Le 4ème Sommet de la COI a eu lieu sans incidents majeurs. Les Comores ont montré qu’elles sont capables d’organiser un événement d’envergur...
Le 4ème Sommet de la COI a eu lieu sans incidents majeurs. Les Comores ont montré qu’elles sont capables d’organiser un événement d’envergure internationale sans trop de mal. Et c’est cela, à mon sens, le principal résultat positif de ce Sommet, pour les Comoriens. Pour le reste, on ne peut pas parler de succès éclatant, n’en déplaisent aux applaudisseurs inconditionnels. Pour certains, il ne fallait rien faire qui puisse déplaire à «Maître» Hollande. Pour nous autres, il fallait au contraire que, dans la situation conflictuelle qui est la nôtre avec la France, la population puisse exprimer ce que les autorités n’osent ou ne veulent pas dire. C’est aussi cela la démocratie et l’occasion s’y prêtait bien. Bravo donc aux organisations de la société civile et personnalités qui ont pu faire ce job,Ngoshawo, Comité Maore et CDISCOM (Collectif de défense de l’intégrité et la souveraineté des Comores), en particulier.
Plusieurs personnalités ont été invitées et installées conformément (je suppose) aux dispositions du protocole d’État. Il y avait cependant des absents qu’on a du mal à s’expliquer. Comment comprendre que certains ex-MIREX, remarquables pourtant, n’aient pas été invités? Quel a été le critère de sélection des «ex»? Des 2 anciens Présidents comoriens encore vivants, un a été invité, Azali, mais pas Sambi. Pourquoi? Sans avoir d’affinité particulière avec Sambi, on ne peut que trouver cela inélégant, voire mesquin. À un certain niveau de responsabilité, ce n’est pas l’individu mais ce qu’il représente qui est important. Il faut donc savoir s’élever et dépasser certaines petites considérations personnelles.
Le Président Ikililou a été très applaudi quand il a parlé de la question de l’île comorienne de Mayotte. Mais à bien y regarder il n’a fait que redire ce que les Présidents comoriens récitent ces dernières années à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU. Mais c’est déjà beaucoup, pour certains, au vu des pressions qu’il subirait. Saluons donc l’audace molle du Président! Il n’empêche que cette stratégie de la balle à blanc, cette balle qui fait du bruit mais ne cause aucun dommage à la cible visée, ne nous mènera nulle part. Au contraire! Pour preuve, même le Communiqué commun, à l’issue du Sommet, n’a fait aucune mention de la question de Mayotte.
Certains bloggeurs comme ARM (lemohelien.com) aiment à parler, à raison, de courtoisie en matière politico-diplomatie. Il s’étonne même qu’on puisse dire qu’Ikililou n’a pas fait le job, comme s’il devait «placer le couteau sous la gorge du Président Hollande». Non, on ne demande pas cela à notre cher Président. On trouve seulement qu’il a juste fait le minimum syndical pour ne pas paraître ridicule. La courtoise! Oui, bien sûr. Mais qu’elle soit réciproque! À moins qu’on trouve raisonnable qu’elle ne soit exigible qu’à notre Président, comme s’il était un vassal de l’autre. Nous autres le refusons, car dans les rapports politico-diplomatiques, la forme compte beaucoup. Nous attendions de notre Président un peu plus de fermeté, surtout au vu du comportement de son hôte de marque, François Hollande, qui s’est annoncé ainsi: «Les Comores ne peuvent plus revendiquer Mayotte […]. La question n’est plus négociable», déclaration faite à Mayotte la veille du Sommet. Sur sa lancée, et sans aucune retenue, devant notre Président, au Palais du Peuple des Comores, il parle d’«immigration clandestine» pour désigner les Comoriens des 3 autres îles se rendant à Mayotte. Si cela ne ressemble pas à de l’humiliation de notre Président devant le peuple qui l’a élu, qu’on nous dise ce que c’est!
