Il faut ouvrir le marché des hydrocarbures à la concurrence et passer au fioul lourd pour l’électricité Moroni, (HZK-Presse) –Pour La G...
Il faut ouvrir le marché des hydrocarbures à la concurrence et passer au fioul lourd pour l’électricité
Moroni, (HZK-Presse) –Pour La Gazette des Comores et HZK-Presse l’ancien Vice-président de l’Union sous le régime Sambi a accepté de répondre à quelques questions brûlantes de l’actualité nationale, notamment la crise énergétique qui frappe le pays et la plainte de l’opposition contre l’ancien chef de l’Etat Ahmed Abdallah Mohamed Sambi.
Question : Quatre mois après la prise du pouvoir par Ikililou, quel est votre regard ?
Idi Nadhoim : L’importance de notre entretien est de parler ce que les citoyens comoriens vivent en ce moment. Nous constatons que ces crises sont répétitives et les comoriens ne voient pas les politiques prises par le pouvoir, ces 15 dernières années pour nous sortir de ces situations. Pour ce qui est de l’électricité, il ne faut pas s’attendre à ce que la Mamwe ou l’EDA puissent arriver un jour à satisfaire le besoin d’électricité avec des moteurs marchant au gasoil. Dans des études faites récemment par des experts à la demande du chef de l’Etat, il a été constaté que 1 KWH revient à ces sociétés à 600 FC alors que nous le vendons à 130 FC, c’est-à-dire à un prix suicidaire. Pour donner l’électricité à l’ensemble de la Grande Comore 24H/24H, la Mamwe doit débourser 30 millions par jour pour avoir 60 000 litres de gasoil alors qu’elle fait à peine 10 millions de francs comoriens de chiffre d’affaire par jour. Pour cela, nous devons chercher un autre moyen d’avoir de l’électricité qui sera permanente et moins chère.
Question : Il y avait un projet d’énergie thermique à partir du Volcan Karthala. Où en sommes-nous ?
I.N : Il n’y a pas un seul pays dans le monde qui se développe sans de l’électricité permanente et à bas prix. Aujourd’hui nous constatons que notre pays est bloqué parce qu’il y a ce manque. Concernant les études sur l’électricité à partir du Karthala, les études sont en cours et même j’ai pu obtenir une aide de 400 000 dollars du Fonds kowetien pour compléter les études initiées par KEN GEN du Kenya. La géothermie à elle seule ne peut satisfaire la demande d’électricité d’un pays.
Question : Et que proposez-vous pour sortir le pays de la crise d’électricité et de carburant ?
I.N. J’ai demandé et obtenu du gouvernement indien au gouvernement indien un crédit de 41.6 millions de dollars pour une centrale au fioul lourd de 18 MW en Grande Comore , pour la réhabilitation du réseau électrique du pays qui perd en ce moment 40% de la production et pour la formation de nos techniciens Les termes de ce prêt sont : 20 ans de maturité dont 5 ans de moratorium et 1.75% de taux d’intérêt. Face à cette proposition, le gouvernement comorien a accepté le projet mais les problèmes surviennent du FMI. Le FMI demande au gouvernement d’obtenir du gouvernement indien des meilleures conditions. Un taux d’intérêt de 1%, une période de grâce de 8 ans et une maturité du crédit de 24 ans au moins. Nous avons fait part au gouvernement indien des desiderata du FMI et la réponse des autorités indiennes est qu’elles soient étonnées de la position du FMI qui a approuvé des prêts aux mêmes conditions pour des pays sous leur surveillance, des pays aussi pauvres et très endettés que les Comores. L’Inde nous a répondu qu’elle ne pouvait pas faire une exception pour les Comores. J’espère que le président Ikililou lors de son voyage aux Etats Unis essayera de rencontrer le patron du FMI pour lui dire que les Comores ne pourront pas se permettre de se passer du prêt indien.
Question : La CRC a déposé une plainte contre l’ancien président Sambi, quel est votre point de vue ?
I.N : Le président Sambi n’aura pas du mal à s’expliquer, je suis certain. De même j’imagine qu’il en sera de même du président Azali si les partisans de Sambi déposent plainte contre lui. Et bonjour l’instabilité dans le pays.
Propos recueillis par Mohamed Youssouf et Obain Rachid
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