Dans un article récemment mis en ligne par mon ami ARM, désignant les présumés coupables de la dégradation de la fonction présidentielle ...
Dans un article récemment mis en ligne par mon ami ARM, désignant les présumés coupables de la dégradation de la fonction présidentielle dans notre pays, deux anciens chefs d’État semblent cristalliser selon toute vraisemblance, toute l’hostilité et les frustrations de l’article du trublion de Djoiezi, Mohéli. Or, la question posée est sans nul doute très pertinente et à plus d’un titre.
Elle mérite d’être traitée avec le plus grand intérêt, la plus grande sérénité et la stricte lucidité, loin de toute passion partisane et de toute polémique politicienne car les conséquences qu’elle engendre sont dévastatrices et catastrophiques pour l’ensemble du pays. Dès lors, il nous faut traiter le sujet avec objectivité, en faisant preuve d’un sens aigu de la vérité et de l’objectivité journalistique, en faisant valoir un argumentaire irréfutable, irréfragable et irréprochable.
Or, en désignant d’une manière ostentatoire et agressive aussi bien feu le Président Saïd Mohamed Djohar – paix à son âme – et l’ex-Président Ahmed Abdallah Sambi, tous deux coupables, aux yeux d’ARM, de nos malheurs actuels et futurs, en exemptant ainsi d’un revers de main les auteurs de toutes responsabilités notoires me semble aller vite en besogne, en prenant des raccourcis suspects. C’est la raison pour laquelle je ne partage pas cet avis et me porte en faux contre une telle affirmation qui découle d’une analyse aux accents teigneux, une analyse presque bâclée et inconsistante et sans relief.
Elle mérite d’être traitée avec le plus grand intérêt, la plus grande sérénité et la stricte lucidité, loin de toute passion partisane et de toute polémique politicienne car les conséquences qu’elle engendre sont dévastatrices et catastrophiques pour l’ensemble du pays. Dès lors, il nous faut traiter le sujet avec objectivité, en faisant preuve d’un sens aigu de la vérité et de l’objectivité journalistique, en faisant valoir un argumentaire irréfutable, irréfragable et irréprochable.
Or, en désignant d’une manière ostentatoire et agressive aussi bien feu le Président Saïd Mohamed Djohar – paix à son âme – et l’ex-Président Ahmed Abdallah Sambi, tous deux coupables, aux yeux d’ARM, de nos malheurs actuels et futurs, en exemptant ainsi d’un revers de main les auteurs de toutes responsabilités notoires me semble aller vite en besogne, en prenant des raccourcis suspects. C’est la raison pour laquelle je ne partage pas cet avis et me porte en faux contre une telle affirmation qui découle d’une analyse aux accents teigneux, une analyse presque bâclée et inconsistante et sans relief.
Il faut maîtriser les strates de l’Histoire mouvementée des Comores avant de s’aventurer dans des déclarations aussi tapageuses, péremptoires et tendancieuses, en développant un discours captieux. C’est un devoir éthique et une exigence politique sinon on contribue d’une manière éhontée et délibérée à une oblitération de notre passé récent et on devient le tenancier de son propre ouvrage. Car la spirale de la surenchère est le meilleur complice de la supercherie qui, elle-même, est en même temps son enrichissement naturel et la source intarissable du mensonge et de la désinformation. Il est facile de faire des analyses revendicatives et à charge a posteriori qu’a priori tellement il est vrai que la critique est facile et l’art est lésé hélas.
Tout le monde sait qu’Ahmed Abdallah Sambi n’est pas ma madeleine de Proust et que je l’ai combattu loyalement sur le terrain de la démocratie, sans concessions mais tout de même. Il faut rendre à César ce qui appartient à César, et à ce titre, je ne peux m’empêcher de lui rendre un hommage très appuyé pour avoir réussi là ou consécutivement ses prédécesseurs, de feu le Président Mohamed Taki Abdoulkarim et le Colonel Azali Assoumani ont lamentablement échoué: la libération avec brio de l’île comorienne d’Anjouan, prise en otage durant 11 longues et interminables années par une bande de voyous sans foi, ni Loi, une prouesse militaire qui ne fut pas gagnée d’avance et qui a permis de réunifier de nouveau le pays qui en a tant souffert de cette douloureuse et regrettable expérience.
