A l’approche des investitures du nouveau chef de l’Etat comorien et des gouverneurs des îles, les humeurs de certains gouvernants sortants ...
A l’approche des investitures du nouveau chef de l’Etat comorien et des gouverneurs des îles, les humeurs de certains gouvernants sortants virent au noir.
C’est le cas de Moussa Toybou et de son clan, qui menacent de boycotter la cérémonie de passation du pouvoir avec son successeur Anissi, prévue le 23 mai prochain. Ils l’ont fait savoir à travers un communiqué, issu d’une assemblée tenue à Daru Nadjah, samedi 23 avril dernier.
Toybou et Anissi, peu après les élections |
«Si rien ne se fait pour réconcilier les anjouanais en général et les tendances de la mouvance Sambi en particulier, l’assemblée [désigne ici le camp Toybou] se dit prête à ignorer l’organisation et la cérémonie de passation de pouvoir et suggère à Moussa Toybou de remettre uniquement les clés à la Cour Constitutionnelle avant même le 23 mai 2011 », dit un communiqué, sorti lundi 25 avril.
Toybou et son entourage évoquent, pour justifier leur soudain revirement, les «profonds déchirements de la mouvance Sambiste survenus à l’occasion des dernières élections du gouverneur à Anjouan», accusant le camp d’Anissi Chamsidine de «s’être même parfois montré prêt à attenter à la vie de certains militants proches de Moussa Toybou», et mettant de nouveau en cause les élections perdues au profit de leur adversaire. Pourtant, après la proclamation des résultats définitifs des élections mi-janvier dernier, le gouverneur vaincu d’Anjouan avait déclaré se «soumettre à la décision de la Cour Constitutionnelle».
La frustration ne s’est pas cantonnée seulement chez les toybistes : plus haut, les coulisses révèlent d’étranges desseins du chef de l’Etat sortant. Un des ses proches militants confie : «Sambi a décidément du mal à lâcher [le pouvoir]. Il voudrait prononcer un discours le Six Juillet [fête nationale de l’indépendance]. A quoi bon ? Heureusement que l’entourage d’Ikililou y oppose son refus. Il demande également à Ikililou de ne pas remplacer certaines personnes dans leurs postes. Mais il n’est pas certain qu’Ikililou l’écoute.»
L’île de Mohéli se préparerait à festoyer pendant une semaine, après l’investiture d’Ikililou. Il est donc peu probable qu’après de telles attentes, les Mohéliens aient envie d’être, comme on dit, «secondés».
SM
(Source : Malango Actualité)