Le Rassemblement pour une Alternative de Développement harmonisé et intégré. Houmed Msaïdié a définitivement arraché la page de la CRC e...
Le Rassemblement pour une Alternative de Développement harmonisé et intégré.
Houmed Msaïdié a définitivement arraché la page de la CRC et a laissé cette carcasse d'hyène entre les mains d'Azali Assoumani et de Hamidou Karihila, qui ne savent pas trop quoi en faire. Ceci n'est pas sans rappeler ce qu'un sage de Djoiezi, aujourd'hui disparu, avait l'habitude de dire: «Quand on n'aime pas quelqu'un, il faut lui faire cadeau d'un véhicule en occasion». Donc, pendant que les putschistes Azali Assoumani et Hamidou Karihila ne savent que faire de leur carcan CRC, Houmed Msaïdié, ses fidèles et ses nouveaux alliés, souvent des politiciens de grande expérience, ont mis en orbite, tambour battant, leur nouveau parti politique répondant au nom de Rassemblement pour une Alternative de Développement harmonisé et intégré (RADHI). Le mot «Radhi» signifiant «bénédiction» en comorien, il est à supposer qu'on est parti du sigle pour aller vers le nom afin de faire sens, car Houmed Masïdié est un acteur politique très attaché aux symboles. Pour créer le RADHI, il a fait une alliance politique avec Moussa Toyb, Mihidhoir Sagaf, Kamar Ezzamane Mohamed et bien d'autres. Transfuge de la CRC, Abdou Soefou a démontré sa convergence de vues avec Houmed Msaïdié et fait partie des fondateurs du RADHI.
Le lancement du nouveau parti a eu lieu dans les locaux de l'incontournable Foyer des Femmes de Moroni, où se retrouvèrent plus de 3.500 personnes qui tenaient à signaler à Azali Assoumani qu'il fallait compter avec eux. Comme politique rime souvent avec spectacle, ce dernier était assuré car, lancer un nouveau parti politique devant un public clairsemé aurait fait mauvais genre et aurait «porté malheur». Touchons du bois, touchons du singe. Donc, le premier pari de Houmed Msaïdié a été tenu. Pour ce qui est du deuxième, il porte sur la capacité créer une nouvelle dynamique politique aux Comores, à un moment où les organisations politiques comoriennes brillent par leur incapacité à incarner une alternative crédible, une opposition réelle et vivante, face à un pouvoir politique discrédité et ne faisant pas l'unanimité. Cette nouvelle donne politique nous pousse à nous poser la question suivante: les Comores vont-elles avoir, enfin, une vraie opposition? Il appartient donc à Houmed Msaïdé et à ses alliés politiques de nous dire ce qu'il en est et ce qu'il en sera exactement dans les jours et mois à venir.
En même temps, de nombreuses questions se posent sur ce que sera le choix de Hamada Madi Boléro, qui doit opter soit pour Azali Assoumani, soit pour Houmed Msaïdié. Depuis des mois, la vox populi l'accuse de préparer le rapprochement d'Azali Assoumani avec le couple présidentiel, notamment dans la perspective des élections présidentielles de 2016. Mais, tel politicien comorien nous dit que Hamada Madi est injoignable au téléphone et qu'il se serait barricadé à Mohéli. Une fois de plus, les rumeurs vont bon train. On prétend même qu'il serait en disgrâce, et que nous devrions nous attendre à son limogeage, qu'on dit «imminent». Mais, on le dit «en disgrâce» depuis le 12 octobre 2012, date de sa nomination à la fonction de Directeur du Cabinet du Président chargé de la Défense. Une adresse fantôme et anonyme sur Facebook, sans un début de commencement de preuve, l'accuse des pires vilenies et des pires sanctions uniquement parce qu'il serait mon ami et que je serais l'auteur du tract du 1er mai 2014. Je ne réponds même pas à des balivernes et billevesées pareilles. Une fois de plus, on revient sur des rumeurs de bouiboui pour croire pouvoir comprendre le fonctionnement d'un État et de ses institutions.
Toujours est-il que le Parti RADHI de Houmed Msaïdié et ses nouveaux et anciens alliés aurait pu faire son baptême du feu en novembre 2014, mais les élections législatives prévues à cette date n'auront pas lieu, faute d'argent pour les financer. La communauté internationale a d'autres chats à fouetter. Les hommes et les femmes du RADHI devront donc attendre l'élection présidentielle de 2016 pour tenter leur première expérience électorale, à condition que d'ici là, le pays ne soit pas en pièces détachées. Car, d'ici 2016, beaucoup de choses risquent de se passer sur la scène politique comorienne. On ne sait lesquelles, mais l'absence d'élections législatives en novembre 2014 produira des effets politiques dévastateurs.
Par ARM
© lemohelien – Mercredi 28 mai 2014.