La croisade du Colonel Mohamed Anrifi Moustoifa contre les «campagnards»

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Dénigrement, brimades, stigmatisation et écarts de langage et de comportement. Le Colonel Mohamed Anrifi Moustoifa Bacar Madi dit «Jos...

Dénigrement, brimades, stigmatisation et écarts de langage et de comportement.



Le Colonel Mohamed Anrifi Moustoifa Bacar Madi dit «José», dit «Obama» n’aime pas les «campagnards» et n’a jamais cherché à cacher cette hostilité et ce mépris à leur égard. Pour lui, à partir du moment où on présente le vice rédhibitoire et qu’on a le «tort» et le «malheur» de ne pas être de Fomboni, sa ville natale, et très accessoirement de Djoiezi, dans le contexte spécifique de Mohéli, on est un «campagnard» bouseux, tout juste bon à garder et traire les vaches pour la viande et le lait des citadins comme lui, à qui il faut fournir également la banane et le manioc, qu’on doit cultiver pour eux. N’étant pas habitué à faire dans la dentelle, il qualifie de «campagnards» tous ceux qui, nombreux, ont le malheur de lui déplaire, et aucun «campagnard» ne lui plaît. Il bouscule, houspille, invective tous les «campagnards» et leur crie à la face tout son mépris et son hostilité, qu’il s’agisse d’un Vice-président de la République, d’un haut gradé des Forces Armées comoriennes (FAC), de l’époux d’une ministre influente, etc.

Quand, sous Ahmed Sambi, le Colonel Saïd Hamza a été nommé chef d’état-major de l’Armée nationale de Développement (AND), le Colonel Mohamed Anrifi Moustoifa Bacar Madi, de son bureau de Mohéli, avait inondé Beït-Salam de messages de protestation par fax, des messages enflammés qu’il adressait directement au Cabinet militaire de l’ancien satrape, et dans lesquels on retrouvait toujours le paragraphe suivant: «Comment et pour quelle raison, le Président de la République a-t-il osé nommer un garçon de la campagne à la tête de l’AND alors que moi, le citadin formé à Meknès, Kenitra et Montpellier, suis resté sans promotion nouvelle, alors que ce poste me revient de droit et par mérite, du fait de mon expérience et de mon talent dans le domaine de la Défense et de la stratégie militaire?».

C’est quand même bizarre, parce que le Colonel Saïd Hamza est originaire de Boingoma, la ville jumelle de Fomboni, capitale de laquelle elle n’est séparée que par un lit de rivière asséché depuis des années, un lit de rivière de moins de 5 mètres. Suffit-il donc qu’on soit de l’autre côté de cet oued asséché pour être de la «campagne», une région dont les natifs ne doivent pas occuper des postes de responsabilité au sein des Forces Armées? La semaine même de son retour du Maroc, il avait bien insulté et avait failli battre comme du plâtre Amir Soudjai, un policier originaire de Boingoma, qui lui disait qu’il n’avait pas le droit de se trouver dans l’enceinte de l’«Aéroport» de Mohéli, puisque, sans tenue, ni mission officielle, rien ne le distinguait des autres badauds. Il avait fallu toute l’autorité du Commandant Bedja Soilihi, chef de la Police à Mohéli, pour éteindre ce feu.

Un fonctionnaire de Beït-Salam dit avoir lu trois des messages par fax sur lesquels le Colonel Mohamed Anrifi Moustoifa Bacar Madi disait directement d’Ahmed Sambi qu’il n’avait pas le droit de nommer un «campagnard» à la tête de l’AND. Sa haine congénitale envers le Général Salimou Mohamed Amiri, qu’il voulait faire fusiller sous Ahmed Sambi et l’avait demandé à ce dernier, doit venir sans doute et avant tout du fait que le Général ne soit pas de Moroni, mais de Dzahadjou, dans le Hambou. À Beït-Salam, les fonctionnaires ont commenté les injonctions du Colonel Mohamed Anrifi Moustoifa Bacar Madi à Ahmed Sambi pendant des mois. On en rit encore. Voilà au moins un homme qui ne se gêne pas pour faire connaître son opinion à ses supérieurs, qui ne la lui demandent pas.

