Sans un changement des mentalités, le changement d’hommes est inutile. Depuis ce samedi 1 er novembre 2013, la nouvelle est comme...
Sans un changement des mentalités, le changement d’hommes est inutile.
Depuis ce samedi 1er novembre 2013, la nouvelle est commentée dans tous les salons des villes et villages des Comores, sur les places publiques, mais aussi chez les Comoriens de France, y compris dans le métro parisien, haut lieu des intrigues politiques comoriennes, surtout dans l’axe Châtelet-Gare du Nord: Haïr-El Karim Hilali remplace Abou Achirafi Ali Bacar à la tête de la Sûreté nationale. Exit donc celui que certains observateurs comoriens appellent «le Pablo Escobar comorien», avec un manque total de charité et d’humanité, et bienvenue à un professionnel des questions de sécurité nationale. Il est inutile et prématuré de jeter des fleurs sur Haïr-El Karim Hilali, mais, en même temps, il faut lui reconnaître une qualité rare dans les sphères publiques comoriennes: l’amour du travail bien fait. Tous ceux qui le connaissent savent que Haïr-El Karim Hilali aime le travail bien fait. Il prend vraiment au sérieux son travail. Intarissable, il en parle pendant des heures.
Il faut écouter Haïr-El Karim Hilali parler des problèmes de sécurité nationale, de Droit pénal et de criminologie pour comprendre qu’il est un bon professionnel. En réalité, depuis le départ d’Ahmed Sambi de Beït-Salam, le 26 mai 2011, son avènement était attendu comme étant l’un des événements marquants de la présidence d’Ikililou Dhoinine.
Mais, pour des raisons connues du seul Président de la République, le truand de la Sûreté nationale a été maintenu en place au-delà du tolérable et du raisonnable. Il a été impliqué dans les trafics les plus éhontés et finit par tomber au moment où le trafic des passeports comoriens était devenu indécent et malsain. Tiré par les oreilles par ses maîtres des Émirats Arabes Unis vivant dans la hantise d’une naturalisation massive d’Iraniens d’origine grâce aux passeports délivrés par les Comores, le chef de l’État a fait semblant de sanctionner l’ancien bandit, dont le maintien à son poste n’était souhaité que par ses complices et commanditaires, dont il fait partie. Le trafic des passeports comoriens est allé tellement loin qu’il est l’affaire de la Présidence de République, de la Sûreté nationale, de diplomates sévissant dans les Ambassades comoriennes au Moyen-Orient, de la SEMLEX en Belgique et d’intermédiaires douteux.
À un moment où Haïr-El Karim Hilali est nommé dans une administration devenue une succursale de l’Enfer, les Comoriens doivent savoir si un homme honnête et compétent est nommé pour reconduire et faire perpétuer des méthodes de voyous. Car, apposer sa signature sur les passeports de la honte ne sert à rien. Le Président de la République gagnerait à faire éviter au nouveau Directeur de la Sûreté nationale ce que le regretté René Dumont a qualifié de syndrome de «l’homme honnête corrompu par le pouvoir». De grâce, Monsieur le chef de l’État, ne maintenez pas un trafic indécent et malsain qui salira le nom de Haïr-El Karim Hilali. Donnez-lui les moyens de faire le travail propre qu’il sait mettre en avant et qui lui a valu le respect de tous ceux qui le connaissent et l’apprécient.
Si le Président de la République veut que Haïr-El Karim Hilali fasse œuvre utile, il doit immédiatement éjecter la SEMLEX du circuit d’établissement des passeports comoriens. Il est vrai que la SEMLEX remplit la poche et la bouche des autorités comoriennes et que, comme disait feu le Président Félix Houphouët-Boigny de Côte-d’Ivoire «bouche pleine ne parle pas», mais il est temps de considérer que les autorités comoriennes de passage à Paris ont assez fait de voyages pour aller s’en mettre plein les poches dans les bureaux de la SEMLEX en Belgique.
