De l’«excellence mohélienne» à la fin du statut de «victimes» des Mohéliens. Une fois de plus, Hamada Madi Boléro fait parler de lui, et ...
De l’«excellence mohélienne» à la fin du statut de «victimes» des Mohéliens.
Une fois de plus, Hamada Madi Boléro fait parler de lui, et pas de la plus belle des façons. Une fois de plus, sa gloutonnerie politique et médiatique l’a conduit à des dérapages qui ont dressé la communauté nationale contre lui. Une fois de plus, son côté donneur de leçons à des cancres agace. Une fois de plus, une certaine tendance à l’exagération l’a conduit à prononcer des paroles malheureuses, qui ne sont pas dignes de sortir de l’intellect et de la bouche d’un dirigeant de son niveau. Pour rappel, il a occupé les plus hautes fonctions étatiques sous le Président Azali Assoumani: Directeur du Cabinet du chef de l’État chargé de la Défense, Premier ministre, Président de la République par intérim, ministre de la Défense et premier Directeur général de la Télévision comorienne. Sous Ikililou Dhoinine, il est nommé Directeur du Cabinet du Président chargé de la Défense. Donc, un tel homme doit garder son flegme quand il parle des Comoriens et aux Comoriens, mais devant son ami, le journaliste Ben Abdou de l’ORTC-TNC, la Télévision comorienne, il a tenu des propos que les Grands-Comoriens considèrent comme injurieux envers leur île, et dangereux pour le pays entier.
Comme on sait, les Comores viennent de finir le ridicule séminaire relatif à la prétendue «Politique nationale de Défense et de Sécurité» et, comme il fallait s’y attendre, Hamada Madi Boléro s’arrangea pour se faire inviter sur le plateau de l’émission politique de son ami Ben Abdou. Après les «Tu es le meilleur», «Tout le monde t’admire et se prosterne à tes pieds», «Même tes ennemis te trouvent bon, beau et irrésistible», «Tous les Comoriens veulent te ressembler» et autres balivernes, il avait fallu parler de certaines choses sérieuses. Mais, au lieu de parler de choses sérieuses, on a évoqué la plus ridicule des entités politiques les plus ridicules aux Comores: le Comité Maoré. Comme toujours, le Comité refuse de faire la moindre réflexion et la moindre proposition, mais passe son temps à accuser tous les autres Comoriens de «brader» Mayotte, ayant une nostalgie larmoyante de la surenchère hypocrite de la présidence d’Ahmed Sambi, qui leur accordait 4 millions de francs à partager entre membres de la chose, le 11 novembre, date d’admission, en 1975, des Comores à l’ONU.
À l’évocation de l’idée saugrenue selon laquelle Ikililou Dhoinine doit démissionner car il aurait «complètement capitulé sur la question de l’île comorienne de Mayotte», au lieu de dénoncer la vanité de cette organisation qui n’a même pas le statut d’un mouvement de libération nationale (MLN) et qui ne regroupe que quelques nationalistes de fin de semaine, dont un Président se cachant pour aller renouveler ses papiers français à l’Ambassade de France à Moroni, Hamada Madi Boléro s’en prit à leurs origines insulaires, situées sur l’île de la Grande-Comore. Il s’attacha à démontrer que les Présidents Saïd Mohamed Cheikh et Ali Soilihi ont beaucoup fait pour casser l’unité des Comores, depuis le transfert de la capitale des Comores de Mayotte à la Grande-Comore.
