Comores / Interview Sounhadj Attoumane, directeur de cabinet du gouverneur d’Anjouan : « La constitution permet à Sambi d’être candidat en 2...
Comores /Interview
Sounhadj Attoumane, directeur de cabinet du gouverneur d’Anjouan : « La constitution permet à Sambi d’être candidat en 2016 »
Mutsamudu, mardi 15 Mai 2012 (HZK-Presse) –Ancien ministre de la santé sous l’ère Sambi, le Dr Sounhadj opère actuellement en tant que directeur de cabinet du gouverneur d’Anjouan. Fidèle allié de Sambi et un des ténors de la Mouvance présidentielle, ce cardiologue évoque ici la crise à l’assemblée, la politique et l’éventuelle candidature de Sambi à la magistrature suprême.
Sounhadj Attoumane, directeur de cabinet du gouverneur d’Anjouan : « La constitution permet à Sambi d’être candidat en 2016 »
Mutsamudu, mardi 15 Mai 2012 (HZK-Presse) –Ancien ministre de la santé sous l’ère Sambi, le Dr Sounhadj opère actuellement en tant que directeur de cabinet du gouverneur d’Anjouan. Fidèle allié de Sambi et un des ténors de la Mouvance présidentielle, ce cardiologue évoque ici la crise à l’assemblée, la politique et l’éventuelle candidature de Sambi à la magistrature suprême.
Question : On assiste déjà à une fronde parlementaire, alors que la majorité des élus sont issus de la Mouvance présidentielle. Quelle analyse faites-vous ?
Sounhadj Attoumane : On a tracé un chemin qui devrait nous amener jusqu’en 2021, c’est pourquoi l’on a choisi d’ailleurs des personnes matures dans la mouvance, pour une telle garantie (avoir la majorité à l’assemblée à tout prix, ndlr). En commençant par changer la constitution pour une harmonisation du calendrier électoral et les députés, cela fait partie de notre plan, eux qui seraient les piliers. La chose est incomprise car, on a planifié de telle sorte que ces derniers maintiennent la manette jusqu’à la fin de leur mandat. Je renverrai la balle vers eux, car la dissolution provoquerait une crise totale. Mais toutefois, je qualifie les frondeurs « d’insurgés », contre nos institutions.
Question : On est en politique, comment peut-on se donner une garantie d’aller jusqu’en 2021?
S.A. : Cette affaire de la crise parlementaire ne devrait pas perdurer. C’est une crise politique de la mouvance, la solution devrait de prime à bord, être une cuisine interne. De la continuité politique, pour ensevelir la coutume selon laquelle, le pouvoir sortant insulte virtuellement l’entrant (quand Beit- Salam dit O, Hamramba dit A, ndlr). Et à travers ces députés, la mission serait accomplie facilement, en tant que seuls gardiens des institutions.
Question : Pourquoi le locataire de Dar-Nadjah ne cesse de vous faire endosser les lourds fardeaux de son gouvernement, êtes-vous son meilleur joueur ?
S.A. : Ah ! Cette question me dépasse. Je ne sais pas exactement sa profonde conviction. C’est d’ailleurs lui, qui serait mieux placé pour vous donner une réponse satisfaisante. Mais, je dirais plutôt, qu’il a constaté que je suis un homme de travail, et d’ambition. Gérer la chose publique ; demande un effort et un courage patriotique, et ces vertus je les ai peut-être. Car, je sais parfaitement que mon chef est aussi un bosseur. Je suis un travailleur, je travaille jusqu’à 20h, et je me pose la question suivante : arrêter pourquoi faire ? On devrait travailler 72/24h pour rattraper les dix ans du séparatisme. L’immensité des choses me mobilise et me force à travailler à fond. Et tout individu doit savoir que le développement repose sur le travail.
Question : Vous êtes chargé de tous les dossiers politiques du Gouvernorat (dircab) et de la sécurité intérieure de l’Ile. Après deux mois, on vous charge l’information encore. Le commissariat qui était en charge de cette dernière, n’est pas compétent ?
S.A. : C’est bien vrai qu’on ne peut pas parler du développement sans les médias, car c’est une arme à double tranchant, et cela fait partie des grands projets du Gouverneur. Je tiens donc à informer la population que bientôt, l’Ile d’Anjouan aura un média entièrement numérique. Un grand projet, je le confirme, c’est pourquoi, on l’a rattaché à notre cabinet.
Question : Média numérique ?
S.A. : Je le confirme et j’annonce que la première échéance de ce couteux projet, sera à Anjouan le mois d’octobre prochain. Nous voulons renforcer nos médias, car c’est un pouvoir parmi d’autres. Il est un instrument phare pour le développement d’un pays. Mais dommage qu’à Anjouan, l’outil médiatique n’existe pas du tout. Il faut, des matériels, du personnel, de la technicité pour faire d’un media un outil utile à la nation.
Question : Etant spécialiste en cardiologie, une branche qui a peu de praticiens aux Comores, pourquoi, abandonnez-vous vos patients pour vous investir dans la politique ?
S.A. : Je suis un homme de mission. Etant aussi le premier cardiologue du pays, j’avais décidé de servir la population durant dix ans. J’ai combattu depuis pour qu’il y ait au minimum trois spécialistes en cardiologie, dont un Mohélien, un Anjouanais et un Grand comorien. J’ai failli à cette mission, je crois. C’est encore moi qui ai signé les dossiers des formations pour ces derniers. Pas les formations uniquement, mais sous Sambi, j’ai battu encore le fer pour que les hôpitaux soient équipés par des appareils cardiologiques. Après avoir accompli une partie de ma mission, je me suis engagé dans la vie politique. Enfin, mes patients ont parfaitement raison, et je leur demande pardon.
Question : Est-ce que Sambi sera candidat en 2016 ?
S.A. : Nous devons savoir que la constitution le lui permet, et je suis rempli de certitude qu’il gagnera parfaitement parce que beaucoup de Comoriens l’aiment bien. Et cela ne doit surprendre personne, car moi-même je serais candidat aux élections municipales de Moroni et candidat aux élections législatives de Moroni nord.
Propos recueillis par Nabil Jaffar
150512/nj/hzkpresse/