Il est irresponsable de confier l’établissement de ses passeports à des inconnus, alors que les Comores peuvent commander les passeports vierges à l’Imprimerie nationale française et les imprimer à Moroni, en toute sécurité, en toute souveraineté. Les autorités comoriennes pourraient s’informer auprès de n’importe quel Comorien ayant obtenu un diplôme en France pour s’assurer que le diplôme en question comporte un numéro de série et un numéro de téléphone permettant d’assurer sa traçabilité et son authenticité. Quand on va invoquer la France dans le processus de fabrication des passeports comoriens, certains diront que les Comores sont un État souverain. D’accord. Mais, entre être sous la dépendance de la France sur une affaire de cette importance et être colonisé par la SEMLEX, une simple société privée, le choix doit aller vers la France, qui peut aider les Comores à sécuriser leurs passeports. C’est une question de responsabilité, et cette responsabilité doit être assumée de la plus belle des façons.
L’éjection de la SEMLEX doit s’accompagner de l’arrêt définitif du trafic officiel et donc officieux des passeports comoriens. Comme du mauvais naît toujours le pire, du trafic officiel naîtra toujours le trafic officieux.
Un chauffeur qui est chargé par son patron, marié, de jouer les maquereaux auprès des maîtresses de ce dernier, pourra toujours draguer la femme de son chef, arguant du fait que le mari a des copines. Aucun chef de la Sûreté nationale ne verra ses chefs s’enrichir officiellement sans s’enrichir lui-même officieusement. L’arrêt du trafic des passeports comoriens est une nécessité vitale. Si des pays du Moyen-Orient violent les droits de l’Homme et privent leur nationalité à leurs propres ressortissants, il n’appartient pas aux Comoriens de s’impliquer dans des saletés administratives de dictatures qui ne les regardent pas. Les Comores ne sont pas une succursale du Qatar et des Émirats Arabes Unis. D’ailleurs, les autorités comoriennes refusent de regarder en face une réalité tangible faite de nombreux changements d’hommes qui ne se sont accompagnés d’aucune évolution digne d’intérêt, puisque les mentalités n’ont pas changé. Il vaut mieux maintenir en place les hommes et changer de mentalités plutôt que de changer les hommes et maintenir les mauvaises habitudes.
Il serait contreproductif de nommer Haïr-El Karim Hilali à la place du «Pablo Escobar comorien» et de lui demander de continuer dans la voie qui a conduit à la disgrâce de celui-ci. Donc, le changement d’hommes doit s’accompagner d’un changement des méthodes qui ont fait la sinistre réputation du système de Sûreté nationale des Comores. Il serait malvenu de plonger un professionnel honnête dans le chaudron de pratiques illicites en termes de Droit international privé et attendre de lui des changements significatifs. À un moment où le mauvais exemple en matière de corruption vient du chef de l’État lui-même, il serait temps que celui-ci, dans un geste responsable, saisisse les données du problème de l’honorabilité internationale des Comores et de la sécurisation des passeports comoriens. Si demain, Haïr-El Karim Hilali tombe de la même manière qu’Abou Achirafi Ali Bacar, les Comoriens devront alors désigner un responsable: le Président Ikililou Dhoinine.
En même temps, dans la mesure où il a une bonne formation juridique, que n’a pas le chef de l’État, Haïr-El Karim Hilali doit expliquer à ce dernier qu’il n’est pas question pour lui de s’impliquer dans des trafics officiels et officieux de passeports. Une fois de plus, la théorie des baïonnettes intelligentes est là pour expliquer que l’autorité inférieure a toute latitude pour refuser un ordre manifestement illégal venant de ses chefs Demain, nous n’accepterons pas que Haïr-El Karim Hilali nous dise que son bureau n’est pas dans le même bâtiment que celui où sont établis les passeports, comme des proches d’Abou Achirafi Ali Bacar ont essayé de nous l’expliquer, n’arrivant à convaincre qu’eux-mêmes. Un chef assume sa responsabilité, y compris celle des actes des agents placés sous sa responsabilité.
La nomination de Haïr-El Karim Hilali est accueillie favorablement par les Comoriens, mais cela ne constitue pas un blanc-seing. Le jour où nous apprendrons qu’il se comporte en mauvais garçon, nous nous désolidariserons de lui. Qu’il ne s’attende donc pas à un état de grâce durable. Sa présomption de sérieux et de compétence doit être suivie d’actes concrets.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Dimanche 3 novembre 2013.