Qu’on se le dise. Avec ou sans transfert de la capitale des Comores de Mayotte à la Grande-Comore, la politique de Saïd Mohamed Cheikh envers Mayotte et Mohéli n’était pas de nature à favoriser l’unité nationale. Pour tout dire, Saïd Mohamed Cheikh n’avait montré aucune considération particulière envers Mahorais et Mohéliens, Mayotte et Mohéli, allant jusqu’à considérer qu’un Mahorais et un Mohélien n’avaient pas vocation à devenir ministres. Pour sa part, le Prince Saïd Ibrahim Ben Saïd-Ali avait équilibré les choses, accédant à un certain nombre de demandes mahoraises. Comparant le Prince Saïd Ibrahim Ben Saïd-Ali à Saïd Mohamed Cheikh, à qui il succédait en 1971, et qui changeait de politique, Michel Legris avait écrit: «D’une intégrité qui n’est mise en cause par personne, cet homme d’une soixantaine d’années, fin, cultivé, très pieux, voit son prestige accru par sa qualité de pèlerin de la Mecque. D’autres traits contribuent à révéler en lui l’opposé de son prédécesseur: il est aussi calme que Mohammed Cheikh était coléreux, aussi patient que celui-ci était bouillant et impulsif. La pratique du népotisme lui est étrangère; le faste ne lui tente guère [...]» (Michel Legris: Un archipel plus une île. IV.– Le prince et le sénateur, Le Monde, Paris, 3-4 janvier 1971, p. 5).
La politique comorienne a conduit à l’impasse mahoraise. Mais, Hamada Madi Boléro a commis l’erreur d’en faire une affaire insulaire de type: «Grands-Comoriens et Anjouanais, vous avez commis vos fautes, qui ont conduit aux frustrations mahoraises qui ont favorisé le choix de Mayotte, alors, nous autres Mohéliens avons également le droit de mener notre propre politique sur Mayotte». C’est ça, la grande erreur de Hamada Madi Boléro. Il a hiérarchisé et donné une connotation insulaire aux graves et stupides erreurs des autorités comoriennes. Or, il n’a pas le droit de recourir à cette extrémité. Il n’a pas le droit d’instrumentaliser le nom Mohéli pour tenter de justifier les incohérences narcissiques d’Ikililou Dhoinine, qui a n’a pas le droit de se cacher derrière le nom Mohéli pour dire qu’on l’accuse et l’accable parce qu’il est Mohélien.
Chacun doit assumer ses responsabilités car, même de Mohéliens disent qu’Ikililou Dhoinine a failli à sa mission. En vérité, sans excès, ni exagération, nombreux sont les Mohéliens qui trouvent regrettable toute la politique d’Ikililou Dhoinine. Je suis de Djoiezi comme lui, et je n’ai jamais caché ma colère face aux provocations irresponsables de ce chef d’État. J’ai fait deux ou trois petites choses en faveur de la campagne électorale d’Ikililou Dhoinine en 2010. Mais, je considère que les options intellectuelles et politiques qui m’avaient incité à le choisir comme candidat du cœur et non celui de la raison – une erreur que je ne vais plus jamais répéter – ont été trahies. Le jour-même où le Comité parisien qui soutenait sa candidature a diffusé ses premiers documents de travail en septembre 2010, et même si j’avais pris soin de me cacher pour que ne m’y sente pas impliqué, j’avais été très injurié, comme je suis injurié aujourd’hui pour ne pas le soutenir. En d’autres termes, hier, on m’insultait parce que je soutenais Ikililou Dhoinine, et aujourd’hui, on m’insulte parce que je ne le soutiens pas. C’est la vie. Continuons à jouer le jeu.
Je ne demandais rien pour moi-même et n’avais jamais cherché à ce que le candidat Ikililou Dhoinine sache que je participais à la promotion de sa candidature. Je voulais juste une chose: que Mohéli prouve que sa petite taille et l’insignifiance du chiffre de sa population ne devaient pas l’empêcher d’avoir des enfants capables de diriger les Comores, au même titre que les autres îles avaient produit des Présidents. Dans cet élan, j’étais allé jusqu’à écrire, le vendredi 24 septembre 2010, un article à caractère prosopographique, avec une petite vantardise «mohélienne». Voici des extraits de cet article qui avait fait grincer certaines dents à l’époque:
L’élection présidentielle de novembre et décembre 2010 permet de le constater car, ce qu’on n’a pas encore dit de ce scrutin qui doit porter à la tête de l’État comorien un Mohélien, c’est le niveau intellectuel et l’expérience professionnelle de certains candidats en présence. […] On continue à considérer que Mohéli, c’est du menu fretin, une quantité négligeable. Or, il faudra bien reconnaître que cette petite île de 290 km² peuplée de 35.000 habitants aligne, en 2010, les candidats ayant le profil intellectuel et professionnel le plus élevé depuis que les Comores organisent des élections. Aucune autre île n’a fait mieux que Mohéli. Que cela ne nous étonne pas car aux Comores, c’est Mohéli qui détient la proportion de diplômés la plus élevée par rapport au nombre d’habitants […].
