Bonjour Madame Faharate Mahamoud Houssein, pouvez-vous vous présenter en quelques mots et nous décrire brièvement votre parcours scolaire...
Bonjour Madame Faharate Mahamoud Houssein, pouvez-vous vous présenter en quelques mots et nous décrire brièvement votre parcours scolaire et professionnel ?
Bonjour, je m’appelle Faharate Houssein, je suis née au Mans il y a 49 ans, je suis mariée depuis 27 ans et mère de 3 enfants, un fils de 26 ans, et deux filles, une de 22 ans et une de 18 ans.
Je me suis installée à Moroni en 1985 après avoir suivi toute ma scolarité en France. Après mon BAC, j’étais inscrite en DEUG LEA à Aix en Provence. En 1986, j’ai commencé à travailler au sein de l’Entreprise Générale de Terrassement (EGT), une entreprise de BTP que mon père avait créée deux ans plus tôt. Puis je suis repartie à Paris en 1988 pour une formation plus adaptée au monde de l’entreprise. J’ai obtenu un diplôme en comptabilité et gestion et j’ai travaillé dans un cabinet comptable pendant un an. Je suis revenue travailler à EGT en 1989.
En 2009, j’ai eu la chance de participer au programme du département d’Etat des Etats-Unis sur les femmes leaders.
Quels sont les 3 mots qui vous caractérisent le mieux ?
Rigueur, honnêteté et persévérance.
Vous êtes depuis 1989 Directrice financière de l’Entreprise Générale de Terrassement (EGT), pouvez-vous nous en dire davantage sur cette entreprise de construction ?
Je suis Directrice financière de EGT et j’assure la gestion courante avec Monsieur Soidiki Mohamed, le gérant.
A l’origine, EGT est une entreprise familiale, une SARL, qui a été créée par mon défunt père Mahamoud Mradabi, paix à son âme, pour satisfaire les besoins de terrassement pour la construction de maisons individuelles. Pour cela, nous avons investi en équipements tels que le bulldozer et notre efficacité a été vite reconnue.
Cette confiance nous a poussé à investir toujours plus et à nous diversifier dans la construction de voiries et réseaux divers, dans la construction et la fourniture d’agrégats concassés, la construction et la rénovation de bâtiments au travers d’appels d’offres nationaux et internationaux.
Nous sommes spécialisés dans la réalisation de revêtements routiers et industriels (enrobés, asphalte). Notre entreprise compte aujourd’hui 150 employés.
Le secteur de la construction est souvent considéré comme un secteur « masculin ». En tant que Directrice Générale, comment se déroule votre travail au jour le jour avec les hommes ?
Je me suis toujours sentie à l’aise dans ce secteur, peut-être parce que j’ai « grandi » avec l’entreprise et avec le personnel. Mon travail est de suivre les chantiers avec les collaborateurs qui sont directement sur le terrain.
En février 2014, vous avez été élue Présidente du Mouvement des Entreprises Comoriennes (MODEC), comment avez-vous vécu cette nomination ?
Je l’ai vécue comme une continuité car j’étais vice-présidente de l’Organisation Patronale des Comores (OPACO), dissoute en décembre 2013, et active depuis plus de 10 ans dans le mouvement patronal.
L’objectif de cette association est de promouvoir le développement du pays, avez-vous vu certaines évolutions depuis février ?
L’objectif principal du MODEC est de mobiliser les acteurs du secteur privé pour arriver à l’émergence économique de notre pays. C’est un projet qui nécessite un secteur privé structuré, volontaire, ouvert, solidaire et responsable, et des pouvoirs publics conscients de notre capacité à créer des emplois et à contribuer aux recettes de l’Etat. Avec le MODEC, les entreprises ont aujourd’hui une seule et même voie face aux pouvoirs publics et aux bailleurs de fonds.
Depuis février, nous avons bien avancé. Nous avons déjà tenu deux assemblées. Une assemblée élective en février, et une assemblée générale ordinaire, en avril dernier, afin de valider une feuille de route et un budget. Au départ, le MODEC comptait 95 entreprises. Aujourd’hui, il en compte 102. Nous représentons donc environ 3 000 employés.
Comment faites-vous pour concilier votre vie professionnelle et votre vie de famille ?
Et ma vie associative ! Je suis, entre autres, membre du Rotary Club de Moroni depuis près de 10 ans et j’ai toujours trouvé le temps car il me semble que ce n’est qu’une question d’organisation rigoureuse.
Quelle est votre perception de la parité hommes-femmes aux Comores ?
Les femmes sont acceptées partout où elles vont mais il y a encore beaucoup à faire et je crois que nous arriverons à cette parité avec l’éducation égalitaire : que toutes les petites filles aient aussi la chance d’aller à l’école.
Est-ce que vous pensez qu’un jour il y aura une femme comorienne Présidente de l’Union des Comores ?
Je le crois mais ce qui comptera le plus sera sa détermination à pousser notre pays vers le développement.
Quels conseils donneriez-vous aujourd’hui aux jeunes Comoriens, hommes et femmes, qui souhaitent contribuer au développement de leur pays ?
Il faut que les jeunes soient patients. Les Comores ont connu beaucoup d’avancées en terme de lois et d’outils qui ont été mis en place comme internet, mais ce n’est pas toujours évident.
L’Agence Nationale pour les Entreprises permet aux Comoriens de créer une entreprise rapidement mais il n’y a pas forcément de suivi. Il faut donc s’armer de patience et savoir concilier sa culture comorienne et la culture apprise à l’extérieur. Il faut prendre le bon dans les deux cultures, se servir de l’ouverture au monde et de la culture comorienne comme une richesse.