Même à la Réunion, département français depuis 1946, on ose critiquer la présence française dans l’océan indien, sans avoir peur du fouet du «Maître». Parlant du 4ème Sommet un journal de la Réunion écrit: «La présence d’un chef d’État français comme membre à part entière d’une rencontre d’États situés dans l’océan Indien peut étonner. Il faut savoir que la présence des autorités françaises dans la COI s’est faite par l’entremise de La Réunion. Mais La Réunion est utilisée pour défendre les intérêts de la France dans la région. L’attitude du gouvernement français est donc non seulement une anomalie dans le processus de décolonisation, mais aussi à contre-courant de l’histoire».
Lire l'article de temoignages.re
Le Président Iki a t-il d’autres choix ? (Prochain article)
Des ratés protocolaires
Plusieurs personnalités ont été invitées et installées conformément (je suppose) aux dispositions du protocole d’État. Il y avait cependant des absents qu’on a du mal à s’expliquer. Comment comprendre que certains ex-MIREX, remarquables pourtant, n’aient pas été invités? Quel a été le critère de sélection des «ex»? Des 2 anciens Présidents comoriens encore vivants, un a été invité, Azali, mais pas Sambi. Pourquoi? Sans avoir d’affinité particulière avec Sambi, on ne peut que trouver cela inélégant, voire mesquin. À un certain niveau de responsabilité, ce n’est pas l’individu mais ce qu’il représente qui est important. Il faut donc savoir s’élever et dépasser certaines petites considérations personnelles.
La balle à blanc du Président a fait long feu
Le Président Ikililou a été très applaudi quand il a parlé de la question de l’île comorienne de Mayotte. Mais à bien y regarder il n’a fait que redire ce que les Présidents comoriens récitent ces dernières années à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU. Mais c’est déjà beaucoup, pour certains, au vu des pressions qu’il subirait. Saluons donc l’audace molle du Président! Il n’empêche que cette stratégie de la balle à blanc, cette balle qui fait du bruit mais ne cause aucun dommage à la cible visée, ne nous mènera nulle part. Au contraire! Pour preuve, même le Communiqué commun, à l’issue du Sommet, n’a fait aucune mention de la question de Mayotte.
Arrogance et humiliation
Certains bloggeurs comme ARM (lemohelien.com) aiment à parler, à raison, de courtoisie en matière politico-diplomatie. Il s’étonne même qu’on puisse dire qu’Ikililou n’a pas fait le job, comme s’il devait «placer le couteau sous la gorge du Président Hollande». Non, on ne demande pas cela à notre cher Président. On trouve seulement qu’il a juste fait le minimum syndical pour ne pas paraître ridicule. La courtoise! Oui, bien sûr. Mais qu’elle soit réciproque! À moins qu’on trouve raisonnable qu’elle ne soit exigible qu’à notre Président, comme s’il était un vassal de l’autre. Nous autres le refusons, car dans les rapports politico-diplomatiques, la forme compte beaucoup. Nous attendions de notre Président un peu plus de fermeté, surtout au vu du comportement de son hôte de marque, François Hollande, qui s’est annoncé ainsi: «Les Comores ne peuvent plus revendiquer Mayotte […]. La question n’est plus négociable», déclaration faite à Mayotte la veille du Sommet. Sur sa lancée, et sans aucune retenue, devant notre Président, au Palais du Peuple des Comores, il parle d’«immigration clandestine» pour désigner les Comoriens des 3 autres îles se rendant à Mayotte. Si cela ne ressemble pas à de l’humiliation de notre Président devant le peuple qui l’a élu, qu’on nous dise ce que c’est!
Même à la Réunion, département français depuis 1946, on ose critiquer la présence française dans l’océan indien, sans avoir peur du fouet du «Maître». Parlant du 4ème Sommet un journal de la Réunion écrit: «La présence d’un chef d’État français comme membre à part entière d’une rencontre d’États situés dans l’océan Indien peut étonner. Il faut savoir que la présence des autorités françaises dans la COI s’est faite par l’entremise de La Réunion. Mais La Réunion est utilisée pour défendre les intérêts de la France dans la région. L’attitude du gouvernement français est donc non seulement une anomalie dans le processus de décolonisation, mais aussi à contre-courant de l’histoire».
Lire l'article de temoignages.re
Le Président Iki a t-il d’autres choix ? (Prochain article)
Abdou Ahmed