Tout le monde sait qu’Ahmed Abdallah Sambi n’est pas ma madeleine de Proust et que je l’ai combattu loyalement sur le terrain de la démocratie, sans concessions mais tout de même. Il faut rendre à César ce qui appartient à César, et à ce titre, je ne peux m’empêcher de lui rendre un hommage très appuyé pour avoir réussi là ou consécutivement ses prédécesseurs, de feu le Président Mohamed Taki Abdoulkarim et le Colonel Azali Assoumani ont lamentablement échoué: la libération avec brio de l’île comorienne d’Anjouan, prise en otage durant 11 longues et interminables années par une bande de voyous sans foi, ni Loi, une prouesse militaire qui ne fut pas gagnée d’avance et qui a permis de réunifier de nouveau le pays qui en a tant souffert de cette douloureuse et regrettable expérience.
Je salue également l’esprit d’ouverture qu’il a fait prévaloir durant sa présidence pour avoir inscrit dans son action et respecter scrupuleusement dans l’esprit et la lettre le grand principe intangible de la laïcité, lui le théocrate. Et enfin, je reconnais qu’il a consolidé et solidifié nos relations avec le monde arabe, réaffirmant notre double culture arabophone et francophone, en rééquilibrant majestueusement les deux versants, tout en donnant un impact plus audible et convainquant à notre voix, qui vaut désormais son pesant d’or au milieu du monde arabe. Ce qui n’est pas le cas ailleurs, notamment en Occident, voire au sein de l’Union africaine, où nous continuons de jouer un rôle de figurants, en privilégiant une diplomatie touristique et mercantiliste en place et lieu de la politique.
Quant à Saïd Mohamed Djohar, bien que je ne me considère ni de loin, ni de près comme étant son testateur et le gardien de sa mémoire, par acquis de conscience et pour avoir vécu dans l’ombre de son pouvoir, je réfute énergiquement et déplore les termes avec lesquels son action a été peinte et caricaturée, en accablant lourdement sa conscience et en noircissant profondément et injustement son bilan, en faisant preuve d’une mémoire courte et sélective, toutes choses qui conduisent à une ingratitude incommensurable. Or, sa présidence a amarré notre pays dans un processus de démocratisation irréversible au lendemain de la plus rude, contraignante et humiliante dictature des mercenaires, une dictature jamais connue dans le monde contemporain en dehors des Comores et qui a écrit les pages les plus sombres et les plus sinistres de notre Histoire, une dictature qui avait ouvert une période cauchemardesque avec son lot de malheurs et son cortège de victimes.
Doit-on rappeler à certains ce que furent les Comores de 1978 à 1989. Le grand courage politique de cet homme atypique qu’est Saïd Mohamed Djohar, de par sa trajectoire, a été est et restera d’avoir immédiatement choisi l’option courageuse et réaliste, d’affirmer haut et fort son opposition et son bannissement par le serment du Coran à toute forme illégale de prise de pouvoir par des précédés illicites et non démocratiques. Traduisant dans les actes ses convictions, il a engagé résolument le pays dans un processus démocratique, en ouvrant le jeu politique, en autorisant la liberté d’expression, en réaffirmant son attachement à toutes les libertés publiques et individuelles, en favorisant la sortie de la clandestinité et le foisonnement des idées et la prolifération des initiatives politiques nationales. Saïd Mohamed Djohar a permis à l’ensemble des acteurs politiques réconciliés d’agir dans un contexte apaisé, de prendre en main leur nouveau destin, par l’élaboration d’une nouvelle Loi fondamentale, écrite et pensée par les fils de la patrie, sans aucune ingérence extérieure.