En effet, parmi les candidats à cette élection, nous recensons un ancien président de la République par intérim (Hamada Madi Boléro), deux anciens Premiers ministres (Bianrifi Tarmindhi et Hamada Madi Boléro), un ancien Vice-président de la République (Mohamed Hassanaly), un Vice-président encore en exercice (Ikililou Dhoinine), un ancien Président et ancien Gouverneur de l’Île autonome de Mohéli (Mohamed Saïd Fazul), le premier ministre de la Défense des Comores indépendantes (Saïd Dhoifir Bounou), un ancien Président de l’Assemblée nationale (Saïd Dhoifir Bounou), des parlementaires (Abdou Djabir, Saïd Dhoifir Bounou, Saïd Mohamed Ben Cheikh, Abdallah Saïd Sarouma, Bianrifi Tarmindhi), etc.
De la même manière, sur la même liste de candidats à la présidence ou à la vice-présidence, nous comptons un Docteur en Médecine (Nakib Ali Mbaraka), un Docteur en Médecine dentaire (Abdoulhakim Ben Allaoui), un Docteur en Pharmacie (Ikililou Dhoinine), un Docteur en Droit (Abdou Djabir), un Docteur en Philosophie (Fouad Ben Mouhadji), un titulaire d’un MBA en Relations internationales (Hamada Madi Boléro), un ingénieur civil (Bianrifi Tarmindhi), une Professeure d’Éducation physique (Mme Zaharia Saïd Ahmed), un spécialiste d’Urbanisme et d’Aménagement du Territoire (Mohamed Larif Oucacha), un professeur d’Histoire et Géographie (Saïd Dhoifir Bounou), etc.
Plus intéressant encore, dans l’Histoire, le premier candidat comorien ayant présenté le profil intellectuel le plus élevé est également mohélien. Il s’agit d’Ahamada Wafakana Mohamed Souef, dont le père, Mohamed Soeuf, a été le premier instituteur comorien. Qu’on se le dise: Ahamada Wafakana Mohamed Souef a été le premier Comorien à avoir obtenu un Baccalauréat, le premier Comorien ayant obtenu un Doctorat et un Doctorat en Médecine. […]. Cette excellence mohélienne s’est réalisée dans la douleur […].
Qu’espérait celui qui a écrit ça? Une seule chose: que le Président originaire de Mohéli fasse un bon travail et permette aux Comoriens de se retrouver dans l’excellence comorienne, sans qu’il soit reproché à un Mohélien d’être médiocre car venant d’une petite île, qui n’aurait rien à offrir à ses compatriotes. Or, le Président Ikililou Dhoinine a été très décevant. Quand, le mercredi 10 octobre 2012, il nomma Hamada Madi Boléro à la fonction de Directeur de son Cabinet chargé de la Défense, j’avais été le seul à avoir publiquement défendu ce choix, alors que le nom de Hamada Madi Boléro était jeté en pâture à une opinion publique qui lui a toujours été d’une hostilité proverbiale. Mais, dès le samedi 3 novembre 2012, je publiais un article intitulé «“Une hirondelle ne fait pas le printemps”. Hamada Madi Boléro face aux analphabètes semi-bilingues et aux caporaux étoilés», insistant sur la nécessité de nommer d’autres cadres comoriens pour sauver un régime politique travaillant dans et pour l’échec.
