a commencé à secouer le cocotier et le manguier.
Aujourd'hui donc, aux Comores, la CÉNI a à sa tête un homme foncièrement bon sur le plan personnel, mais qui est en train de couler avec une institution dont le naufrage se déroule en direct de la scène politique comorienne. Tout le monde voit la CÉNI couler à coup de décrets signés de la main du Président Ikililou Dhoinine ou de son omniprésent Vice-président, le brave Nourdine Bourhane, «l'homme-État» devenu «l'homme-verbe», du fait de sa présence partout et en même temps. Aujourd'hui, tout se passe entre la Présidence de la République et la moribonde Cour constitutionnelle, qui orthographie très mal même les noms de ses propres membres. Allez comprendre. Pendant ce temps, la CÉNI ne contrôle ni calendrier électoral, ni l'établissement des listes électorales, ni leur affichage, ni, ni.
Si à la tête de cette institution risible, il y avait un vrai Président, elle aurait essayé de se rattraper sur un dossier ou deux. Mais, là, rien! Tintin! Le Président de la CÉNI ne communique même pas avec ses collègues, qui n'attendent rien de lui, de toute façon. Au surplus, au sein de cette institution, ne règne aucune dynamique nationale, mais la petite musique habituelle de chauvinisme insulaire. Au train où vont les choses, il faudra tout simplement demander la fermeture de cette chose qui ne sait que faire de la figuration.
Si à la tête de cette institution risible, il y avait un vrai Président, elle aurait essayé de se rattraper sur un dossier ou deux. Mais, là, rien! Tintin! Le Président de la CÉNI ne communique même pas avec ses collègues, qui n'attendent rien de lui, de toute façon. Au surplus, au sein de cette institution, ne règne aucune dynamique nationale, mais la petite musique habituelle de chauvinisme insulaire. Au train où vont les choses, il faudra tout simplement demander la fermeture de cette chose qui ne sait que faire de la figuration.
ARM
© lemohelien – Samedi 25 octobre 2014.