Objectif, produire 200 voitures par an ! Le rêve est tenace pour le petit atelier automobile malgache qui construit les "Karenjy",...
Objectif, produire 200 voitures par an ! Le rêve est tenace pour le petit atelier automobile malgache qui construit les "Karenjy", les seuls véhicules "Made in Madagascar", sans robots ni chaîne de montage.
Pour l'instant, l'usine produit à peine une douzaine de véhicules par an. Et le plus grand titre de gloire du constructeur est d'avoir transporté le pape Jean-Paul II dans l'un de ses modèles, lors de la visite du souverain pontife en 1989 dans la ville de Fianarantsoa (sud-est), berceau des Karenjy.
Mais un nouveau modèle 4x4 vient d'être présenté à la presse, la "Mazana II", qui espère bien se faire une petite place dans les gigantesques embouteillages d'Antananarivo, entre les européennes, les japonaises et autres voitures importées.
Comme ses devancières, elle n'a ni vitres électriques, ni GPS intégré, ni airbag. Son argument est la rusticité, et la facilité d'entretien et de réparation. Son design anguleux et massif la distingue très nettement de ses concurrentes étrangères aux courbes fluides.
Mais tous les espoirs du constructeur reposent sur elle. Son prix, dit-il, sera "très compétitif" et fera la différence, même si aucun chiffre n'a encore été avancé.
"C'est vrai que c'est une voiture rustique. Mais beaucoup de gens aiment ce design", affirme Patrick Fananontsoa, propriétaire avec son frère d'une "Mazana I" de première génération.
"Mon frère a voulu acheter une Mazana I car il en a marre des voitures chinoises. En plus, la Mazana I est à la fois moins chère (6.500 euros) et très efficace avec sa faible consommation de carburant. Mon frère a aussi voulu acheter cette Mazana I pour une question de patriotisme", poursuit ce jeune Malgache.
"Karenjy renaît de ses cendres après être resté dans le coma durant 15 ans", se félicite Luc Ronssin, un Français gérant de l'entreprise, qui espère porter à 200 véhicules par an d'ici 2017 la production de Mazana II.
Le chiffre paraît ridicule, mais il est à comparer avec le nombre de voitures importées dans l'île: 8.600 pour toute l'année 2013.
Karenjy ("Balade", en malgache) fut fondé en 1984, avec le soutien de l'Etat à l'époque, mais dut mettre la clef sous la porte en 1993, faute de moyens financiers.
Ce n'est qu'en 2008 qu'une "entreprise solidaire" franco-malgache, Le Relais, décida de ressusciter l'atelier pour reprendre la production et donner du travail à des personnes en difficulté.
Pas de robots ni de chaîne de montage: les voitures sont fabriquées à la main et chacun des 70 employés a sa spécialité. "Gagner de l'argent n'est pas le problème, la question est de savoir quoi faire avec pour un réel développement humain", assure Luc Ronssin.
Mais au moment où l'usine recommençait à produire quelques voitures en 2009, la crise politique frappa le pays, après le renversement du président Marc Ravalomanana par Andry Rajoelina. La communauté internationale condamna ce coup d'Etat. Les aides et investissements se tarirent. Et le pays plongea dans une ère d'exclusion de la scène internationale et d'appauvrissement généralisé.
L'ordre constitutionnel est revenu depuis le début de l'année à Madagascar, mais plus de 90% des habitants du pays vivent toujours avec moins de 2 dollars par jour.
Pour l'heure, il est rare de croiser une ancienne Karenjy dans les gigantesques embouteillages d'Antananarivo, où roulent encore de très nombreuses 2CV ou 4L françaises. "Mais regardez bien, vous en trouverez quelques-unes", sourit Luc Ronssin, reconnaissant toutefois que "la plupart roulent en province, surtout à Fianarantsoa". Lepoint.fr
Pour l'instant, l'usine produit à peine une douzaine de véhicules par an. Et le plus grand titre de gloire du constructeur est d'avoir transporté le pape Jean-Paul II dans l'un de ses modèles, lors de la visite du souverain pontife en 1989 dans la ville de Fianarantsoa (sud-est), berceau des Karenjy.
Mais un nouveau modèle 4x4 vient d'être présenté à la presse, la "Mazana II", qui espère bien se faire une petite place dans les gigantesques embouteillages d'Antananarivo, entre les européennes, les japonaises et autres voitures importées.
Comme ses devancières, elle n'a ni vitres électriques, ni GPS intégré, ni airbag. Son argument est la rusticité, et la facilité d'entretien et de réparation. Son design anguleux et massif la distingue très nettement de ses concurrentes étrangères aux courbes fluides.
Mais tous les espoirs du constructeur reposent sur elle. Son prix, dit-il, sera "très compétitif" et fera la différence, même si aucun chiffre n'a encore été avancé.
"C'est vrai que c'est une voiture rustique. Mais beaucoup de gens aiment ce design", affirme Patrick Fananontsoa, propriétaire avec son frère d'une "Mazana I" de première génération.
- Marre des voitures chinoises -
"Mon frère a voulu acheter une Mazana I car il en a marre des voitures chinoises. En plus, la Mazana I est à la fois moins chère (6.500 euros) et très efficace avec sa faible consommation de carburant. Mon frère a aussi voulu acheter cette Mazana I pour une question de patriotisme", poursuit ce jeune Malgache.
"Karenjy renaît de ses cendres après être resté dans le coma durant 15 ans", se félicite Luc Ronssin, un Français gérant de l'entreprise, qui espère porter à 200 véhicules par an d'ici 2017 la production de Mazana II.
Le chiffre paraît ridicule, mais il est à comparer avec le nombre de voitures importées dans l'île: 8.600 pour toute l'année 2013.
Karenjy ("Balade", en malgache) fut fondé en 1984, avec le soutien de l'Etat à l'époque, mais dut mettre la clef sous la porte en 1993, faute de moyens financiers.
- Entreprise solidaire et artisanale -
Ce n'est qu'en 2008 qu'une "entreprise solidaire" franco-malgache, Le Relais, décida de ressusciter l'atelier pour reprendre la production et donner du travail à des personnes en difficulté.
Pas de robots ni de chaîne de montage: les voitures sont fabriquées à la main et chacun des 70 employés a sa spécialité. "Gagner de l'argent n'est pas le problème, la question est de savoir quoi faire avec pour un réel développement humain", assure Luc Ronssin.
Mais au moment où l'usine recommençait à produire quelques voitures en 2009, la crise politique frappa le pays, après le renversement du président Marc Ravalomanana par Andry Rajoelina. La communauté internationale condamna ce coup d'Etat. Les aides et investissements se tarirent. Et le pays plongea dans une ère d'exclusion de la scène internationale et d'appauvrissement généralisé.
L'ordre constitutionnel est revenu depuis le début de l'année à Madagascar, mais plus de 90% des habitants du pays vivent toujours avec moins de 2 dollars par jour.
Pour l'heure, il est rare de croiser une ancienne Karenjy dans les gigantesques embouteillages d'Antananarivo, où roulent encore de très nombreuses 2CV ou 4L françaises. "Mais regardez bien, vous en trouverez quelques-unes", sourit Luc Ronssin, reconnaissant toutefois que "la plupart roulent en province, surtout à Fianarantsoa". Lepoint.fr
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