Depuis ce samedi 1er novembre 2013, la nouvelle est commentée dans tous les salons des villes et villages des Comores, sur les places publiques, mais aussi chez les Comoriens de France, y compris dans le métro parisien, haut lieu des intrigues politiques comoriennes, surtout dans l’axe Châtelet-Gare du Nord: Haïr-El Karim Hilali remplace Abou Achirafi Ali Bacar à la tête de la Sûreté nationale. Exit donc celui que certains observateurs comoriens appellent «le Pablo Escobar comorien», avec un manque total de charité et d’humanité, et bienvenue à un professionnel des questions de sécurité nationale. Il est inutile et prématuré de jeter des fleurs sur Haïr-El Karim Hilali, mais, en même temps, il faut lui reconnaître une qualité rare dans les sphères publiques comoriennes: l’amour du travail bien fait. Tous ceux qui le connaissent savent que Haïr-El Karim Hilali aime le travail bien fait. Il prend vraiment au sérieux son travail. Intarissable, il en parle pendant des heures.
Il faut écouter Haïr-El Karim Hilali parler des problèmes de sécurité nationale, de Droit pénal et de criminologie pour comprendre qu’il est un bon professionnel. En réalité, depuis le départ d’Ahmed Sambi de Beït-Salam, le 26 mai 2011, son avènement était attendu comme étant l’un des événements marquants de la présidence d’Ikililou Dhoinine.
Mais, pour des raisons connues du seul Président de la République, le truand de la Sûreté nationale a été maintenu en place au-delà du tolérable et du raisonnable. Il a été impliqué dans les trafics les plus éhontés et finit par tomber au moment où le trafic des passeports comoriens était devenu indécent et malsain. Tiré par les oreilles par ses maîtres des Émirats Arabes Unis vivant dans la hantise d’une naturalisation massive d’Iraniens d’origine grâce aux passeports délivrés par les Comores, le chef de l’État a fait semblant de sanctionner l’ancien bandit, dont le maintien à son poste n’était souhaité que par ses complices et commanditaires, dont il fait partie. Le trafic des passeports comoriens est allé tellement loin qu’il est l’affaire de la Présidence de République, de la Sûreté nationale, de diplomates sévissant dans les Ambassades comoriennes au Moyen-Orient, de la SEMLEX en Belgique et d’intermédiaires douteux.
À un moment où Haïr-El Karim Hilali est nommé dans une administration devenue une succursale de l’Enfer, les Comoriens doivent savoir si un homme honnête et compétent est nommé pour reconduire et faire perpétuer des méthodes de voyous. Car, apposer sa signature sur les passeports de la honte ne sert à rien. Le Président de la République gagnerait à faire éviter au nouveau Directeur de la Sûreté nationale ce que le regretté René Dumont a qualifié de syndrome de «l’homme honnête corrompu par le pouvoir». De grâce, Monsieur le chef de l’État, ne maintenez pas un trafic indécent et malsain qui salira le nom de Haïr-El Karim Hilali. Donnez-lui les moyens de faire le travail propre qu’il sait mettre en avant et qui lui a valu le respect de tous ceux qui le connaissent et l’apprécient.
Si le Président de la République veut que Haïr-El Karim Hilali fasse œuvre utile, il doit immédiatement éjecter la SEMLEX du circuit d’établissement des passeports comoriens. Il est vrai que la SEMLEX remplit la poche et la bouche des autorités comoriennes et que, comme disait feu le Président Félix Houphouët-Boigny de Côte-d’Ivoire «bouche pleine ne parle pas», mais il est temps de considérer que les autorités comoriennes de passage à Paris ont assez fait de voyages pour aller s’en mettre plein les poches dans les bureaux de la SEMLEX en Belgique.