Aujourd’hui, alors que le Président de la République a définitivement fait le choix de l’échec, il lui est interdit de dire et de faire dire qu’on le critique parce qu’il est Mohélien. Il est vrai que les autres Mohéliens ont peur ou «honte» de s’exprimer publiquement sur l’échec de la politique d’Ikililou Dhoinine. Pourtant, en privé, ils le font devant leurs compatriotes des autres îles. Ikililou Dhoinine doit dire à Hamada Madi Boléro, son communicateur en chef, que le nom de l’île de Mohéli ne doit pas être instrumentalisé pour tenter d’occulter un échec qui est celui d’un homme et de ses proches. Hamada Madi Boléro n’a pas à traîner dans la boue le nom des autres îles, pour dire que les Grands-Comoriens et les Anjouanais n’ont pas à critiquer un Président originaire de Mohéli, alors que les deux seuls Mohéliens – Mohamed Ali Ridhoi, cousin du Président, étant l’autre –, Djoieziens de surcroît, qui critiquent la «présidence mohélienne» sont constamment vilipendés, certains de leurs anciens «amis», ne leur parlant plus.
Aujourd’hui, chacun doit assumer ses actes. Les Mohéliens n’ont plus à se poser en victimes. Ils n’ont plus d’alibi. Leur victimisation pouvait se comprendre par le passé, mais plus aujourd’hui. Les Mohéliens ne peuvent plus vivre dans le «victimisme», la transformation de la victimisation en idéologie et religion. Mohéli fait récolter à l’ensemble des Comores ce qu’elle a semé, et il est toujours de bon ton de rappeler qu’il ne suffit pas d’être Mohélien d’origine pour approuver le désastre provoqué à la tête de l’État comorien par Ikililou Dhoinine, Hamada Madi Boléro et consorts.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Samedi 22 mars 2014.
Une fois de plus, Hamada Madi Boléro fait parler de lui, et pas de la plus belle des façons. Une fois de plus, sa gloutonnerie politique et médiatique l’a conduit à des dérapages qui ont dressé la communauté nationale contre lui. Une fois de plus, son côté donneur de leçons à des cancres agace. Une fois de plus, une certaine tendance à l’exagération l’a conduit à prononcer des paroles malheureuses, qui ne sont pas dignes de sortir de l’intellect et de la bouche d’un dirigeant de son niveau. Pour rappel, il a occupé les plus hautes fonctions étatiques sous le Président Azali Assoumani: Directeur du Cabinet du chef de l’État chargé de la Défense, Premier ministre, Président de la République par intérim, ministre de la Défense et premier Directeur général de la Télévision comorienne. Sous Ikililou Dhoinine, il est nommé Directeur du Cabinet du Président chargé de la Défense. Donc, un tel homme doit garder son flegme quand il parle des Comoriens et aux Comoriens, mais devant son ami, le journaliste Ben Abdou de l’ORTC-TNC, la Télévision comorienne, il a tenu des propos que les Grands-Comoriens considèrent comme injurieux envers leur île, et dangereux pour le pays entier.
Comme on sait, les Comores viennent de finir le ridicule séminaire relatif à la prétendue «Politique nationale de Défense et de Sécurité» et, comme il fallait s’y attendre, Hamada Madi Boléro s’arrangea pour se faire inviter sur le plateau de l’émission politique de son ami Ben Abdou. Après les «Tu es le meilleur», «Tout le monde t’admire et se prosterne à tes pieds», «Même tes ennemis te trouvent bon, beau et irrésistible», «Tous les Comoriens veulent te ressembler» et autres balivernes, il avait fallu parler de certaines choses sérieuses. Mais, au lieu de parler de choses sérieuses, on a évoqué la plus ridicule des entités politiques les plus ridicules aux Comores: le Comité Maoré. Comme toujours, le Comité refuse de faire la moindre réflexion et la moindre proposition, mais passe son temps à accuser tous les autres Comoriens de «brader» Mayotte, ayant une nostalgie larmoyante de la surenchère hypocrite de la présidence d’Ahmed Sambi, qui leur accordait 4 millions de francs à partager entre membres de la chose, le 11 novembre, date d’admission, en 1975, des Comores à l’ONU.
