Réaction d'un citoyen comorien face aux accusations
Certains intellectuels ou politiques soutiennent que le régime Sambi a vendu des nationalités qui ont rapporté près de 200 millions de dollars. Et se demandent où est passée cette manne rivalisant de commentaires malsains salissant l'une des rares personnes propres (tsiwo tsiwo kasnatrontron)de notre pays.
Moi petit esprit, je reste hébété de l'ignorance des choses ou peut-être de la mauvaise foi de ces prétendus grands esprits. Moi petit esprit, dès le départ, j'avais compris qu'il s'agissait d'une loi économique qui créa la possibilité de vendre sur une période donnée des passeports pour accéder à une manne nécessaire pour combattre le sous-développement chronique qui affecte notre pays. Moi, petit esprit, jamais je n'aurais compris comme beaucoup de ces esprits-là; qu'on avait vendu d'un seul coup tous les passeports autorisés par la loi, et empoché d'un seul coup la manne en question. Comme on vend des sacs de ciment et on empoche la totalité des sommes dues. J'ai honte de cette partie de l'intelligentsia de notre pays.
Non ! soyons sérieux et sortons d'une vision épicière et moyenâgeuse des choses. Une loi comme celle-ci crée la possibilité de lever les fonds, l'effectivité de recouvrement de ceux-ci est une tout autre chose. Le régime Sambi a certainement eu le temps d'initier la loi, et de poser les contours de celle-ci. Mais nul doute que la montée en puissance de cette loi, et ses retombées concernent plus la mandature actuelle. Le mérite de Sambi est clairement d'avoir claironné cette opération et de l'avoir fait encadrer par le législateur... Voyez Mamadou entretient le flou autour de cette affaire et veut faire croire à des performances économiques à mettre au crédit de leur régime. Mais grâce à l'information que dans un souci de transparence, le président Sambi a donnée, la mystification ne marche pas, grâce à cette loi, le legislateur interroge le gouvernement même s'il n'est pas toujours convaincant. En toute bonne logique, je pense que le régime actuel est plus concerné pour répondre à des questions sur le sujet que le précédent.
A ceux qui doutent de mon analyse, je leur rappelle que le gouverneur d'Anjouan, qui n'a pas trahi Sambi lors de son récent discours, interroge le pouvoir actuel sur l'utilisation des fonds de citoyenneté économique. Comprenez par là que c'est peut-être Sambi qui interroge indirectement le gouvernement. Allez comprendre pourquoi ce gouvernement ne veut pas communiquer sur le sujet. Et c'est aussi cette attitude qui nourritles spéculations les plus fantaisistes. Ce n'est pas rendre service à quelqu'un qui leur a facilité la vie. Ce pouvoir est donc en partie responsable de la campagne de calomnie gratuite dont le président Sambi est victime.
Dire la vérité sur cette affaire, en communiquant sur la part des fonds des citoyenneté économique dans le budget qui assure la régularité des paies, le financement des travaux routiers, c'est aller à l'encontre de leur théorie d'un gouvernement tourné vers l'action. Mais n'est-il pas plus simple de jouer la carte de la transparence en disant à la population que ce régime a eu la chance de mettre en œuvre les projets annoncés par Sambi, dont il avait déjà cherché les moyens de financement.
Le rapport PEFA, et les déclarations du représentant du FMI aux Comores n'ont-ils pas mis en exergue le rôle déterminant de l'apport de ces fonds dans l'embellie économique, dans l'excédent budgétaire? Mais en même temps, et c'est là où c'est pire, n'ont-ils pas mis un bémol au faux triomphalisme orchestré par le pouvoir autour d'une prétendue bonne gestion? Non Sambi n'a pas détourné des fonds de citoyenneté économique. Et les comoriens ne l'ont jamais crû et ne peuvent le croire. Ces allégations sont clairement le fruit d'une ignorance des choses des uns, de la mauvaise foi des autres nourrie, il est vrai, de l'attitude malhonnête et mystificatrice du pouvoir actuelle.
Ahmed Bourhane