Oumara Mgomri : Le bilan de l’incompétence
Samedi 21 septembre 2013, Oumara Mgomri, l’actuel Directeur Général de la MA-MWE a décidé de dresser le bilan de sa première année passée dans cet établissement public de production distribution et commercialisation de l’eau et de l’électricité. Il s’est alors félicité d’avoir rehaussé les chiffres de la MA-MWE en proclamant être actuellement à un chiffre d’affaire mensuel de 400 millions de francs comoriens.
Il s’est également réjouie qu’il n’y ait presque plus de délestage et que la masse salariale ait baissé après une baisse de 20% de celle-ci en octobre 2012 et une absence totale de recrutement d’après ses propres déclarations et des dépliants(ressemblant à un conte et non à un bilan) qu’il a distribué à l’assistance. Enfin, après s’être vanté d’être celui qui paie le mieux la SCH, il a déclaré distribuer après ses maintes révisions une puissance électrique de 12 méga watt.
Ces chiffres sont d’autant plus insolites, manipulateurs et mensongers que quelques jours auparavant, lors de la présentation des bilans des directeurs des différents départements de cette même entreprise, le Directeur Technique, Zababi Msaïdié, a déclaré avoir « hérité d’une puissance de 11 méga watt de vent » de Soilaheddine Said Ahmed et que ces 11 méga watt aurait été atteint après plusieurs révisions des groupes déjà révisés par ce DG sortant. « Aujourd’hui nous pouvons distribuer une puissance de 11,5 méga watt » déclarait Zababi msaïdié en dressant son bilan 2jours avant son DG. Le Directeur commercial quant à lui a mentionné une puissance disponible de 9 méga. Qui croire ?
La question la plus pertinente qui se pose en ce moment c’est comment des groupes électrogènes peuvent-ils produire une puissance supérieure à leur capacité de production ? Que dire lorsque le Directeur commercial annonce un « chiffre d’affaire semestriel de 2,15 milliards soit 358 millions mensuels, en « hausse de 32% par rapport à 2012 » avec une forte augmentation de la clientèle qui totalise les 37 243 clients Mohéli compris, et que et l’Agent comptable principal dément à la baisse pour que le DG conteste en affichant 400 millions mensuel « avec une hausse de 67% du chiffre d’affaire» d’après le Mgomri qui prétend avoir hérité de soit disant 200 millions de recettes mensuelles à son arrivé ?
Des chiffres incroyablement contradictoires entre eux quand on sait que déjà en 2010 on enregistrait une moyenne d’encaissement mensuelle de plus de 350 millions! De plus, en 2008, un bilan commercial aurait fait état à l’époque d’une clientèle de 38 000 clients Mohéli non compris. Comment se peut-il donc qu’une clientèle en forte hausse depuis 2008 avec l’électrification de plus d’une quarantaine de villages depuis 2009 fasse état d’un chiffre en nette régression en 2013 (37 243 clients Mohéli compris) ? Cependant, toute règle ayant une exception : - le Directeur technique a reconnu malgré son exemplarité hors norme tant au niveau de l’intelligence qu’au niveau de l’organisation, n’avoir aucune donnée fiable de MA-MWE Mohéli d’où l’absence de communication de chiffre pour Mohéli qui pourtant d’après le Directeur commercial Ahmed Youssouf contribue à hauteur de 6% dans le chiffre d’affaire.
Il a aussi reconnu enregistrer plusieurs pannes et une perte de 81 méga watt dû aux fameux « déclenchements » et avoue n’avoir aucune solution pour palier à cette forte perte - La secrétaire générale l’experte inutile Mouhtare Moinakarima s’avoue vaincue et considère qu’il est « impossible de déterminer le coût exact de production de la MA-MWE tant que la gestion des groupes électrogènes reste manuelle » .
La comptabilité analytique de la MA-MWE dépendait ne sera jamais établie si l’on en croit ce Baobab surdoué ! - Et le Directeur Général se plaint d’avoir des employés fainéants et mous ne voulant jamais travailler et qui ne servent à rien (même si il est satisfait des chiffres enregistrés). En juillet dernier il avouait ne pas comprendre comment après une réduction des salaires de l’ordre de 20%, il revenait à payer le même montant initial ! Aujourd’hui il jure n’avoir effectué aucun recrutement, solution qui s’imposerait pour résoudre cette énigme car autrement, comment a-t-on pu augmenter les charges en les diminuant ?