À l’évocation de l’idée saugrenue selon laquelle Ikililou Dhoinine doit démissionner car il aurait «complètement capitulé sur la question de l’île comorienne de Mayotte», au lieu de dénoncer la vanité de cette organisation qui n’a même pas le statut d’un mouvement de libération nationale (MLN) et qui ne regroupe que quelques nationalistes de fin de semaine, dont un Président se cachant pour aller renouveler ses papiers français à l’Ambassade de France à Moroni, Hamada Madi Boléro s’en prit à leurs origines insulaires, situées sur l’île de la Grande-Comore. Il s’attacha à démontrer que les Présidents Saïd Mohamed Cheikh et Ali Soilihi ont beaucoup fait pour casser l’unité des Comores, depuis le transfert de la capitale des Comores de Mayotte à la Grande-Comore.
Qu’on se le dise. Avec ou sans transfert de la capitale des Comores de Mayotte à la Grande-Comore, la politique de Saïd Mohamed Cheikh envers Mayotte et Mohéli n’était pas de nature à favoriser l’unité nationale. Pour tout dire, Saïd Mohamed Cheikh n’avait montré aucune considération particulière envers Mahorais et Mohéliens, Mayotte et Mohéli, allant jusqu’à considérer qu’un Mahorais et un Mohélien n’avaient pas vocation à devenir ministres. Pour sa part, le Prince Saïd Ibrahim Ben Saïd-Ali avait équilibré les choses, accédant à un certain nombre de demandes mahoraises. Comparant le Prince Saïd Ibrahim Ben Saïd-Ali à Saïd Mohamed Cheikh, à qui il succédait en 1971, et qui changeait de politique, Michel Legris avait écrit: «D’une intégrité qui n’est mise en cause par personne, cet homme d’une soixantaine d’années, fin, cultivé, très pieux, voit son prestige accru par sa qualité de pèlerin de la Mecque. D’autres traits contribuent à révéler en lui l’opposé de son prédécesseur: il est aussi calme que Mohammed Cheikh était coléreux, aussi patient que celui-ci était bouillant et impulsif. La pratique du népotisme lui est étrangère; le faste ne lui tente guère [...]» (Michel Legris: Un archipel plus une île. IV.– Le prince et le sénateur, Le Monde, Paris, 3-4 janvier 1971, p. 5).
La politique comorienne a conduit à l’impasse mahoraise. Mais, Hamada Madi Boléro a commis l’erreur d’en faire une affaire insulaire de type: «Grands-Comoriens et Anjouanais, vous avez commis vos fautes, qui ont conduit aux frustrations mahoraises qui ont favorisé le choix de Mayotte, alors, nous autres Mohéliens avons également le droit de mener notre propre politique sur Mayotte». C’est ça, la grande erreur de Hamada Madi Boléro. Il a hiérarchisé et donné une connotation insulaire aux graves et stupides erreurs des autorités comoriennes. Or, il n’a pas le droit de recourir à cette extrémité. Il n’a pas le droit d’instrumentaliser le nom Mohéli pour tenter de justifier les incohérences narcissiques d’Ikililou Dhoinine, qui a n’a pas le droit de se cacher derrière le nom Mohéli pour dire qu’on l’accuse et l’accable parce qu’il est Mohélien.