Merci beaucoup pour le temps que vous nous avez accordé, nous vous souhaitons une bonne continuation.
Site internet d’EGT Comores
Avec l'Ambassade de France
Bonjour, je m’appelle Faharate Houssein, je suis née au Mans il y a 49 ans, je suis mariée depuis 27 ans et mère de 3 enfants, un fils de 26 ans, et deux filles, une de 22 ans et une de 18 ans.
Je me suis installée à Moroni en 1985 après avoir suivi toute ma scolarité en France. Après mon BAC, j’étais inscrite en DEUG LEA à Aix en Provence. En 1986, j’ai commencé à travailler au sein de l’Entreprise Générale de Terrassement (EGT), une entreprise de BTP que mon père avait créée deux ans plus tôt. Puis je suis repartie à Paris en 1988 pour une formation plus adaptée au monde de l’entreprise. J’ai obtenu un diplôme en comptabilité et gestion et j’ai travaillé dans un cabinet comptable pendant un an. Je suis revenue travailler à EGT en 1989.
En 2009, j’ai eu la chance de participer au programme du département d’Etat des Etats-Unis sur les femmes leaders.
Quels sont les 3 mots qui vous caractérisent le mieux ?
Rigueur, honnêteté et persévérance.
Vous êtes depuis 1989 Directrice financière de l’Entreprise Générale de Terrassement (EGT), pouvez-vous nous en dire davantage sur cette entreprise de construction ?
Je suis Directrice financière de EGT et j’assure la gestion courante avec Monsieur Soidiki Mohamed, le gérant.
A l’origine, EGT est une entreprise familiale, une SARL, qui a été créée par mon défunt père Mahamoud Mradabi, paix à son âme, pour satisfaire les besoins de terrassement pour la construction de maisons individuelles. Pour cela, nous avons investi en équipements tels que le bulldozer et notre efficacité a été vite reconnue.
Cette confiance nous a poussé à investir toujours plus et à nous diversifier dans la construction de voiries et réseaux divers, dans la construction et la fourniture d’agrégats concassés, la construction et la rénovation de bâtiments au travers d’appels d’offres nationaux et internationaux.
Nous sommes spécialisés dans la réalisation de revêtements routiers et industriels (enrobés, asphalte). Notre entreprise compte aujourd’hui 150 employés.
Le secteur de la construction est souvent considéré comme un secteur « masculin ». En tant que Directrice Générale, comment se déroule votre travail au jour le jour avec les hommes ?
Je me suis toujours sentie à l’aise dans ce secteur, peut-être parce que j’ai « grandi » avec l’entreprise et avec le personnel. Mon travail est de suivre les chantiers avec les collaborateurs qui sont directement sur le terrain.
En février 2014, vous avez été élue Présidente du Mouvement des Entreprises Comoriennes (MODEC), comment avez-vous vécu cette nomination ?
Je l’ai vécue comme une continuité car j’étais vice-présidente de l’Organisation Patronale des Comores (OPACO), dissoute en décembre 2013, et active depuis plus de 10 ans dans le mouvement patronal.
L’objectif de cette association est de promouvoir le développement du pays, avez-vous vu certaines évolutions depuis février ?
L’objectif principal du MODEC est de mobiliser les acteurs du secteur privé pour arriver à l’émergence économique de notre pays. C’est un projet qui nécessite un secteur privé structuré, volontaire, ouvert, solidaire et responsable, et des pouvoirs publics conscients de notre capacité à créer des emplois et à contribuer aux recettes de l’Etat. Avec le MODEC, les entreprises ont aujourd’hui une seule et même voie face aux pouvoirs publics et aux bailleurs de fonds.
Depuis février, nous avons bien avancé. Nous avons déjà tenu deux assemblées. Une assemblée élective en février, et une assemblée générale ordinaire, en avril dernier, afin de valider une feuille de route et un budget. Au départ, le MODEC comptait 95 entreprises. Aujourd’hui, il en compte 102. Nous représentons donc environ 3 000 employés.
Comment faites-vous pour concilier votre vie professionnelle et votre vie de famille ?
Et ma vie associative ! Je suis, entre autres, membre du Rotary Club de Moroni depuis près de 10 ans et j’ai toujours trouvé le temps car il me semble que ce n’est qu’une question d’organisation rigoureuse.
Quelle est votre perception de la parité hommes-femmes aux Comores ?
Les femmes sont acceptées partout où elles vont mais il y a encore beaucoup à faire et je crois que nous arriverons à cette parité avec l’éducation égalitaire : que toutes les petites filles aient aussi la chance d’aller à l’école.
Est-ce que vous pensez qu’un jour il y aura une femme comorienne Présidente de l’Union des Comores ?
Je le crois mais ce qui comptera le plus sera sa détermination à pousser notre pays vers le développement.
Quels conseils donneriez-vous aujourd’hui aux jeunes Comoriens, hommes et femmes, qui souhaitent contribuer au développement de leur pays ?
Il faut que les jeunes soient patients. Les Comores ont connu beaucoup d’avancées en terme de lois et d’outils qui ont été mis en place comme internet, mais ce n’est pas toujours évident.
L’Agence Nationale pour les Entreprises permet aux Comoriens de créer une entreprise rapidement mais il n’y a pas forcément de suivi. Il faut donc s’armer de patience et savoir concilier sa culture comorienne et la culture apprise à l’extérieur. Il faut prendre le bon dans les deux cultures, se servir de l’ouverture au monde et de la culture comorienne comme une richesse.
Merci beaucoup pour le temps que vous nous avez accordé, nous vous souhaitons une bonne continuation.
Site internet d’EGT Comores
Avec l'Ambassade de France