Il est irresponsable de confier l’établissement de ses passeports à des inconnus, alors que les Comores peuvent commander les passeports vierges à l’Imprimerie nationale française et les imprimer à Moroni, en toute sécurité, en toute souveraineté. Les autorités comoriennes pourraient s’informer auprès de n’importe quel Comorien ayant obtenu un diplôme en France pour s’assurer que le diplôme en question comporte un numéro de série et un numéro de téléphone permettant d’assurer sa traçabilité et son authenticité. Quand on va invoquer la France dans le processus de fabrication des passeports comoriens, certains diront que les Comores sont un État souverain. D’accord. Mais, entre être sous la dépendance de la France sur une affaire de cette importance et être colonisé par la SEMLEX, une simple société privée, le choix doit aller vers la France, qui peut aider les Comores à sécuriser leurs passeports. C’est une question de responsabilité, et cette responsabilité doit être assumée de la plus belle des façons.
L’éjection de la SEMLEX doit s’accompagner de l’arrêt définitif du trafic officiel et donc officieux des passeports comoriens. Comme du mauvais naît toujours le pire, du trafic officiel naîtra toujours le trafic officieux.
Un chauffeur qui est chargé par son patron, marié, de jouer les maquereaux auprès des maîtresses de ce dernier, pourra toujours draguer la femme de son chef, arguant du fait que le mari a des copines. Aucun chef de la Sûreté nationale ne verra ses chefs s’enrichir officiellement sans s’enrichir lui-même officieusement. L’arrêt du trafic des passeports comoriens est une nécessité vitale. Si des pays du Moyen-Orient violent les droits de l’Homme et privent leur nationalité à leurs propres ressortissants, il n’appartient pas aux Comoriens de s’impliquer dans des saletés administratives de dictatures qui ne les regardent pas. Les Comores ne sont pas une succursale du Qatar et des Émirats Arabes Unis. D’ailleurs, les autorités comoriennes refusent de regarder en face une réalité tangible faite de nombreux changements d’hommes qui ne se sont accompagnés d’aucune évolution digne d’intérêt, puisque les mentalités n’ont pas changé. Il vaut mieux maintenir en place les hommes et changer de mentalités plutôt que de changer les hommes et maintenir les mauvaises habitudes.
Il serait contreproductif de nommer Haïr-El Karim Hilali à la place du «Pablo Escobar comorien» et de lui demander de continuer dans la voie qui a conduit à la disgrâce de celui-ci. Donc, le changement d’hommes doit s’accompagner d’un changement des méthodes qui ont fait la sinistre réputation du système de Sûreté nationale des Comores. Il serait malvenu de plonger un professionnel honnête dans le chaudron de pratiques illicites en termes de Droit international privé et attendre de lui des changements significatifs. À un moment où le mauvais exemple en matière de corruption vient du chef de l’État lui-même, il serait temps que celui-ci, dans un geste responsable, saisisse les données du problème de l’honorabilité internationale des Comores et de la sécurisation des passeports comoriens. Si demain, Haïr-El Karim Hilali tombe de la même manière qu’Abou Achirafi Ali Bacar, les Comoriens devront alors désigner un responsable: le Président Ikililou Dhoinine.
En même temps, dans la mesure où il a une bonne formation juridique, que n’a pas le chef de l’État, Haïr-El Karim Hilali doit expliquer à ce dernier qu’il n’est pas question pour lui de s’impliquer dans des trafics officiels et officieux de passeports. Une fois de plus, la théorie des baïonnettes intelligentes est là pour expliquer que l’autorité inférieure a toute latitude pour refuser un ordre manifestement illégal venant de ses chefs Demain, nous n’accepterons pas que Haïr-El Karim Hilali nous dise que son bureau n’est pas dans le même bâtiment que celui où sont établis les passeports, comme des proches d’Abou Achirafi Ali Bacar ont essayé de nous l’expliquer, n’arrivant à convaincre qu’eux-mêmes. Un chef assume sa responsabilité, y compris celle des actes des agents placés sous sa responsabilité.
La nomination de Haïr-El Karim Hilali est accueillie favorablement par les Comoriens, mais cela ne constitue pas un blanc-seing. Le jour où nous apprendrons qu’il se comporte en mauvais garçon, nous nous désolidariserons de lui. Qu’il ne s’attende donc pas à un état de grâce durable. Sa présomption de sérieux et de compétence doit être suivie d’actes concrets.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Dimanche 3 novembre 2013.