Chacun doit assumer ses responsabilités car, même de Mohéliens disent qu’Ikililou Dhoinine a failli à sa mission. En vérité, sans excès, ni exagération, nombreux sont les Mohéliens qui trouvent regrettable toute la politique d’Ikililou Dhoinine. Je suis de Djoiezi comme lui, et je n’ai jamais caché ma colère face aux provocations irresponsables de ce chef d’État. J’ai fait deux ou trois petites choses en faveur de la campagne électorale d’Ikililou Dhoinine en 2010. Mais, je considère que les options intellectuelles et politiques qui m’avaient incité à le choisir comme candidat du cœur et non celui de la raison – une erreur que je ne vais plus jamais répéter – ont été trahies. Le jour-même où le Comité parisien qui soutenait sa candidature a diffusé ses premiers documents de travail en septembre 2010, et même si j’avais pris soin de me cacher pour que ne m’y sente pas impliqué, j’avais été très injurié, comme je suis injurié aujourd’hui pour ne pas le soutenir. En d’autres termes, hier, on m’insultait parce que je soutenais Ikililou Dhoinine, et aujourd’hui, on m’insulte parce que je ne le soutiens pas. C’est la vie. Continuons à jouer le jeu.
Je ne demandais rien pour moi-même et n’avais jamais cherché à ce que le candidat Ikililou Dhoinine sache que je participais à la promotion de sa candidature. Je voulais juste une chose: que Mohéli prouve que sa petite taille et l’insignifiance du chiffre de sa population ne devaient pas l’empêcher d’avoir des enfants capables de diriger les Comores, au même titre que les autres îles avaient produit des Présidents. Dans cet élan, j’étais allé jusqu’à écrire, le vendredi 24 septembre 2010, un article à caractère prosopographique, avec une petite vantardise «mohélienne». Voici des extraits de cet article qui avait fait grincer certaines dents à l’époque:
L’excellence mohélienne
Mohéli, ce n’est pas seulement des politiciens puant la naphtaline, ayant passé leur carrière à vendre ce qui ne leur appartient pas, quand il s’agit des intérêts légitimes de l’île que d’aucuns marchandent comme de vulgaires marchandises au marché de Volo-Volo. Mohéli, ça peut être autre chose, et mieux que ces individus grossiers, portés sur la trivialité de leurs actes et pour leurs propos prosaïques quand il s’agit de s’adresser aux Mohéliens, leurs électeurs.L’élection présidentielle de novembre et décembre 2010 permet de le constater car, ce qu’on n’a pas encore dit de ce scrutin qui doit porter à la tête de l’État comorien un Mohélien, c’est le niveau intellectuel et l’expérience professionnelle de certains candidats en présence. […] On continue à considérer que Mohéli, c’est du menu fretin, une quantité négligeable. Or, il faudra bien reconnaître que cette petite île de 290 km² peuplée de 35.000 habitants aligne, en 2010, les candidats ayant le profil intellectuel et professionnel le plus élevé depuis que les Comores organisent des élections. Aucune autre île n’a fait mieux que Mohéli. Que cela ne nous étonne pas car aux Comores, c’est Mohéli qui détient la proportion de diplômés la plus élevée par rapport au nombre d’habitants […].
En effet, parmi les candidats à cette élection, nous recensons un ancien président de la République par intérim (Hamada Madi Boléro), deux anciens Premiers ministres (Bianrifi Tarmindhi et Hamada Madi Boléro), un ancien Vice-président de la République (Mohamed Hassanaly), un Vice-président encore en exercice (Ikililou Dhoinine), un ancien Président et ancien Gouverneur de l’Île autonome de Mohéli (Mohamed Saïd Fazul), le premier ministre de la Défense des Comores indépendantes (Saïd Dhoifir Bounou), un ancien Président de l’Assemblée nationale (Saïd Dhoifir Bounou), des parlementaires (Abdou Djabir, Saïd Dhoifir Bounou, Saïd Mohamed Ben Cheikh, Abdallah Saïd Sarouma, Bianrifi Tarmindhi), etc.