À Mohéli, on rit encore à gorge déployée quand on évoque la scène d’un Colonel Mohamed Anrifi Moustoifa Bacar Madi voulant passer à tabac et bousculant l’époux de la ministre Sitti Kassim à l’«Aéroport» de Bandar-Es-Salam. Il avait taxé le mari de la ministre de «sale petit campagnard». C’était un jour où les partisans du Président Ikililou Dhoinine attendaient l’arrivée de l’avion dans lequel se trouvait le chef de l’État. Inspectant la rangée de notables, il aperçut le mari de la ministre, que tout le monde à Mohéli connaît depuis des années, voire depuis toujours. Dès qu’il le repéra, il s’approcha de lui et se mit à le houspiller, lui contestant jusqu’au droit d’être sur les lieux. Pourquoi? Voici ce qu’il dit: «Parce que tu es un sale petit campagnard qui n’a pas sa place ici. Regardez-moi ce sale petit campagnard! Ah! Dégage! Et si tu me répètes que tu es l’époux d’une ministre, je te gifle tout de suite. Et si tu répètes que tu as un passeport diplomatique, je le déchire ici même et je te gifle à mort! Regardez-moi ce sale petit campagnard. Ah! Si tu avances d’un seul pas, je te bouscule jusqu’à te faire tomber, et après, je te piétinerais». L’histoire a fait le tour du tout-Mohéli et n’amuse personne car elle relève de la goujaterie et de l’abus de pouvoir.

Même si on connaît l’histoire du fameux tract émis contre le Colonel Mohamed Anrifi Moustoifa Bacar Madi à Fomboni, nous devons la raconter de nouveau, tant elle est édifiante sur le comportement de celui qui veut prendre la direction de l’AND et qui multiplie les demandes allant dans ce sens auprès d’Ikililou Dhoinine. Un tract circulait à Fomboni et n’était pas à l’avantage du Colonel. Sans la moindre enquête, ni la moindre preuve, il tira la conclusion fort amusante selon laquelle seul son ennemi intime, le Docteur Fouad Mohadji, pouvait lui faire une farce aussi cruelle, ce Docteur Fouad Mohadji qu’il s’acharne à qualifier de «garçon mal élevé», même et surtout quand il fut élu Vice-président en 2010.

Or, à l’époque, Fouad Mohadji était le Directeur du Cabinet de Mohamed Saïd Fazul, alors Président de l’Île autonome de Mohéli, avant d’intégrer le Cabinet des Président Azali Assoumani et Ahmed Sambi. Toutes les démarches entreprises par Mohamed Saïd Fazul pour faire libérer son premier collaborateur échouèrent sur l’entêtement du Colonel «José». De l’étranger, le Président Azali Assoumani intervint auprès de son ancien camarade de promotion à l’Académie Royale militaire de Meknès, mais le Colonel se paya le luxe de lui raccrocher au nez après lui avoir vertement demandé d’aller se faire cuire un œuf et de ne s’occuper que de ses propres affaires. Azali Assoumani dépêcha à Mohéli son Vice-président mohélien Ben Massound Rachid pour aller parler au Colonel. Ben Massound Rachid arriva à Mohéli pour traiter l’affaire, mais se fit traiter de «campagnard», de «campagnard stupide» et même de «campagnard vantard qui ne comprend rien à rien». Un Vice-président de la République! Un élu de la nation! Et quand le Vice-président Ben Massound Rachid lui dit de ne pas oublier que c’est lui qui lui avait accordé ses galons de Colonel, «José» voulait le fusiller, et avait cuvé sa rage par sa phrase fétiche: «C’est le Roi Hassan II du Maroc qui m’a accordé mes galons, qui les a posés sur moi, et personne n’arrivera à les toucher».

Le Commandant Youssouf Ali, un ancien de l’Armée française, lui aussi a goûté aux accusations de «campagnard» lancées par le Colonel Mohamed Anrifi Moustoifa Bacar Madi. Le chef d’escadron à Mohéli sous Ahmed Abdallah et chef d’état-major des Forces Armées Comoriennes sous Saïd Mohamed Djohar n’était pas en odeur de sainteté chez «José», qui le méprisait ouvertement et le défiait sans respect, ne le reconnaissant aucune «légitimité professionnelle», car n’étant pas né à Fomboni comme lui. Pour le Colonel Mohamed Anrifi Moustoifa Bacar Madi, le Commandant Youssouf Ali, l’homme de Wanani, qui a servi au sein de l’Armée comorienne à une époque où le grade le plus élevé en son sein était justement celui de Commandant, est tout juste un «campagnard sans intérêt puisqu’il n’a jamais été à Meknès et à Kenitra, au Maroc».

On a vu le Colonel Mohamed Anrifi Moustoifa Bacar Madi, dans son «fief militaire» de Fomboni muter arbitrairement et abusivement les militaires originaires de la «campagne», qu’il a toujours traités en soldats d’arrière zone. Il est impossible de raisonner avec lui car il n’aime pas les «campagnards», et le revendique haut et fort. À ce jour, un seul problème se pose: que fera-t-il des militaires «campagnards» quand il sera à la tête de l’AND? Déjà, il traitait par le mépris le Commandant Ahmed Hazi (originaire d’Anjouan) quand ce dernier dirigeait les FAC, en l’accusant de «chauvinisme insulaire», mais surtout en voulant dénigrer ses origines rurales. Ce qui signifie qu’une fois à la tête de l’AND, le pire est à envisager.

Par ARM -lemohelien – Dimanche 26 janvier 2014.
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