Saïd Mohamed Djohar est l’homme qui a pris l’initiative inespérée qui a conduit au renouvellement de la classe politique comorienne, rompant définitivement avec une caste qui avait monopolisé le pouvoir depuis trois générations et qu’on appelle affectueusement ou par mépris les dinosaures. C’est selon. Ce sont ces dinosaures qui ont manœuvré de manière douteuse pour favoriser son accession à la magistrature suprême. Saïd Mohamed Djohar a inlassablement œuvré pour le désenclavement du pays, en l’ouvrant sur le monde libre, s’inspirant ainsi des grandes démocraties modernes.
Ce qui lui a valu d’être palmé par ses confrères par une marque de reconnaissance internationale dont il était jalousement fier. Il s’était appliqué à respecter et à préserver l’héritage de ses aînés et prédécesseurs, tout en insufflant un sensible vent de progrès et de renouveau, un nouvel élan à l’action politique et en injectant du sang neuf parmi les acteurs du moment, par un parfait dosage d’ingéniosité et d’efficacité, en ayant recours à une alchimie qui fut couronnée de succès pendant son mandat interrompu par l’irruption intempestive des mercenaires. Hélas! C’était sans compter sur l’influence nocive, destructrice et nuisible de ses deux familles, biologique et politique, qui ont été les fossoyeurs de son régime politique, en provoquant une sortie de route brutale et fatale à l’ensemble de la mouvance présidentielle. Dès lors, les mauvais génies et les oiseaux de mauvais augure aux chants lugubres et macabres ont jeté tout ce beau monde dans la fosse commune.
Ce qui lui a valu d’être palmé par ses confrères par une marque de reconnaissance internationale dont il était jalousement fier. Il s’était appliqué à respecter et à préserver l’héritage de ses aînés et prédécesseurs, tout en insufflant un sensible vent de progrès et de renouveau, un nouvel élan à l’action politique et en injectant du sang neuf parmi les acteurs du moment, par un parfait dosage d’ingéniosité et d’efficacité, en ayant recours à une alchimie qui fut couronnée de succès pendant son mandat interrompu par l’irruption intempestive des mercenaires. Hélas! C’était sans compter sur l’influence nocive, destructrice et nuisible de ses deux familles, biologique et politique, qui ont été les fossoyeurs de son régime politique, en provoquant une sortie de route brutale et fatale à l’ensemble de la mouvance présidentielle. Dès lors, les mauvais génies et les oiseaux de mauvais augure aux chants lugubres et macabres ont jeté tout ce beau monde dans la fosse commune.
Saïd Mohamed Djohar fut le dernier étalon produit de l’écurie traditionnelle politique comorienne de la génération des géants qui ont conçu et façonné l’Histoire, mais la belle Histoire de l’Archipel aux Sultans batailleurs. Après son passage au pouvoir, le pays a perdu malencontreusement sa boussole. Le phare qui servait de repère s’est éteint pour longtemps, plongeant le pays dans une obscurité ténébreuse. De là commence à s’inscrire le premier chapitre d’une longue série de malheurs ayant conduit le pays à son naufrage, tel le Titanic coulant, alors qu’à son bord, son orchestre imperturbable poursuit de jouer allègrement les dernières notes de sa marche funèbre vers les fonds des bas-fonds océaniques. Prétendre que le régime politique d’Ikililou Dhoinine sert la nation, et honore la République et restaure une crédibilité quelconque de la fonction présidentielle relève tout simplement de l’escroquerie politique de bas étage. C’est un régime politique kleptocrate et carnassier, qui entretient une relation amitotique voire fusionnelle à la limite du charnel, un régime politique dangereusement compromettant pour quiconque s’y aventure. «L’Histoire est le seul juge», avait dit Ali Soilihi.
Par Kamal Abdallah, Porte-parole du Collectif pour la Défense de la Démocratie aux Comores