De la même manière, sur la même liste de candidats à la présidence ou à la vice-présidence, nous comptons un Docteur en Médecine (Nakib Ali Mbaraka), un Docteur en Médecine dentaire (Abdoulhakim Ben Allaoui), un Docteur en Pharmacie (Ikililou Dhoinine), un Docteur en Droit (Abdou Djabir), un Docteur en Philosophie (Fouad Ben Mouhadji), un titulaire d’un MBA en Relations internationales (Hamada Madi Boléro), un ingénieur civil (Bianrifi Tarmindhi), une Professeure d’Éducation physique (Mme Zaharia Saïd Ahmed), un spécialiste d’Urbanisme et d’Aménagement du Territoire (Mohamed Larif Oucacha), un professeur d’Histoire et Géographie (Saïd Dhoifir Bounou), etc.
Plus intéressant encore, dans l’Histoire, le premier candidat comorien ayant présenté le profil intellectuel le plus élevé est également mohélien. Il s’agit d’Ahamada Wafakana Mohamed Souef, dont le père, Mohamed Soeuf, a été le premier instituteur comorien. Qu’on se le dise: Ahamada Wafakana Mohamed Souef a été le premier Comorien à avoir obtenu un Baccalauréat, le premier Comorien ayant obtenu un Doctorat et un Doctorat en Médecine. […]. Cette excellence mohélienne s’est réalisée dans la douleur […].
Qu’espérait celui qui a écrit ça? Une seule chose: que le Président originaire de Mohéli fasse un bon travail et permette aux Comoriens de se retrouver dans l’excellence comorienne, sans qu’il soit reproché à un Mohélien d’être médiocre car venant d’une petite île, qui n’aurait rien à offrir à ses compatriotes. Or, le Président Ikililou Dhoinine a été très décevant. Quand, le mercredi 10 octobre 2012, il nomma Hamada Madi Boléro à la fonction de Directeur de son Cabinet chargé de la Défense, j’avais été le seul à avoir publiquement défendu ce choix, alors que le nom de Hamada Madi Boléro était jeté en pâture à une opinion publique qui lui a toujours été d’une hostilité proverbiale. Mais, dès le samedi 3 novembre 2012, je publiais un article intitulé «“Une hirondelle ne fait pas le printemps”. Hamada Madi Boléro face aux analphabètes semi-bilingues et aux caporaux étoilés», insistant sur la nécessité de nommer d’autres cadres comoriens pour sauver un régime politique travaillant dans et pour l’échec.
Aujourd’hui, alors que le Président de la République a définitivement fait le choix de l’échec, il lui est interdit de dire et de faire dire qu’on le critique parce qu’il est Mohélien. Il est vrai que les autres Mohéliens ont peur ou «honte» de s’exprimer publiquement sur l’échec de la politique d’Ikililou Dhoinine. Pourtant, en privé, ils le font devant leurs compatriotes des autres îles. Ikililou Dhoinine doit dire à Hamada Madi Boléro, son communicateur en chef, que le nom de l’île de Mohéli ne doit pas être instrumentalisé pour tenter d’occulter un échec qui est celui d’un homme et de ses proches. Hamada Madi Boléro n’a pas à traîner dans la boue le nom des autres îles, pour dire que les Grands-Comoriens et les Anjouanais n’ont pas à critiquer un Président originaire de Mohéli, alors que les deux seuls Mohéliens – Mohamed Ali Ridhoi, cousin du Président, étant l’autre –, Djoieziens de surcroît, qui critiquent la «présidence mohélienne» sont constamment vilipendés, certains de leurs anciens «amis», ne leur parlant plus.
Aujourd’hui, chacun doit assumer ses actes. Les Mohéliens n’ont plus à se poser en victimes. Ils n’ont plus d’alibi. Leur victimisation pouvait se comprendre par le passé, mais plus aujourd’hui. Les Mohéliens ne peuvent plus vivre dans le «victimisme», la transformation de la victimisation en idéologie et religion. Mohéli fait récolter à l’ensemble des Comores ce qu’elle a semé, et il est toujours de bon ton de rappeler qu’il ne suffit pas d’être Mohélien d’origine pour approuver le désastre provoqué à la tête de l’État comorien par Ikililou Dhoinine, Hamada Madi Boléro et consorts.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Samedi 22 mars 2014.