Portrait public d'Aboubacar Ben Said Salim Mohamed. Né à Moroni, Grande-Comore, le 9 mai 1949, Aboubacar Ben Said fit ses études primaires à Mbéni dan
Aboubacar Ben Said Salim Mohamed, poète résident à Mutsamudu, capitale de l'Ile d'Anjouan. Né à Moroni, Grande-Comore, le 9 mai 1949, Aboubacar Ben Said fit ses études primaires à Mbéni dans le nord de la Grande Comore et obtint son baccalauréat au lycée Mohamed Cheick à Moroni en 1970. Puis il alla faire des études de littérature en France à Pau d'abord, ensuite à Bordeaux jusqu'en 1974 et enfin à Paris ou il obtint son DUEL (Diplôme Universitaire des Études Littéraire).
N'ayant pas de bourse, il fut obligé de travailler entre temps pour pouvoir financer ses études.En 1979 il revint aux Comores ou il termina sa licence par correspondance avec l'Université de la Réunion. Il travailla au CNRS (Centre National de Recherches Culturelles) à Moroni comme directeur de la publication pendant un an. Ensuite il devint professeur à Mitsamiouli pour la période de 1980-1982, après quoi il fut envoyé à Mutsamudu pour revenir à Moroni fin 1982 jusqu'en 1985. En 1985 il fut emprisonné à Voidjou pendant 18 mois pour des activités politiques.
Après sa libération, il travailla dans l'administration, au ministère de l’Éducation comme chef des services. Après l'assassinat du président Abdallah en novembre 1989, il opta pour le "travail du sol ", l'organisation des villages et la formation des villageois. Au début des années 90 Aboubacar Ben Said entra dans la politique comme Secrétaire Général d'un parti politique , poste qui exigeait le maniement des résultats économiques et commerciales.
Aboubacar Ben Said explique ce changement de voie professionnelle en disant que la littérature est la nourriture spirituelle des hommes alors que l'économie est l'organisation de la vie matérielle des hommes : les deux domaines se touchent car on ne peut aimer l'économie si l'on n'aime pas les hommes. Cette nouvelle profession lui permit de faire la jonction entre formation et sa passion pour son pays et son peuple. Aboubacar Ben Said fut Conseiller Technique à la SOCOPOTRAM ( à l'époque Société Comorienne des Ports et Transport Maritimes).
Aboubacar Ben Said commença à écrire en 1969 quand un concours de littérature fut organisé par l'Alliance Française aux Comores. Il fallait écrire quelque chose sur les Comores qui puisse attirer les étrangers . Le texte Aboubacar Ben Said, un mélange de chants, de poésie et de prose , était intitulé impressions sur vint quatre heures sur une Ile de Mozambique et porta le seul prix du concours. Ce texte fut publié par le PDPA dans sa revue Promo Alcamar en juin 1969. La plupart de ses textes furent égarés mais vers la fin 1990 il fit imprimer à Port Louis,Île Maurice, un petit recueil de ses poèmes , Crimailles et Nostalgie. A part les poèmes, Aboubacar Ben Said est l'auteur de plusieurs nouvelles non publiés, parmi lesquelles Mort à l'enterrement, La révolte des voyelles, Mort pour un i et d'un roman non publié, la loi des anges.
Il est aussi l'auteur d'un premier roman Et la graine... sur les évènements de 1968 aux Comores et Dans Le bal des mercenaires, Aboubacar Said Salim aborde, à travers une histoire d'amour, le poids des traditions villageoises et la confrontation de celles-ci aux mœurs citadines, le tout fond de violences. Il est actuellement Président du Club Kalam, une association d'écrivains comoriens pour la promotion de la littérature écrite. Il est également membre fondateur du Cercle Pohori pour la promotion et la diffusion de la poésie comorienne.