L'ancien chef d'état-major de l'armée nationale de développement (AND), l'ex-général de brigade, Salimou Mohamed Amiri, a ét...
L'ancien chef d'état-major de l'armée nationale de développement (AND), l'ex-général de brigade, Salimou Mohamed Amiri, a été relaxé hier par le tribunal correctionnel de Moroni ainsi que neuf autres soldats poursuivis pour rébellion.
En vidant son délibéré, le tribunal s'est refusé de suivre l e procureur de la république qui, dans son réquisitoire, l e 9 avril dernier, avait requis 3 ans de prison dont 15 mois fermes contre Salimou M. Amiri.
En revanche, Ali Ouzali, Ali Ousseine, Issihaka Ali, Elamine Ben Ali et Ali Attoumane, poursuivis pour le même chef d'accusation, ont été reconnus coupables de «violence, voie de fait et outrage à magistrat» et condamnés à 1 an de prison dont dix mois fermes.
Le tribunal a estimé que leur comportement devant le cabinet du juge Rachad Mchangama, le 31 août dernier, pouvait été qualifié d'acte de rébellion. Les gardes du corps de l'ancien chef d'état-major de l'AND s'étaient opposés à sa mise en détention décidée par le juge, soulignant devant le tribunal qu'il était de leur devoir d'assurer l a sécurité de leur chef.Salimou Mohamed Amiri n'a eu aucun agissement de nature à prouver une quelconque participation à un «acte de rébellion, a estimé la cour correctionnelle dont le président Mohamed Ousseine a affirmé à l'audience d'hier jeudi: «Il n'a pas fait de violence, il n'a pas fait outrage à magistrat M. Salimou Mohamed Amiri est donc relaxé», suscitant une explosion de joie dans la salle d'audience archicomble.
Après le verdict d'hier, l'officier n'est pas pour autant rentré chez lui. Il a été ramené à sa résidence surveillée où il se trouve depuis l e 31 août, dans l e cadre du meurtre du lieutenant-colonel Combo Ayouba tué chez l ui dans l a nuit du 13 j uin et dont la procédure est en cours, d'après son avocate, Me Harimia Ahmed. Les cinq soldats condamnés ont reconduits à l a maison d'arrêt de Moroni où ils ont déjà effectué 7 mois de détention préventive.
Samedi, l a défense qui avait plaidé pour «la relaxe pure et simple» de l'ex-général, avait rejeté l'accusation de «rébellion», insistant sur le fait que les éléments la constituant n'étaient réunis.
De même, la défense avait souligné, en ce qui concerne les gardes de corps de M. Amiri, qu'il «n'était pas établi» qu'ils s'étaient rebellés.
«L'acte de rébellion, i l n'y en a pas eu, ce n'est pas au juge d'ordonner l'exécution d'une décision de justice, le mandat n'était pas entre les mains d'un gendarme», avaient soutenu les avocats de la défense, Me Louis- Marie De Roux et Me Hugo Levy. Ces soldats, selon ces avocats, n'avaient qu'un seul but assurer la sécurité de l'ancien chef.
«Il est notre chef. C'est nous qui devions assurer sa sécurité, nous avions demandé l'arrivée d'un officier supérieur pour jouer la médiation et trouver un arrangement. On ne pouvait pas abandonner notre chef qui était en tenue militaire ou accepter qu'il soit placé sous mandat de dépôt», ont expliqué les soldats devant l e juge. L'ex- général rétrogradé avait fait observer qu'il ne s'était pas opposé à la décision du juge.
«Je n'ai j amais refusé d'obéir aux ordres du juge (...). J'ai exprimé mes inquiétudes et demandé qu'on m'envoie même chez moi si c'était possible», avait dit au juge, samedi, l'ancien chef de l'AND.
Alors chef d'état-major de l'AND, le colonel Salimou Mohamed Amiri avait dirigé, avec succès, le débarquement militaire du 25 mars 2008 à Anjouan qui s'est conclu par le départ du colonel Mohamed Bacar et l a restauration de l'autorité de l'Etat dans l'île qui ne s'y exerçait plus depuis mai 2007.
«Si nous n'allons pas à Anjouan (nous citons de mémoire), enlevons alors l 'uniforme car nous ne serions pas des soldats », avait-il dit un jour devant ses hommes au centre de formation des armées à Voidjou.
C'est à l'issue de la libération d'Anjouan qu'il a été élevé au rang de général de brigade devenant ainsi le prémier Comorien à atteindre ce grade.Source:albalad
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