Une autre version s’impose : Mgomri aurait baissé les salaires des uns pour pouvoir recruter les siens ! le taux de fraude ayant augmenté et le taux de recouvrement diminué (du fait de la démoralisation des salariés), il aurait augmenté certains prix comme le prix minimum de l’amende (300 000 fc au lieu de 100 000 fc), le montant minimum des recharges (3000 fc au lieu de 500 fc), et l’exigence de paiement d’un montant exorbitant lié à l’achat d’un boitier de « protection » des compteurs dans le devis de branchement (25 000 fc) et autres accessoires, pour faire croire à une hausse du chiffre d’affaire. Et n’ayant travaillé qu’avec ses médiocres amis il a réduit à néant l’organigramme fonctionnel de la MA-MWE qui ne connait plus aucun chef à part le DG, qui n’arrive toujours pas à mettre en place (au bout d’un an) une structure qui serait à la hauteur de ses attentes.
Ce bilan a omis de pour faire part de la réalité vécue en grande - comore :
- Quasiment aucune ville à part Moroni ne voit la lumière plus de 4 heures par jour alors que le prix du gasoil consenti à la MA-MWE a baissé de moitié !
- La capital, « Moroni la préférée » outre les nombreux délestages quotidiens, est plongée dans le noir car aux yeux de Oumara Mgomri, l’éclairage public est un luxe qu’une capital comme Moroni ne doit avoir, nonobstant les risques d’accidents de la route dû à l’obscurité, les risques d’agression et vols dans les rues et quartiers…
- L’eau est devenue un privilège pour le peu d’habitants desservis par le réseau de distribution de la MA-MWE. L’augmentation des recettes de la MA-MWE ne provient donc certainement pas de la vente de l’eau et l’électricité qu’on ne trouve nulle part, mais sûrement d’un gonflement volontaire des prix en vue de tromper les naïfs - la pléthore de négligences et de détournements perpétrée par Mgomri et ses collaborateurs nous ont fait perdre au moins plusieurs groupes électrogènes à la centrale d’Itsambouni et de voidjou (et pour cause l’huile achetée de gré à gré par Mgomri est inappropriée), et plusieurs pompes devant assurer la distribution de l’eau ont été définitivement endommagées.
- Aucun appel d’offre lancée malgré les centaines de millions de francs de valeurs de marchés : le seul Jean Michel Parlangeau s’occupe de dépenser les millions de la MA-MWE car lui seul sait mieux que personne comment rétribuer les intérêts et commissions de marché à Mgomri - le droit du travail est quotidiennement bafoué : les menaces, harcèlements et actes d’intimidation sont devenus les nouvelles règles de management d' Oumara Mgomri. Il n’est plus permis de payer des heures supplémentaires aussi justifiées soient elles, et les salariés doivent se prendre en charge eux même en cas d’accident du travail. Seuls les lèches-bottes ont l’estime de Mgomri…le temps d’une dénonciation mensongère. Il faut juste noter que MA-MWE est une entreprise publique où le Directeur Général est nommé par décret présidentiel. Face au silence assourdissant du président de l’Union des Comores Ikililou Dhoinine, nous comprenons donc qu’il cautionne et ordonne tous ces méfaits. Ce qui est fort déplorable pour une jeune « République démocratique » en voie de développement, fervent militant du respect des Droits de l’Homme.
Monsieur le Président, sachez que ceux qui vous ont élus veulent vivre dans un pays de droits, dans la lumière et l’eau, et non dans l’anarchisme et le chaos, situation dans laquelle si elle perdure, vous ne serez même pas à votre place car celui que vous avez mis à la tête de la MA-MWE ne sert pas les intérêts de la République. Un homme prévenu en vaut deux ! Convoquez les agents de la MA-MWE pour vous faire un exposé réel et complet de ce qui se passe sous silence à la MA-MWE et faites faire des contrôles inopinés dans les centrales et à la comptabilité de la MA-MWE pour savoir vraiment ce qui s’y passe : car ce que Oumara vous raconte n’est pas la réalité ! Si Mgomri ne vous demande plus une aide de gasoil pour la MA-MWE, c’est parce que : 1) il ne fourni de l’électricité qu’à la seule ville de Moroni, donc la quantité de gasoil commandée est automatiquement faible et 2) parce que le prix du gasoil est tombé de 450 fc à 250 fc ! Mgomri n’a pas les mêmes charges que les autres DG, ne vous laissez pas tromper ! Jugez le au niveau du service rendu à la population ! Car le peuple n’est pas content !
Par Chaher Marzouk
